-Mike ! Vite, suis-moi !

Je me relève et essaye de la suivre. Je cours étonnamment vite, sans vraiment fatiguer. C'est plaisant. On traverse une forêt de style tropicale, il y a une chaleur étouffante, et le slalom entre les arbres me fait encore plus transpirer. Mais je reste en forme et plein d'énergie.
Sarah, devant moi, me montre le chemin, et s'occupe des quelques... « Monstres » qui bloquent le passage. Soit avec un coup de crosse, soit une balle dans la tête, soit un coup de couteau, soit une rafale de balles... Je vois qu'elle est bien équipée, et qu'elle sait se servir de ce qu'elle a. Je n'aurai jamais cru ça d'elle. C'est une fille pleine de surprises, et ça ne me laisse pas indifférent...
On arrive vers une cabane. Elle est en bois, toute petite, et plutôt délabrée. On entre, et Sarah baisse alors un levier derrière nous, activant des arcs électriques allant du sol au plafond. Impossible de sortir désormais. Ou de rentrer.
Tout cela m'effraie un peu... Je ne comprends pas bien... Je me tourne vers Sarah, prêt à l’assommer de question.

-Qu'est-ce que...
-Ce piège ne durera pas longtemps, me coupa-t-elle. Tu vois le compte à rebours à côté ? Il indique dix minutes. Et on n'aura pas une seconde de répit de plus.

Les monstres continuent d'avancer, ignorant l'électricité, mais tombent à terre à son contact. L'odeur devient répugnante... C'est dégoûtant, ces corps sans vies, gisant à quelques mètres de moi, brûlés...

-T'es là depuis combien de temps ? Qu'est-ce que tu sais ?
-Euh... Je suis là depuis que tu m'as trouvé... Et... Je crois que je ne sais rien...
-Super, Mike. Super. Bon, va falloir que je t'explique. On est coincés ici avec ces morts-vivants, et on a rien d'autre à faire que tenter de survivre. Regarde ton poignet. Le droit.

Je le regarde. Je remarque alors un tatouage, gravé dans ma peau. « 500 », écrit en noir. Je ne l'avais pas avant... Je fais souvent la fête, j'me déchire et j'oublie tout, mais je suis quasi sûr que je ne me suis pas fait tatouer...

-C'est tes points. Si tu veux ouvrir une porte, acheter une arme, activer un piège, débloquer un atout, il va t'en falloir.
-Attends, attends, attends... Mais... C'est Call Of Duty ça, non ?
-Apparemment, ouais. Ce taré... Weeping Wildy... Il a créée une réalité virtuelle qui en reprenait les bases. C'est vraiment horr...
-Super ! C'est vraiment super !

C'est un autre homme qui a dit ça. Je ne le vois pas très bien, son corps est parcouru d'arcs électriques. Il vient de traverser le piège. Il a un t-shirt blanc, et un jean noir, très simple. Il a les cheveux mi-longs, bruns.

-Mais... Eddy ? Comment... ?
-J'ai bu Mastodonte, qu'est-ce que tu crois. Le piège pique, mais je peux passer, me dit-il avec un clin d'œil. On est dans un jeu vidéo, là. La plupart des règles du jeu vidéo s'y appliquent. Je suis arrivé un peu avant toi, et je l'ai vite compris. Je me sens comme chez moi, ici.

J'avance vers lui le sourire aux lèvres. Je suis content de retrouver mon pote dans une situation comme celle-ci. Mais ça ne m'aurait pas dérangé de rester seul avec Sarah... Je lui sers la main, et on se check.

-T'es vraiment débile, Eddy. Tu trouves ça super ? Je te rappelle qu'il y a eu d'autres disparitions avant les notres. Ils sont sûrement morts, cassa Sarah.
-On est sûrs de rien. Bon, Mike, il reste plus que cinq minutes à ce piège, et on pourra pas le réactiver juste après, tu le sais. Alors fais toi vite des points pour acheter une arme. Rejoindre une partie qui a déjà commencée... Mais qu'est-ce qui te passe par la tête, dit-il en souriant.
-Je veux bien moi, mais... J'ai pas d'arme.
-Allons, on a toujours une arme de départ. Mets-toi en joue. Fais comme si tu avais un pistolet.
-Euh, OK...

Je m'exécute alors, et une arme apparaît près de mes mains. Un pistolet très familier. Le Colt M1911. Je le saisis, surpris, et excité à la fois.

-Bon, je pense connaître la suite... Je tire à travers le piège, et j'achète une arme sur le mur... C'est bon, j'ai repris mes esprits, je suis opérationnel.

Je commence alors à tirer dans le tas de zombie avançant vers nous. Le chiffre sur mon tatouage grandit. 510, 520, 530, 540... C'est pas assez. Les zombies sont déjà trop résistants pour mon arme. Et si... Je mime de dégoupiller une grenade, et elle apparaît dans mes mains. Je la lance en souriant.

-Il comprend vite, dit Eddy à Sarah.

Très vite, j’atteins les 1500 points. 1540, en fait.

-Voilà, je pense avoir assez de points. Où est l'arme ?

Sarah se tourne alors vers Eddy, et le regarde de haut en bas. Moi, je regarde les murs. Rien, aucun dessin. Je peux pas m'équiper, et je vais être dans la merde dans... Je regarde le compte à rebours. Soixante secondes.

-Tu l'as ? Demanda Sarah.
-Bien sûr que je l'ai.
-Alors grouille !

Eddy sort une craie de sa poche, et s'applique du mieux possible, pour dessiner un Pistolet Laser sur le mur près du piège. Une fois finit, le dessin changea et prit la forme d'une MP40...

-Bon, j’aurais essayé... On ne peut que dessiner l'arme dont la craie est faite pour, apparemment.

10 secondes restantes. Je me presse, et j'appuie la paume de ma main sur le dessin. L'arme apparaît et repousse ma main en sortant du mur. Je l'attrape avant qu'elle ne tombe, et le piège se désactive, alors qu'Eddy et Sarah prennent la MP40 aussi.

-Plus de munitions, il me la faut !

Bon... Je crois que je vais m'y faire... J'ai compris les bases... Et ça a l'air amusant en fait... Ça me plaît bien cette histoire... Mais j'aimerais connaître notre objectif, et savoir, tout de même, comment sortir.
En attendant de savoir comment sortir de cette simulation, nous sortons de la cabane ! On court tous, en ligne derrière Sarah.

-Suivez-moi ! Et tuez-en le plus possible, il nous faut des points !

Un frisson d'excitation me traverse. C'est une des expériences les plus amusantes de ma vie... Je suis bien entouré, et tout va bien. Même si le danger de mort plane au-dessus de nos têtes à tous les trois...
Attends. Tous les trois ?

-Où est votre ami Grégoire ? Résonna une voix dans toute la forêt.