Note de la fic :
Déboires d'un tueur à gages
Par : VinceBloom
Genre : Action, Sentimental
Statut : C'est compliqué
Chapitre 3
Publié le 26/10/2015 à 02:46:33 par VinceBloom
L'élégante et élancée voiture noire remontait lentement l'avenue, laissant derrière elle l'agitation qui naissait devant le site de construction, où une petite foule de passants attirés par le mouvement des ouvriers s'était déjà crée.
Très vite, il détourna son regard du rétroviseur et se concentra sur la série de buildings qui s'étendait sur ses deux côtés. Dans cette avenue typique d'un quartier typique de la ville, on trouvait de tout, des logements, des bureaux, des boutiques, des restaurants, des lieux de divertissement... Cette mixité aurait pu être le facteur d'un joyeux rayonnement s'opérant sur l'avenue, mais la réalité était tout autre. On aurait presque dit en effet que celle-ci avait été laissée à l'abandon depuis quelques années : les vieux immeubles étaient sévèrement soumis à l'usure du temps et semblaient prêt à se fissurer, ils étaient de plus pour la majorité recouverts d'une bonne couche de crasse superposée aux graffitis et aux quelques couches de lierre ornant les toitures. Tout cela donnait lui donnait quasiment l'impression d'évoluer dans un environnement en constante décomposition, et rien dans cette foutue ville ne semblait échapper à cette règle.
Soudain très pressé d'arriver enfin à la maison, il accéléra brutalement et se retrouva en un clin d’œil sur le parking de sa résidence, puis devant la porte de son appartement. Théoriquement, son métier n'avait rien de difficile : travail quotidien (et encore, il arrivait assez fréquemment qu'il se déroule une voire deux journées sans contrat) bouclé en maximum une heure, et bien sûr très convenablement payé. En réalité, ce n'était pas pour plaisanter que l'on détenait sur les tueurs professionnels une obligation de travail s'étendant sur l'ensemble de leur vie active, qui aurait voulu de ça si l'on ne l'avait pas refilé au plus malchanceux ? En revanche, pour ce qui était de son cas il n'avait pas été malchanceux mais simplement stupide, ce n'était pas la même chose.
Pour éviter de retomber bêtement dans une interminable sphère de regret qu'il ne pouvait côtoyer que bien trop souvent ces derniers temps, il s'enfila une première bière dès son arrivée chez lui puis se déshabilla en vitesse avant de sauter sous la douche. Sans compter l'alcool et la marijuana, c'était son moyen le plus efficace pour s'offrir un moment de détachement et se sentir presque libre pendant une courte intervalle de quelques minutes. Il en profitait ainsi pour chasser l'intégralité des idées noires de sa tête.
Il laissa couler assez longtemps l'eau sur son corps pour que les extrémités de ses doigts commencent à se friper, puis se décida à aller retrouver la vie réelle. Il ne savait pas encore sous quelle forme allait se dérouler la beuverie de la soirée, est-ce qu'il allait se décider à s'affubler d'une belle chemise pour aller ensuite glander et se brûler l'estomac dans les bars en compagnie de quelques chaleureux inconnus ou bien réserver ce plaisir à l'usage solitaire ? Il tenta pendant qu'il enfilait de nouveau son habit d'intérieur de réfléchir à cette question, et trouva au final rapidement sa réponse.
C'était décidé, au lieu de se laisser lamentablement pourrir seul tel les murs de cette ville, il allait tenter de faire quelque chose d'un minimum respectable ce soir, à savoir essayer (et seulement essayer) de lier quelques contacts parmi les autres solitaires de son quartier, après tout ce n'était pas ce qui manquait, et puis une poignée de main solidaire pouvait à de nombreuses reprises se révéler utile. Il n'était pas non plus totalement coupé du monde, mais avait été contraint de couper tout contact avec ses anciens amis de jeunesse et sa famille lorsque les emmerdes avaient cru bon de s'inviter à ses côtés, et avait depuis seulement fait quelques connaissances éphémères qui duraient le plus souvent le temps d'une bonne cuite avant de s'éteindre dès le lendemain matin, lorsqu'on s'excuse un peu gêné de nos mauvaises manières de la veille avant de prendre définitivement congé de l'autre. En fait, la seule personne qu'il pouvait à ce jour considérer comme un "ami" était son dealer Joey, une sorte d'hybride clochard-hipster qui passait ses journées si il n'était pas dans la rue à fréquenter des sortes de clubs remplis de défoncés du même genre que lui. Comme seul ami, on peut faire certes beaucoup mieux, mais Joey avait la parole facile et ils avaient tous les deux fait connaissance au cours de ses différents achats. Dès que ce dernier avait commencé à arborer le même sourire quand il l'apercevait et à lui faire des prix réduits de moitié, il avait su qu'il tenait enfin quelqu'un sur qui il pouvait compter.
Bien sûr, il n'avait jamais parlé à quiconque de son métier, il se contentait de répondre "agent immobilier" lorsqu'on lui posait la question car il trouvait qu'il en possédait la dégaine. De toute manière, il savait qu'il risquait très gros si il franchissait la barrière, et il avait assez eu d'ennui pour une vie entière.
Pendant toute l'après-midi, il s'était donc préparé tout en restant collé devant la télé un soda à la main à cette future soirée qui s'annonçait d'ores et déjà comme un triomphe personnel. Puis, le Soleil annonçant enfin son déclin tout en se teintant de lueurs orangées, il avait entrepris d'aller se préparer comme il le convenait.
Une fois en bas de sa résidence à 19 heure pile, il se dirigea tranquillement vers le bar le plus proche et commença sa tournée en douceur par un verre de rosé. Il attendit plus d'une heure accoudé au comptoir du bar que quelques regards bienveillants fassent leur apparition, mais il ne se passa strictement rien. A force d'attendre, il avait fini par s'impatienter, et commençait tout juste l'esprit tout d'un coup engourdi à sombrer, avant qu'une douce voix fit son apparition :
"Hé, tout va bien ? Vous avez l'air planté en plein milieu d'un naufrage ! Si jamais vous auriez besoin d'une oreille inconnue..."
Il se retourna, et vit qu'une très jolie femme lui adressait la parole.
Très vite, il détourna son regard du rétroviseur et se concentra sur la série de buildings qui s'étendait sur ses deux côtés. Dans cette avenue typique d'un quartier typique de la ville, on trouvait de tout, des logements, des bureaux, des boutiques, des restaurants, des lieux de divertissement... Cette mixité aurait pu être le facteur d'un joyeux rayonnement s'opérant sur l'avenue, mais la réalité était tout autre. On aurait presque dit en effet que celle-ci avait été laissée à l'abandon depuis quelques années : les vieux immeubles étaient sévèrement soumis à l'usure du temps et semblaient prêt à se fissurer, ils étaient de plus pour la majorité recouverts d'une bonne couche de crasse superposée aux graffitis et aux quelques couches de lierre ornant les toitures. Tout cela donnait lui donnait quasiment l'impression d'évoluer dans un environnement en constante décomposition, et rien dans cette foutue ville ne semblait échapper à cette règle.
Soudain très pressé d'arriver enfin à la maison, il accéléra brutalement et se retrouva en un clin d’œil sur le parking de sa résidence, puis devant la porte de son appartement. Théoriquement, son métier n'avait rien de difficile : travail quotidien (et encore, il arrivait assez fréquemment qu'il se déroule une voire deux journées sans contrat) bouclé en maximum une heure, et bien sûr très convenablement payé. En réalité, ce n'était pas pour plaisanter que l'on détenait sur les tueurs professionnels une obligation de travail s'étendant sur l'ensemble de leur vie active, qui aurait voulu de ça si l'on ne l'avait pas refilé au plus malchanceux ? En revanche, pour ce qui était de son cas il n'avait pas été malchanceux mais simplement stupide, ce n'était pas la même chose.
Pour éviter de retomber bêtement dans une interminable sphère de regret qu'il ne pouvait côtoyer que bien trop souvent ces derniers temps, il s'enfila une première bière dès son arrivée chez lui puis se déshabilla en vitesse avant de sauter sous la douche. Sans compter l'alcool et la marijuana, c'était son moyen le plus efficace pour s'offrir un moment de détachement et se sentir presque libre pendant une courte intervalle de quelques minutes. Il en profitait ainsi pour chasser l'intégralité des idées noires de sa tête.
Il laissa couler assez longtemps l'eau sur son corps pour que les extrémités de ses doigts commencent à se friper, puis se décida à aller retrouver la vie réelle. Il ne savait pas encore sous quelle forme allait se dérouler la beuverie de la soirée, est-ce qu'il allait se décider à s'affubler d'une belle chemise pour aller ensuite glander et se brûler l'estomac dans les bars en compagnie de quelques chaleureux inconnus ou bien réserver ce plaisir à l'usage solitaire ? Il tenta pendant qu'il enfilait de nouveau son habit d'intérieur de réfléchir à cette question, et trouva au final rapidement sa réponse.
C'était décidé, au lieu de se laisser lamentablement pourrir seul tel les murs de cette ville, il allait tenter de faire quelque chose d'un minimum respectable ce soir, à savoir essayer (et seulement essayer) de lier quelques contacts parmi les autres solitaires de son quartier, après tout ce n'était pas ce qui manquait, et puis une poignée de main solidaire pouvait à de nombreuses reprises se révéler utile. Il n'était pas non plus totalement coupé du monde, mais avait été contraint de couper tout contact avec ses anciens amis de jeunesse et sa famille lorsque les emmerdes avaient cru bon de s'inviter à ses côtés, et avait depuis seulement fait quelques connaissances éphémères qui duraient le plus souvent le temps d'une bonne cuite avant de s'éteindre dès le lendemain matin, lorsqu'on s'excuse un peu gêné de nos mauvaises manières de la veille avant de prendre définitivement congé de l'autre. En fait, la seule personne qu'il pouvait à ce jour considérer comme un "ami" était son dealer Joey, une sorte d'hybride clochard-hipster qui passait ses journées si il n'était pas dans la rue à fréquenter des sortes de clubs remplis de défoncés du même genre que lui. Comme seul ami, on peut faire certes beaucoup mieux, mais Joey avait la parole facile et ils avaient tous les deux fait connaissance au cours de ses différents achats. Dès que ce dernier avait commencé à arborer le même sourire quand il l'apercevait et à lui faire des prix réduits de moitié, il avait su qu'il tenait enfin quelqu'un sur qui il pouvait compter.
Bien sûr, il n'avait jamais parlé à quiconque de son métier, il se contentait de répondre "agent immobilier" lorsqu'on lui posait la question car il trouvait qu'il en possédait la dégaine. De toute manière, il savait qu'il risquait très gros si il franchissait la barrière, et il avait assez eu d'ennui pour une vie entière.
Pendant toute l'après-midi, il s'était donc préparé tout en restant collé devant la télé un soda à la main à cette future soirée qui s'annonçait d'ores et déjà comme un triomphe personnel. Puis, le Soleil annonçant enfin son déclin tout en se teintant de lueurs orangées, il avait entrepris d'aller se préparer comme il le convenait.
Une fois en bas de sa résidence à 19 heure pile, il se dirigea tranquillement vers le bar le plus proche et commença sa tournée en douceur par un verre de rosé. Il attendit plus d'une heure accoudé au comptoir du bar que quelques regards bienveillants fassent leur apparition, mais il ne se passa strictement rien. A force d'attendre, il avait fini par s'impatienter, et commençait tout juste l'esprit tout d'un coup engourdi à sombrer, avant qu'une douce voix fit son apparition :
"Hé, tout va bien ? Vous avez l'air planté en plein milieu d'un naufrage ! Si jamais vous auriez besoin d'une oreille inconnue..."
Il se retourna, et vit qu'une très jolie femme lui adressait la parole.