Note de la fic : Non notée
Publié le 09/08/2017 à 19:29:04 par Mati07
C'était une lune d'un rouge flamboyant. La nuit était tombée rapidement sur le royaume d'Ylene, et ses habitants s'étaient déjà réfugiés chez eux pour s'abriter des créatures des profondeurs qui sortaient de leurs cavernes. Au sud du royaume, un rugissement retentit au sommet de la plus haute montagne de la Ceinture Éclatante. Une ombre gigantesque masqua le ciel déjà si sombre tandis qu'un dragon survolait la forêt au pied des montagnes. Les arbres réfléchissaient la lumière pourpre de la lune, et il y régnait un silence pesant. Le vent et les animaux s'étaient tus en cette nuit rare.
Le phénomène que les humains nommaient la « Lune de Sang » ne se produisait que quelques fois par siècle, lors d’événements qui allaient changer la face du monde selon leurs légendes. Il s'agissait de la première apparition de cette lune dans la Nouvelle Ère, et le royaume tout entier se demandait ce qui allait advenir.
Le dragon rugit à nouveau avant d'atterrir dans un large bosquet, ses ailes secouant silencieusement les feuilles séchées accrochées aux branches des arbres. Aussitôt, des pleurs retentirent. La créature baissa lentement sa tête immense vers ce bruit insupportable. Son souffle balaya l'herbe tandis qu'il scrutait le sol à la recherche de la chose qui produisait ces pleurs.
Il trouva quelque chose qu'il ne connaissait pas, ou du moins qu'il n'avait jamais vu – chose assez rare pour un doyen vieux de dix siècles. Les pleurs cessèrent aussitôt. Là, installé dans l'herbe, emmitouflé dans une couverture épaisse, se trouvait un bébé humain. Il n'en avait jamais vu que des adultes, et tous avaient le visage étiré par la rage tandis qu'ils tentaient de le tuer, mais la rage se transformait vite en douleur et en peur tandis qu'il les tuait en se protégeant. Mais ce bébé avait une expression qu'il ne connaissait pas aux Hommes : de la curiosité. Lui-même regardait le petit avec intérêt.
Que faisait un bébé d'humain ici ? L'avaient-ils abandonné ici ? Ou étaient-ils tombés dans la plus extrême perfidie en laissant là un bébé pour tendre un piège au dragon et vainement tenter de l'abattre ? Mais non, il ne sentait aucune présence. Le bébé tendit les bras vers le museau du dragon et les agita en ouvrant et refermant ses petits poings inoffensifs. La créature sourit intérieurement en se baissant lentement et laissa les mains du petit humain toucher ses écailles. Il sentait à peine ces petites mains, il osait tout juste respirer de peur que son souffle emporte le petit au loin.
Un son étrange sortit de la bouche du petit tandis que sa bouche se tordait. Le dragon comprit qu'il riait, et il sentit de l'amusement naître en lui, un sentiment qu'il n'avait plus connu depuis maintes années. Il s'installa confortablement et s'allongea près du bébé en prenant une décision folle. Si les autres dragons apprenaient ce qu'il s'apprêtait à faire, ils le renieraient à coup sûr. Mais cela faisait longtemps que des dragons n'étaient pas venus en Ylene.
Vodahmin – car tel était le nom du dragon – décida d'élever cet enfant, de lui enseigner son savoir et son expérience. Voilà qui promet d'être intéressant, se dit-il. Cela valait peut-être la peine de passer quatre longs siècles ennuyeux sur ce continent.
Il enveloppa de son aile le petit, qu'il nomma Ahkrin – le mot draconique désignant le courage.
Ahkrin. Un nom qui convient bien pour quelqu'un qui est destiné à faire de grandes choses. Destiné à sauver l'humanité de la menace qui arrive en Ylene.
Le phénomène que les humains nommaient la « Lune de Sang » ne se produisait que quelques fois par siècle, lors d’événements qui allaient changer la face du monde selon leurs légendes. Il s'agissait de la première apparition de cette lune dans la Nouvelle Ère, et le royaume tout entier se demandait ce qui allait advenir.
Le dragon rugit à nouveau avant d'atterrir dans un large bosquet, ses ailes secouant silencieusement les feuilles séchées accrochées aux branches des arbres. Aussitôt, des pleurs retentirent. La créature baissa lentement sa tête immense vers ce bruit insupportable. Son souffle balaya l'herbe tandis qu'il scrutait le sol à la recherche de la chose qui produisait ces pleurs.
Il trouva quelque chose qu'il ne connaissait pas, ou du moins qu'il n'avait jamais vu – chose assez rare pour un doyen vieux de dix siècles. Les pleurs cessèrent aussitôt. Là, installé dans l'herbe, emmitouflé dans une couverture épaisse, se trouvait un bébé humain. Il n'en avait jamais vu que des adultes, et tous avaient le visage étiré par la rage tandis qu'ils tentaient de le tuer, mais la rage se transformait vite en douleur et en peur tandis qu'il les tuait en se protégeant. Mais ce bébé avait une expression qu'il ne connaissait pas aux Hommes : de la curiosité. Lui-même regardait le petit avec intérêt.
Que faisait un bébé d'humain ici ? L'avaient-ils abandonné ici ? Ou étaient-ils tombés dans la plus extrême perfidie en laissant là un bébé pour tendre un piège au dragon et vainement tenter de l'abattre ? Mais non, il ne sentait aucune présence. Le bébé tendit les bras vers le museau du dragon et les agita en ouvrant et refermant ses petits poings inoffensifs. La créature sourit intérieurement en se baissant lentement et laissa les mains du petit humain toucher ses écailles. Il sentait à peine ces petites mains, il osait tout juste respirer de peur que son souffle emporte le petit au loin.
Un son étrange sortit de la bouche du petit tandis que sa bouche se tordait. Le dragon comprit qu'il riait, et il sentit de l'amusement naître en lui, un sentiment qu'il n'avait plus connu depuis maintes années. Il s'installa confortablement et s'allongea près du bébé en prenant une décision folle. Si les autres dragons apprenaient ce qu'il s'apprêtait à faire, ils le renieraient à coup sûr. Mais cela faisait longtemps que des dragons n'étaient pas venus en Ylene.
Vodahmin – car tel était le nom du dragon – décida d'élever cet enfant, de lui enseigner son savoir et son expérience. Voilà qui promet d'être intéressant, se dit-il. Cela valait peut-être la peine de passer quatre longs siècles ennuyeux sur ce continent.
Il enveloppa de son aile le petit, qu'il nomma Ahkrin – le mot draconique désignant le courage.
Ahkrin. Un nom qui convient bien pour quelqu'un qui est destiné à faire de grandes choses. Destiné à sauver l'humanité de la menace qui arrive en Ylene.