Note de la fic :
Publié le 11/02/2017 à 15:58:56 par Loadren
Une autre journée de cours, monotone. Les professeurs décidaient toujours de parler pendant une heure durant, sans savoir que seules quelques dizaines de pourcent des informations transmises seraient retenues par les élèves. Personnellement, je préférais lire mon roman. Un bête roman de Sherlock Holmes. Il fallait dire que les dernières paroles de la présidente du club m’avaient plutôt intrigué. C’est vrai que je ne pouvais pas avoir cette information par moi-même. La porte, fermée à clé ? C’était digne d’un Détective Conan de repérer une telle chose sans jeter même un coup d’œil vers l’entrée de la salle.
Est-ce que, par hasard, Violette serait autre chose qu’une manifestation de mon esprit ennuyé et complètement ravagé par mes quelques années d’existence ?
-Tu commences enfin à te dire que je suis peut-être autre chose qu’une hallucination, hein ? Me demande Violette, avec un air un peu hautain.
-La ferme.
-Je sais exactement à quoi tu penses. Inutile d’essayer de me le cacher, je suis dans ta tête, Thomas !
-Holmes. On m’appelle, Holmes, maintenant.
-Ne prend pas la grosse tête.
-Comment fais-tu ça ? Je veux dire… J’ai des informations que personne ne pourrait avoir à part en ayant effectivement un fantôme à leur côté, et…
J’ai arrêté de parler à ce moment précis, les regards étaient tournés vers moi, m’adressant à un ami imaginaire que personne ne pouvait voir. Je regardai la classe, les personnes dans les yeux une à une, avant de me replonger dans mon roman. Mais le professeur de philosophie ne semblait pas vouloir me laisser tranquillement finir l’étude en rouge du célèbre détective. Je posai donc mon roman, tandis que Violette, toujours insouciante, me répétait la question que je n’avais évidemment pas entendu.
-Il te demande ce que tu penses de l’image que se donnent les gens… Je ne crois pas que c’est une bonne chose que tu répondes franchement.
-Cela ne m’intéresse pas, monsieur. Je ne crois pas en cette « image ».
Je repris mon livre, mais le professeur était obstiné. Il s’approcha de moi lentement et me le prit des mains. Il me dit qu’il me le rendrait à seule condition que je donnais mon avis. Après avoir longuement réfléchi pendant quelques secondes, je me levai et lui faisait face.
-Une question intéressante, professeur. Je vais y répondre franchement.
-Idiot… Me fit Violette.
- « Se connaitre soi-même, connaître les autres »… Tout ça, ce n’est qu’une pure invention. Nous avons tous une image à entretenir dictée par le jugement des autres. On espère pouvoir rester soi-même, mais puisque toutes nos actions sont décidées par les autres, qu’est-ce que ça peut bien pouvoir vouloir dire ? Tout le monde a quelque chose qu’il chérit plus que tout. Des faux amis avec qui ils plaisantent, une relation professeur-élève qui est chère à leurs yeux... C’est pour ça qu’ils « font semblant ». C’est pour ça qu’ils cachent leur vrai caractère et continuent de se mentir à eux-mêmes, encore et encore. Les gens faux ont une image à entretenir. Les vraies personnes ne s'en soucient pas.
Je m’interrompis un moment pour jeter un regard plein de sous-entendus à l’équipe de football, qui rentrait totalement dans cette définition, pour moi. Ils parlent tout le temps de choses frivoles, comme des filles, puis lorsque l’un dérive vers un sujet un peu tabou, comme le sexe ou la drogue… Tout le monde le suit, car tout le monde veut pouvoir rester dans ce groupe d’amis, même si ce ne sont que des connaissances pour la plupart, plus que de vrais amis.
-Et même si des gens comme eux se disent « Si je change, tout ira pour le mieux », ce ne sont que des conneries. Le jugement des autres crée un stéréotype, qui est impossible à changer dans leurs esprits. La soirée de votre rencontre, tu as été celui qui faisait des blagues ? Tu seras catégorisé comme le petit blagueur de fin de soirée toute ta vie par cette personne. C’est la première impression qui compte. Et les gens seuls, ceux qui font tout par eux-mêmes, sont ceux qui sont le plus attaqués par les groupes, car ils n’ont pas d’image à renvoyer, ils sont vrais. Et ça rend les personnes qui entretiennent leur image jaloux de cette liberté. C’est… une loi corrompue qui régit le monde des adolescents. J’imagine que pour les adultes, ça ne doit pas être différent. Mon livre, professeur ?
Après quelques dizaines de secondes à me fixer, le professeur me tendit le livre que je repris pour m’asseoir et continuer à lire tranquillement. Violette ne semblait pas pouvoir parler pendant ce temps, comme si mon monologue sans aucun sens l’avait affectée. L’équipe de football semblait m’en vouloir pour quelque chose, j’aurai bien mieux fait de me taire. Mais pendant ce moment de liberté et de flemmardise, je me replongeais dans les intrépides aventures de Holmes et Watson jusqu’à la fin de la journée.
Sur le chemin pour rentrer chez moi, je me fis arrêter par Amélia, qui m’emmena sans un mot vers le club. Je n’avais pas d’autres choix qu’accepter. Impossible de rentrer chez soi aussi rapidement, le club m’attendait. Et ce n’était pas une métaphore. Les étudiants dans ce club m’attendaient vraiment, avec une quatrième personne. C’était une jeune fille blonde, aux yeux verts, l’air innocente et plutôt réservée.
-Un nouveau membre ? Ai-je demandé, juste par pure curiosité.
-Un client. Me répondit Amélia.
Un client. Un client ? Un client… Je repensais aux derniers mots d’Amélia, puis le lien se fit tout de suite dans ma tête. Ils voulaient m’utiliser.
-Je ne suis pas un Sherlock Holmes, laissez-moi en dehors de la résolution d’énigmes casse-tête, s’il-vous-plaît.
Puis, j’allai m’asseoir dans le fauteuil qui m’était destiné, mon bouquin à la main. Ils commençaient à parler, comme si Amélia avait prévu de se passer de moi, ce qui m’arrangeait fortement. Mais les entendre parler ne m’aidait pas pour ma lecture. J’attendais donc qu’ils finissaient, tandis que Violette semblait s’être envolée vers je ne sais où. Finalement, ils arrêtèrent de parler, et je pus reprendre ma lecture… Pour une dizaine de minutes, avant que Violette ne revienne vers moi, et ne m’interrompe. Décidément, je n’allais jamais pouvoir finir ce livre.
-Cette fille a perdu son journal intime, et elle te demande où elle aurait pu le perdre. Je l’ai retrouvé. Tu peux le transmettre ?
-Pourquoi je ferai ça ? Chuchotai-je à voix basse pour que ceux assis un peu plus loin ne m’entendent pas.
-Parce que je te le demande.
Cette fille profite de moi. Le problème étant que je lui ai demandé tellement de choses par le passé que je ne pouvais rien lui refuser à ce moment précis. Je soupirai en me levant, et me rapprochait du comité de recherche de journal intime en m’asseyant sur le canapé, à côté d’Amélia. Violette reprit la parole.
-Son journal est dans son casier, derrière une pile de papiers. C’est le premier endroit que j’ai vérifié.
C’était sûr, c’était une information que je ne pouvais pas avoir. Violette était donc réelle, elle ne pouvait pas être mon imagination. Comment était-ce possible ? Devais-je croire en un dieu maintenant ? Les esprits existaient, montrant que l’âme existait aussi. Et pourquoi étais-je le seul à la voir ? Tellement de questions, pour le moment interrompues par Amélia.
-C’est quand tu veux, Holmes. Tu ne résistes pas à une enquête.
Si tu savais à quel point tu te trompais, à ce moment, tu en deviendrais rouge de honte. Enfin, tu m’as l’air bien trop prétentieuse et bien trop sûre de toi pour que ça ne t’arrive. Je vais donc tenter d’imaginer une histoire totalement farfelue pour retrouver son journal.
-La plupart des gens, après avoir cherché une première fois dans l’endroit où devait être leur objet, commencent à chercher dans des endroits farfelus sans jamais y revenir une seule fois. Dis-moi, combien de fois as-tu regardé dans ton casier ?
-Une… fois ? Mais, je ne pourrais pas le rater, enfin, je pense !
Touché, j’ai de la chance.
-Tu devrais regarder plus attentivement. Je parierais ce livre d’Arthur Conan Doyle qu’il y serait.
La jeune fille se releva et courut presque vers la sortie, tandis que je me replongeais dans ma lecture.
-Si tu as tort, Thomas Holmes, tu me décevrais vraiment, me dit Amélia.
-Je suis plutôt confiant. J’ai un bon esprit qui veille sur moi.
Violette me donna une tape sur l’épaule, ce qui me fit sourire doucement. Alors que je me retournais vers elle pour lui faire un clin d’œil, Klaus semblait prendre la parole.
-Tu es intéressant à étudier, tu sembles parler tout seul dans la journée, avoir des discussions animées avec le vide, et même avoir un avis assez partagé sur les gens en général. J’ai entendu ton petit discours en classe. Assez pessimiste.
Je ne le connaissais même pas que ce garçon semblait m’avoir « étudié ». C’était… Un peu bizarre, voire même assez angoissant. Je me demandais si je n’allais pas changer de club, mais lorsque la jeune fille revint avec son journal et me remercia de multiples façons, je ressentis comme une petite chaleur dans mon cœur. C’était agréable, même si c’était simplement être un acteur. En me relevant pour partir vers mon fauteuil, un petit sourire aux lèvres, Amélia me glissa quelques mots, et la petite chaleur se transforma en tempête de peur et d’incompréhension.
-Ta petite blonde ange gardien fait bien son travail.
Est-ce que, par hasard, Violette serait autre chose qu’une manifestation de mon esprit ennuyé et complètement ravagé par mes quelques années d’existence ?
-Tu commences enfin à te dire que je suis peut-être autre chose qu’une hallucination, hein ? Me demande Violette, avec un air un peu hautain.
-La ferme.
-Je sais exactement à quoi tu penses. Inutile d’essayer de me le cacher, je suis dans ta tête, Thomas !
-Holmes. On m’appelle, Holmes, maintenant.
-Ne prend pas la grosse tête.
-Comment fais-tu ça ? Je veux dire… J’ai des informations que personne ne pourrait avoir à part en ayant effectivement un fantôme à leur côté, et…
J’ai arrêté de parler à ce moment précis, les regards étaient tournés vers moi, m’adressant à un ami imaginaire que personne ne pouvait voir. Je regardai la classe, les personnes dans les yeux une à une, avant de me replonger dans mon roman. Mais le professeur de philosophie ne semblait pas vouloir me laisser tranquillement finir l’étude en rouge du célèbre détective. Je posai donc mon roman, tandis que Violette, toujours insouciante, me répétait la question que je n’avais évidemment pas entendu.
-Il te demande ce que tu penses de l’image que se donnent les gens… Je ne crois pas que c’est une bonne chose que tu répondes franchement.
-Cela ne m’intéresse pas, monsieur. Je ne crois pas en cette « image ».
Je repris mon livre, mais le professeur était obstiné. Il s’approcha de moi lentement et me le prit des mains. Il me dit qu’il me le rendrait à seule condition que je donnais mon avis. Après avoir longuement réfléchi pendant quelques secondes, je me levai et lui faisait face.
-Une question intéressante, professeur. Je vais y répondre franchement.
-Idiot… Me fit Violette.
- « Se connaitre soi-même, connaître les autres »… Tout ça, ce n’est qu’une pure invention. Nous avons tous une image à entretenir dictée par le jugement des autres. On espère pouvoir rester soi-même, mais puisque toutes nos actions sont décidées par les autres, qu’est-ce que ça peut bien pouvoir vouloir dire ? Tout le monde a quelque chose qu’il chérit plus que tout. Des faux amis avec qui ils plaisantent, une relation professeur-élève qui est chère à leurs yeux... C’est pour ça qu’ils « font semblant ». C’est pour ça qu’ils cachent leur vrai caractère et continuent de se mentir à eux-mêmes, encore et encore. Les gens faux ont une image à entretenir. Les vraies personnes ne s'en soucient pas.
Je m’interrompis un moment pour jeter un regard plein de sous-entendus à l’équipe de football, qui rentrait totalement dans cette définition, pour moi. Ils parlent tout le temps de choses frivoles, comme des filles, puis lorsque l’un dérive vers un sujet un peu tabou, comme le sexe ou la drogue… Tout le monde le suit, car tout le monde veut pouvoir rester dans ce groupe d’amis, même si ce ne sont que des connaissances pour la plupart, plus que de vrais amis.
-Et même si des gens comme eux se disent « Si je change, tout ira pour le mieux », ce ne sont que des conneries. Le jugement des autres crée un stéréotype, qui est impossible à changer dans leurs esprits. La soirée de votre rencontre, tu as été celui qui faisait des blagues ? Tu seras catégorisé comme le petit blagueur de fin de soirée toute ta vie par cette personne. C’est la première impression qui compte. Et les gens seuls, ceux qui font tout par eux-mêmes, sont ceux qui sont le plus attaqués par les groupes, car ils n’ont pas d’image à renvoyer, ils sont vrais. Et ça rend les personnes qui entretiennent leur image jaloux de cette liberté. C’est… une loi corrompue qui régit le monde des adolescents. J’imagine que pour les adultes, ça ne doit pas être différent. Mon livre, professeur ?
Après quelques dizaines de secondes à me fixer, le professeur me tendit le livre que je repris pour m’asseoir et continuer à lire tranquillement. Violette ne semblait pas pouvoir parler pendant ce temps, comme si mon monologue sans aucun sens l’avait affectée. L’équipe de football semblait m’en vouloir pour quelque chose, j’aurai bien mieux fait de me taire. Mais pendant ce moment de liberté et de flemmardise, je me replongeais dans les intrépides aventures de Holmes et Watson jusqu’à la fin de la journée.
Sur le chemin pour rentrer chez moi, je me fis arrêter par Amélia, qui m’emmena sans un mot vers le club. Je n’avais pas d’autres choix qu’accepter. Impossible de rentrer chez soi aussi rapidement, le club m’attendait. Et ce n’était pas une métaphore. Les étudiants dans ce club m’attendaient vraiment, avec une quatrième personne. C’était une jeune fille blonde, aux yeux verts, l’air innocente et plutôt réservée.
-Un nouveau membre ? Ai-je demandé, juste par pure curiosité.
-Un client. Me répondit Amélia.
Un client. Un client ? Un client… Je repensais aux derniers mots d’Amélia, puis le lien se fit tout de suite dans ma tête. Ils voulaient m’utiliser.
-Je ne suis pas un Sherlock Holmes, laissez-moi en dehors de la résolution d’énigmes casse-tête, s’il-vous-plaît.
Puis, j’allai m’asseoir dans le fauteuil qui m’était destiné, mon bouquin à la main. Ils commençaient à parler, comme si Amélia avait prévu de se passer de moi, ce qui m’arrangeait fortement. Mais les entendre parler ne m’aidait pas pour ma lecture. J’attendais donc qu’ils finissaient, tandis que Violette semblait s’être envolée vers je ne sais où. Finalement, ils arrêtèrent de parler, et je pus reprendre ma lecture… Pour une dizaine de minutes, avant que Violette ne revienne vers moi, et ne m’interrompe. Décidément, je n’allais jamais pouvoir finir ce livre.
-Cette fille a perdu son journal intime, et elle te demande où elle aurait pu le perdre. Je l’ai retrouvé. Tu peux le transmettre ?
-Pourquoi je ferai ça ? Chuchotai-je à voix basse pour que ceux assis un peu plus loin ne m’entendent pas.
-Parce que je te le demande.
Cette fille profite de moi. Le problème étant que je lui ai demandé tellement de choses par le passé que je ne pouvais rien lui refuser à ce moment précis. Je soupirai en me levant, et me rapprochait du comité de recherche de journal intime en m’asseyant sur le canapé, à côté d’Amélia. Violette reprit la parole.
-Son journal est dans son casier, derrière une pile de papiers. C’est le premier endroit que j’ai vérifié.
C’était sûr, c’était une information que je ne pouvais pas avoir. Violette était donc réelle, elle ne pouvait pas être mon imagination. Comment était-ce possible ? Devais-je croire en un dieu maintenant ? Les esprits existaient, montrant que l’âme existait aussi. Et pourquoi étais-je le seul à la voir ? Tellement de questions, pour le moment interrompues par Amélia.
-C’est quand tu veux, Holmes. Tu ne résistes pas à une enquête.
Si tu savais à quel point tu te trompais, à ce moment, tu en deviendrais rouge de honte. Enfin, tu m’as l’air bien trop prétentieuse et bien trop sûre de toi pour que ça ne t’arrive. Je vais donc tenter d’imaginer une histoire totalement farfelue pour retrouver son journal.
-La plupart des gens, après avoir cherché une première fois dans l’endroit où devait être leur objet, commencent à chercher dans des endroits farfelus sans jamais y revenir une seule fois. Dis-moi, combien de fois as-tu regardé dans ton casier ?
-Une… fois ? Mais, je ne pourrais pas le rater, enfin, je pense !
Touché, j’ai de la chance.
-Tu devrais regarder plus attentivement. Je parierais ce livre d’Arthur Conan Doyle qu’il y serait.
La jeune fille se releva et courut presque vers la sortie, tandis que je me replongeais dans ma lecture.
-Si tu as tort, Thomas Holmes, tu me décevrais vraiment, me dit Amélia.
-Je suis plutôt confiant. J’ai un bon esprit qui veille sur moi.
Violette me donna une tape sur l’épaule, ce qui me fit sourire doucement. Alors que je me retournais vers elle pour lui faire un clin d’œil, Klaus semblait prendre la parole.
-Tu es intéressant à étudier, tu sembles parler tout seul dans la journée, avoir des discussions animées avec le vide, et même avoir un avis assez partagé sur les gens en général. J’ai entendu ton petit discours en classe. Assez pessimiste.
Je ne le connaissais même pas que ce garçon semblait m’avoir « étudié ». C’était… Un peu bizarre, voire même assez angoissant. Je me demandais si je n’allais pas changer de club, mais lorsque la jeune fille revint avec son journal et me remercia de multiples façons, je ressentis comme une petite chaleur dans mon cœur. C’était agréable, même si c’était simplement être un acteur. En me relevant pour partir vers mon fauteuil, un petit sourire aux lèvres, Amélia me glissa quelques mots, et la petite chaleur se transforma en tempête de peur et d’incompréhension.
-Ta petite blonde ange gardien fait bien son travail.