(Normalement, un chapitre par 4-6 jours, bande de racl' )

Les quelques fois que j'étais sorti, je l'avais moi-même remarqué. Moi, pourtant réputé comme un être insensible aux charmes des demoiselles. Était-ce parce que les chaînes de nouvelles nous avaient rabâché les mêmes informations catastrophiques durant ces derniers jours ? Était-ce parce qu'_elle_ m'avait ouvert à la beauté de ces créatures mystérieuses ?

Je l'ignore. Ce dont je suis sûr, cependant, c'est que les filles disparaissent. Et pas uniquement les poufiasses qui remplissent leurs soirées comme leurs verres – c'est-à-dire de rasades d'alcool. Normales, intellectuelles, sages, délinquantes, moches... toutes se volatilisent. Les parents, alertés, n'ont pas tardé à enfermer leurs filles dans leur maison, avec l'interdiction formelle de ne pas la quitter sous peine de la plus belle correction de leur vie. Après tout, en une semaine, une cinquantaine d'entre elles manquaient à l'appel dans ce petit quartier d'habitude si paisible ! Ce n'était pas rien ! Les gars, bien qu'eux aussi surveillés, jouissaient d'une plus grande liberté : les agresseurs semblaient ne pas leur en vouloir.

Je me présente : George. 16 ans, un peu moche, très intellectuel, boutonneux, adore les ordinateurs, quelques amis (et amies)... mais pas de copine. Jamais embrassé une fille, même pas au jeu de la bouteille. Pas le moindre bécot à mon actif. Contrairement à la plupart de mes camarades, pour qui le bonheur se conjugue obligatoirement à deux, je n'en ai pas honte. Loin de là. J'ai toujours été, en fait, un peu détaché de ces intrigues amoureuses dignes par moment de scénarios d'Hollywood. « Je l'aiiimmmeeee ! Il me bat parce qu'il ne peut pas contrôler ses émotions. Le pauvre ! Je ne peux pas le quitter ! » Voilà en quoi consistait l'amour à mes yeux. Les filles respectables – rien de plus – relevaient du mythe, dans la lignée des yétis... jusqu'à ce que je _la_ rencontre. J'avais beau en parler et en parler au 15-18, je ne recevais qu'à la figure des « Photo ou fake. » ou des « Continue, nous t'écoutons. »

Ne pensez pas que cette histoire se résume à une autre amourette bien banale et ennuyeuse ! Honnêtement, j'aurais souhaité que ce soit le cas. Croyez-le ou non, je me suis vite retrouvé dans une aventure rocambolesque où j'ai dû affronter mes peurs au travers d'épreuves terrifiantes. Et dans un monde dont je n'avais jamais encore soupçonné l'existence ! J'avais prévu profiter de cet été pour apprendre à m'accepter – je suis quelqu'un de complexé – et revenir en force pour une dernière année à mon école. Mais la disparition des filles a tout bouleversé. Puis sont apparus les complots, les révélations, les renversements de situation... et la guerre.

Cette histoire, c'est celle de ma mort. Des derniers moments avec mes êtres chers. De comment les sacrifices sont parfois nécessaires afin de rétablir la paix.

- George