Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Half Spin


Par : Atzerkins
Genre : Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 3 : Rain song


Publié le 12/03/2015 à 20:41:13 par Atzerkins

http://azerking.free.fr/.m/Angel%20Beats!%20-%20Rain%20Song%20(Instrumental).ogg

Il était difficile de discerner les montagnes, cachées dans le brouillard, mais la ville était relativement apparente, et, bien que nous marchâmes lentement, ce n'était pas par manque de visibilité. L'eau par terre ne gênait pas vraiment non plus, quoiqu'elle m'ait inondé les chaussures, mais j'imaginais bien que si je me mettais à courir, j'aurais toutes les chances de glisser. Je n'avais pas vraiment envie de courir.

Ma main tenait désormais un parapluie, et j'avais jeté le gobelet à la poubelle, réticent quant à polluer les rues. Je regrettais de ne pouvoir trouver un parapluie portable plus gros que ce dernier, qui couvrait à peine la compagnie à ma gauche, et mon sac derrière.

« Vous êtes touriste, pour vous promener avec un si gros sac ? me demanda-t-on.
– Et bien… On peut dire que je connais mal la ville, et que j'avais décidé à la visiter.
— Visiter une ville équipé comme ça ? commenta-t-elle en riant.
— Bizarre, pas vrai ? Mais j'ai décidé de ne plus rentrer chez moi, déclarai-je.
— Un peu vieux pour fuguer.
— C'est vrai, je m'y prends tard… »

Je n'acquiesçais pas dans le vide : elle avait bel et bien raison. J'avais de loin passé l'âge d'être un lycéen misérable, et pourtant je n'avais encore rien fait de ma vie. Je m'étais même fourgué tout seul à la rue, et j'avais abandonné un foyer vide, où personne ne m'attendrait jamais.

« Bah, personne ne viendra après moi, de toute façon. Je n'ai plus de famille.
— Alors au moins, vous avez la Liberté, me dit-elle. »
Ce n'était pas faux, j'étais bien libre. Rien ne m'enchaînait, je n'avais aucune responsabilité, personne à qui faire honte, et seul moi-même pouvais me limiter.

« La Liberté accompagne toujours un cœur vide. J'aurais aimé le réaliser plus tôt, pensai-je à haute-voix.
— Rassurez-vous, un cœur vide est loin d'être mort.
— C'est vrai, répondis-je encore. »

Je ne pus m'empêcher de sourire, et j'avais l'impression que quelque chose de nouveau apparaissait en moi. Instinctivement, je m'étais mis à regarder le ciel, et par pur hasard, un rayon du Soleil avait franchi les nuages, et venait m'aveugler.

« L'espoir existe toujours, n'est-ce pas ?
— Bien sûr, m'affirma-t-elle. »

Ce qu'elle disait relevait de l'évidence, mais cela me faisait plaisir d'entendre quelqu'un le dire. Et puis bon sang, qu'avais-je là à déprimer ? N'était-ce pas à moi de lui remonter le moral et non l'inverse ? Même dans une conversation, j'avais tendance à laisser mes pensées dominer.

« Je suis content de voir que ce n'est pas vous qui déprimez, au final, dis-je.
— On ne peut pas passer ça à vie à pleurer, non ? Même la pluie finit par s'écouler, et être écouté par quelqu'un m'a suffi. »

Quelques rayons crépusculaires se faisaient entrevoir, entre les gouttes d'eau et les nuages, et pendant un instant le soleil m'aveugla, du peu de lumière qui passait.

« Qu'allez-vous faire, maintenant ?
— Je vais profiter de cette petite pause, en attendant de retrouver du boulot, me répondit-elle. Et si vous m'accompagniez boire ? »

Je hochai en signe d'affirmation, et je la suivis. Au final, je ne finis pas ma journée à la rue, et combla cette solitude qui me pesait tant. La pluie, cependant, était encore là au matin.


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