Cent quarante-septième pensée - Lundi 07 Décembre 2009
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Aujourd'hui, je vais vous parler d'un des aspects les plus terrifiants de la vie : le travail.
Quand on est pauvre comme moi mais qu'on veut quand même se payer Guitar Hero, plusieurs choix s'offrent à nous :
-Attendre Noël ou son anniversaire et racketter toute sa famille.
-Ouvrir une fausse association caritative et partir en Suisse avec le blé.
-Travailler.
Brr... Cette dernière option me fait froid dans le dos. Pourtant elle a ces avantages par rapport aux autres de permettre de gagner beaucoup d'argent en pas tellement de temps et ce sans avoir besoin de s'exiler ou de croupir dix ans en prison. C'est pourquoi elle sera souvent le choix du jeune de 16-18 ans... Erreur !

Je suis moi-même tombé dans le piège au mois d'Août, en réussissant à me faire pistonner par ma mère pour entrer à la mairie en tant que... Jardinier. No-fake.
Ce fut le pire mois de ma courte existence.

[Lundi 3 Août - 6h30]
"Bon les gars, je sais que ça fait une demi-heure que vous nous attendez dans le froid mais on a eu, heu... Un empêchement.
-Çui-là d'empêchement !
-Taggle Bernard.
-
-
-
-Bon, suivez-nous, on va vous montrer vos uniformes.
...
Putain, mais vous êtes encore là ?
Bon, ben voilà le truc : ici on rigole pas.
-
- C'est tous les jours, 6h - 13h30 et pas une minute de moins !
-
- Vous aurez une pause entre 9h et 9h30 mais que je vous chope pas à faire tirer !
-
- Bon ok, allez bosser."

Ok, ça c'était le premier jour. Pour ma première journée de boulot, disons que je me chiais carrément dessus, l'arrivée dans le froid n'aidant pas, les uniformes non plus (ah ok les deux T-shirt pour un mois, finalement c'est vrai que les jardiniers sont des paysans ). Mais... J'ai très vite pris mes marques.

[Vendredi 21 Août - 6h54]
"Oh Arbu, t'es là ?
-Ben...
-Terrible, ces jours qui raccourcissent, hein ? Impossible de commencer à l'heure !
-...
-Allez, viens !"

[Vendredi 21 Août - 12h03]
"Oh Arbu, tu bosses encore ?
-Ben...
-Terrible, la chaleur ces temps-ci, hein ? Impossible de bosser après midi !
-...
-Allez, viens !"

Et oui, mes supérieurs se sont très vite révélés être de gros branleurs, et ça, pour quelqu'un avec une éthique professionnelle comme la mienne (surtout lorsqu'il s'agit de webmastering ), ça ne passait pas.

Encore, si j'avais pu me terrer dans un coin et finir Prof Layton tranquillement... Mais non, fallait faire semblant de bosser ! Se balader dans le jardin en faisant mine de mater les arbres ! Et surtout... Écouter mon supérieur me raconter l'histoire du jardin...
Putain, c'est un jardin quoi, qu'est-ce que j'en ai à foutre que le troisième olivier sur le quatorzième rangée a été planté en 92 ? Et puis ça c'est quand il me racontait des trucs qui me concernaient de loin, non parce que souvent ça virait carrément sur sa vie privée...
Enfin, finalement, à l'usure, j'ai fini par bien l'aimer. Il était sympa, et on avait les mêmes centres d'intérêt (en gros : rien foutre ).

"Et alors là je lui ai dit "viens te battre si t'es un jardinier !"
-Sérieux ?
- Ouais, et... Merde, voilà la chef, prends ton sécateur !
- ...
Qu'est-ce que vous foutez avec un sécateur au milieu de la pelouse ?
-
- "

Le problème, en fait, c'était les (rares) moments où je bossais. Quand t'es au bas de l'échelle, ben tu te ramasses tous les boulots de merde. Et vider les poubelles à 7h du matin, ça n'a vraiment rien de passionnant, surtout quand tu te rends compte que les pochtrons du coin ont pour habitude de chier dedans. u_u
Le pire, c'était quand je passais 2h à ramasser les merdes de 1x1 pixel que les connards laissaient tomber par terre (sérieux, si jamais vous avez envie de laisser tomber un truc dans un jardin, n'hésitez pas : prenez le plus gros truc que vous pourrez trouver, merci). oO
Non seulement je me pétais le dos à me pencher tout le temps, je me pétais la main à force d'appuyer tout le temps sur la gâchette, mais je tombais sur des trucs carrément glauques et improbables... Des seringues, des cartes graphiques (horreur ! oO), des capotes usagées... Des capotes usagées, quoi... J'imagine trop la scène.



Bon, le bon côté quand même, c'était que quand je trouvais un truc bien, je le gardais, ni vu ni connu.
Exemple : de l'argent, une bière pas finie, une capote (presque) pas usagée...

"Arbu, tu pues la bière.
-Heu, alors ça c'est pas ma faute m'dame, c'est elle qui s'est jetée toute seule sur moi.
-
-
-Hmm, Arbu, va falloir qu'on parle.
-"

[La suite au prochain épisode]

Épilogue...




Cette pensée est sponsorisée par "la daube de fin de week-end : quand vous avez autre chose à foutre le Dimanche soir ".
Merci d'avoir lu.

Ah ouais, et le concours de Noël, toussa toussa http://noelfic.fr/integrale.php?titre=6684