Note de la fic :
Publié le 31/08/2015 à 15:35:59 par Loadren
Le Deuil
On passe par plusieurs étapes dans ce cas-là. On commence par ressentir une dévastation extrême, une envie irrépressible de se réveiller d’un cauchemar. On repense à tout ce qu’il y a eu, avant. Tous les bons moments, tout ce qui a pu nous arriver de bien avant que ça n’arrive. On pense qu’on ne surmontera pas cette épreuve. Pourquoi ce sentiment d’être autant arraché de son corps alors que nous sommes là, bien vivant, regardant le monde marcher comme si cela n’avait affecté ni la nature florissante, ni les animaux, ni personne à part vous ?
Une coquille vide, dénuée de tout sentiment. Une souffrance plus que palpable, un flot d’émotions prêt à se déverser au travers de nos yeux, notre gorge, notre cœur. Une faiblesse physique nous empêche de faire le moindre geste. Tétanisé, plus rien ne compte à part cette personne. C’est fini, mais notre corps le refuse. Non, il refuse simplement pour qu’on ne lâche pas prise. Pour ne pas qu’on sombre, car il sait, lui, la douleur que nous ressentons. Il sait faire la différence entre le physique et le mental, mais nous afflige du mental par le physique, pour que nous ayons une preuve que nous souffrions.
La souffrance, nous la connaissons pourtant. Mais notre corps refuse de vous laisser endurer ça seul. Notre esprit souffre, notre corps souffre, et il peut nous venir des idées noires, suicidaires. C’est normal. Notre mental se rebelle aussi. « Si c’est fini, je vais en finir aussi », pensons-nous dans ce moment-là. Oui, nous, parce que nous sommes pareils.
Quelques instants après, nous devons vivre avec. Nous devons nous sevrer de cette personne. On ne la verra pas, on le sait, mais son absence nous ronge. Il faut qu’elle soit près de nous, sinon on devient fou. On se met à imaginer toutes sorte de choses plus étranges les unes que les autres. Des comportements irrationnels aux folies passagères.
Il y a un manque.
Mais ce manque ne reviendra pas. C’est une drogue, un médicament que si on cesse de prendre, on meurt. Ou du moins, on pense qu’on meurt. C’est dans ces moments-là qu’on ressent le plus l’envie de fusion, d’un attachement infini. Pensant qu’on surmonterait tout, il nous vient à l’idée que maintenant, tout paraît si lointain. Vivre sans l’autre, est-ce possible ? Il nous manque horriblement. On se rattache à des personnes que l’on connaît pour ne pas penser être seul, pour se sentir accompagné dans ce voyage horrible.
Vous pensez à vous mettre en faute en face de cette personne. « C’est de ma faute. J’aurai dû être moins idiot. Veiller plus sur elle ». On le ressent du fond de son âme, que nous sommes le problème dans l’histoire. On a tout fait foirer, de façon un peu plus vulgaire. On martyrise nos proches pour ne pas s’en prendre à cette personne, dans l’unique espoir qu’il y ait une chance. Une seule. Une seule petite chance de la revoir.
Alors on s’isole, on ne veut plus voir personne. Nos proches sont trop stupides pour comprendre. Autant tout garder pour soi, pour ne plus avoir à les embêter avec ces idioties, parce qu’on sait qu’on les énerve en leur rabâchant toujours le même discours. Je suis nul. Perdant. Je n’aurai jamais dû. Je suis une mauvaise personne. Je suis fautif. C’est de ma faute. Je ne méritais pas ça. Je ne l’ai jamais mérité, et ça m’a été enlevé. Comme on enlève un jouet à un enfant. On se comporte comme un enfant. On fait tout comme un enfant.
Mais, et si j’étais en tort, si jamais, ce n’était pas ma faute ? On pense que c’est peut-être la sienne. Que cette personne n’a jamais fait ce qu’il fallait. Qu’elle ne méritait pas à son tour. L’estime remonte, on pense devenir quelqu’un de nouveau, parce qu’on a extériorisé toute la vérité.
C’est faux.
On est juste horriblement énervé d’avoir perdu tout ça. Ce qui comptait autant pour nous. Cette personne... On a envie de se venger, mais on ne peut pas. On en rêve. On ne veut que ça, simplement pour lui donner un avant-goût de ce qu’elle a fait subir pendant des semaines à notre corps, à notre esprit. Elle mérite de savoir aussi. De sentir cette douleur qui ronge, qui nous tue.
Alors on change tout. On change notre vie entière, simplement parce que certains détails nous rappellent que cette personne était encore là, il y a quelques semaines. On pense qu’en camouflant chaque photo, chaque petit signe, tout se passera mieux, on passera à autre chose, on a tort.
Certains s’arrêtent ici. C’est mon cas.
D’autres continuent plus loin, recherchant l’acceptation. On se dit qu'on a été stupide, que tout ça n’était que stupide. On est prêt à mener une nouvelle vie. L’être cher qui nous a quittés n’est plus avec nous, on se fait une raison. Mais on est prêt. Prêt à redémarrer, car tout ceci n’était qu’un test, un avant-goût de la vérité.
Je me suis arrêté à la rage. Je suis revenu à la dévastation, et je continue ce schéma infiniment. Je tourne, encore et encore, refaisant toutes les étapes, chacune l’une après l’autre pour essayer d’arriver à la dernière, celle qui me faut. Celle que je dois atteindre par dessus-tout, sinon, je ne serai qu’une boule de haine concentrée incapable d’aimer autre chose que ce qui me préoccupe.
Je suis coincé. Avez-vous franchi le pas ? L’avez-vous oubliée, cette personne que votre cœur chérissait tant ?
On passe par plusieurs étapes dans ce cas-là. On commence par ressentir une dévastation extrême, une envie irrépressible de se réveiller d’un cauchemar. On repense à tout ce qu’il y a eu, avant. Tous les bons moments, tout ce qui a pu nous arriver de bien avant que ça n’arrive. On pense qu’on ne surmontera pas cette épreuve. Pourquoi ce sentiment d’être autant arraché de son corps alors que nous sommes là, bien vivant, regardant le monde marcher comme si cela n’avait affecté ni la nature florissante, ni les animaux, ni personne à part vous ?
Une coquille vide, dénuée de tout sentiment. Une souffrance plus que palpable, un flot d’émotions prêt à se déverser au travers de nos yeux, notre gorge, notre cœur. Une faiblesse physique nous empêche de faire le moindre geste. Tétanisé, plus rien ne compte à part cette personne. C’est fini, mais notre corps le refuse. Non, il refuse simplement pour qu’on ne lâche pas prise. Pour ne pas qu’on sombre, car il sait, lui, la douleur que nous ressentons. Il sait faire la différence entre le physique et le mental, mais nous afflige du mental par le physique, pour que nous ayons une preuve que nous souffrions.
La souffrance, nous la connaissons pourtant. Mais notre corps refuse de vous laisser endurer ça seul. Notre esprit souffre, notre corps souffre, et il peut nous venir des idées noires, suicidaires. C’est normal. Notre mental se rebelle aussi. « Si c’est fini, je vais en finir aussi », pensons-nous dans ce moment-là. Oui, nous, parce que nous sommes pareils.
Quelques instants après, nous devons vivre avec. Nous devons nous sevrer de cette personne. On ne la verra pas, on le sait, mais son absence nous ronge. Il faut qu’elle soit près de nous, sinon on devient fou. On se met à imaginer toutes sorte de choses plus étranges les unes que les autres. Des comportements irrationnels aux folies passagères.
Il y a un manque.
Mais ce manque ne reviendra pas. C’est une drogue, un médicament que si on cesse de prendre, on meurt. Ou du moins, on pense qu’on meurt. C’est dans ces moments-là qu’on ressent le plus l’envie de fusion, d’un attachement infini. Pensant qu’on surmonterait tout, il nous vient à l’idée que maintenant, tout paraît si lointain. Vivre sans l’autre, est-ce possible ? Il nous manque horriblement. On se rattache à des personnes que l’on connaît pour ne pas penser être seul, pour se sentir accompagné dans ce voyage horrible.
Vous pensez à vous mettre en faute en face de cette personne. « C’est de ma faute. J’aurai dû être moins idiot. Veiller plus sur elle ». On le ressent du fond de son âme, que nous sommes le problème dans l’histoire. On a tout fait foirer, de façon un peu plus vulgaire. On martyrise nos proches pour ne pas s’en prendre à cette personne, dans l’unique espoir qu’il y ait une chance. Une seule. Une seule petite chance de la revoir.
Alors on s’isole, on ne veut plus voir personne. Nos proches sont trop stupides pour comprendre. Autant tout garder pour soi, pour ne plus avoir à les embêter avec ces idioties, parce qu’on sait qu’on les énerve en leur rabâchant toujours le même discours. Je suis nul. Perdant. Je n’aurai jamais dû. Je suis une mauvaise personne. Je suis fautif. C’est de ma faute. Je ne méritais pas ça. Je ne l’ai jamais mérité, et ça m’a été enlevé. Comme on enlève un jouet à un enfant. On se comporte comme un enfant. On fait tout comme un enfant.
Mais, et si j’étais en tort, si jamais, ce n’était pas ma faute ? On pense que c’est peut-être la sienne. Que cette personne n’a jamais fait ce qu’il fallait. Qu’elle ne méritait pas à son tour. L’estime remonte, on pense devenir quelqu’un de nouveau, parce qu’on a extériorisé toute la vérité.
C’est faux.
On est juste horriblement énervé d’avoir perdu tout ça. Ce qui comptait autant pour nous. Cette personne... On a envie de se venger, mais on ne peut pas. On en rêve. On ne veut que ça, simplement pour lui donner un avant-goût de ce qu’elle a fait subir pendant des semaines à notre corps, à notre esprit. Elle mérite de savoir aussi. De sentir cette douleur qui ronge, qui nous tue.
Alors on change tout. On change notre vie entière, simplement parce que certains détails nous rappellent que cette personne était encore là, il y a quelques semaines. On pense qu’en camouflant chaque photo, chaque petit signe, tout se passera mieux, on passera à autre chose, on a tort.
Certains s’arrêtent ici. C’est mon cas.
D’autres continuent plus loin, recherchant l’acceptation. On se dit qu'on a été stupide, que tout ça n’était que stupide. On est prêt à mener une nouvelle vie. L’être cher qui nous a quittés n’est plus avec nous, on se fait une raison. Mais on est prêt. Prêt à redémarrer, car tout ceci n’était qu’un test, un avant-goût de la vérité.
Je me suis arrêté à la rage. Je suis revenu à la dévastation, et je continue ce schéma infiniment. Je tourne, encore et encore, refaisant toutes les étapes, chacune l’une après l’autre pour essayer d’arriver à la dernière, celle qui me faut. Celle que je dois atteindre par dessus-tout, sinon, je ne serai qu’une boule de haine concentrée incapable d’aimer autre chose que ce qui me préoccupe.
Je suis coincé. Avez-vous franchi le pas ? L’avez-vous oubliée, cette personne que votre cœur chérissait tant ?
Commentaires
- Salmanzare
31/08/2015 à 18:03:33
Je compatis. Je viens de le vivre également. Et je commence juste à sortir de l'eau.
Pour moi, la solution a été de sortir. Je me suis forcé à accompagner des amis à des soirées où je connaissais personne. Et de rencontrer de nouveaux gens chaque jour. Juste qu'au moment où j'ai eu une étincelle avec une autre fille. J'ai senti que j'étais en train de tourner la page
Puis je me suis aussi dit que j'avais envie d'apprendre de nouvelles choses. Alors je me suis acheté un ocarina. C'est chouette d'apprendre de nouvelles choses. Des choses que t'as jamais partagé avec celle qui est en train de te manquer.