Note de la fic :
Black Bullet, (titre temporaire)
Par : Camion2LaGalayr
Genre : Action, Science-Fiction
Statut : C'est compliqué
Chapitre 7
Publié le 01/04/2015 à 21:01:16 par Camion2LaGalayr
Le froid matinal s'infiltre facilement dans toutes les pièces du bâtiment HLM en ruine, les murs sont délabrés, empirant la mauvaise isolation thermique standard de ces habitations bon marchés. La morsure gelée de l'air hivernal s'en prend aux pieds de la petite Élise allongée dans le lit sous une épaisse couverture dans laquelle elle ne cesse de s'enrouler inconsciemment mais le froid, trop gênant, la pousse à ouvrir lentement ses paupières.
Quelques secondes après son éveil, la jeune fille se redresse avec appréhension et allume la petite lampe à côté d'elle. Rapidement, elle remarque qu'elle est seule dans la pièce, une légère vague de soulagement s'empare d'elle tandis qu'elle se lève lentement tout en balayant du regard la pièce. Sur la table à manger d'hier sont posés un morceau de pain ainsi qu'une boîte de conserve contenant du pâté. À côté des aliments, une montre simple ainsi qu'un petit morceau de papier qu’Élise s'empresse de lire une fois devant la table.
« De retour ce soir aux alentours de 18h » sont les seuls mots inscrits au crayon gris sur la petite note. Un petit frisson traverse le petit corps de la fillette qui craint de connaître la véritable signification de ces mots. Un sentiment de désespoir s'empare d'elle ajoutant une froideur bien plus douloureuse que celle de l'air au fond d'elle même. « Je vais encore devoir vivre dans la rue » pense t-elle, « j'aurais tellement voulu rester ». La peur de vivre dehors aux portes de la mort dans la faim et le froid la terrifie plus que tout au monde. « Je ne veux pas partir ! ».
Le soir est arrivé. Avec un total de cinq livraisons dans les jambes, le jeune Arnaud ne rêve que d'une chose, rentrer chez lui et se reposer le plus longtemps possible. « J'espère que cette fille est partie maintenant, sinon je vais devoir la faire partir moi-même » pense t-il. Le jeune homme avait bien réfléchit à propos d'elle, il ne pouvait définitivement pas la laisser rester plus longtemps, le danger qu'elle représentait était trop grand de bien des aspects.
Après une infiltration aussi discrète que celle de la veille à l'intérieur de son quartier, le garçon arrive en face du bâtiment effondré, entre à l'intérieur et pousse difficilement le mur. L'intérieur de la pièce est vide, la lumière éteinte. « Elle est partie finalement ». Arnaud referme l'entrée de la pièce et marche jusqu'à la lumière. « Il faut que je pense à me procurer des piles, elles vont sûrement bientôt lâcher » songe t-il en allumant la lumière. Tranquillement il se retourne et marche vers la table, la conserve est vide et le pain mangé aux trois-quarts, la montre et le papier sont toujours là. « Elle aura beaucoup mangé avant de partir ». Soudain le message qu'il a lui même laissé attire son attention, Arnaud se penche sur ce dernier et s'immobilise en un instant. « NON ! » est écrit en majuscule en bas de la feuille, en dessous de mots qu'il a écrit plusieurs heures plus tôt.
« Elle... est toujours ici ». Il sent soudain du mouvement derrière lui et n'a seulement le temps d'esquiver en s'éjectant sur le côté, une incroyable charge de l'enfant maudit dans son dos, cette dernière propulsant la table contre le mur d'en face avec une violence incroyable. L'enfant maudit se retourne rapidement vers Arnaud, pas encore remit de sa surprise, ses yeux rouges brillants rencontrent ceux du jeune homme. Arnaud se saisit rapidement du pistolet caché à l'arrière de son pantalon et le pointe sur la fillette mais l'enfant maudit est submergée par ses émotions, son désespoir l'empêche de ressentir la peur et lui fait oublier toute prudence, sans prévenir, elle fonce avec une vitesse impressionnante vers Arnaud qui, par réflexe, tir une balle droit sur elle. La balle traverse la poitrine de la fillette mais cette dernière ne s'arrête pas et avec une grande violence, plaque le jeune homme à terre comme si son corps n'était qu'un simple roseau sur lequel on marcherait. Élise attrape le garçon par le col, lui redresse la tête et l'écrase contre le plancher qui se fissure. La douleur et le choc rendent la vision du jeune homme trouble, il n'arrive plus à bouger ses membres, un sifflement aiguë bourdonne dans ses oreilles, il ne peut rien face à la force dévastatrice de l'enfant maudit qui, haletante, s'apprête de nouveau à frapper le crâne du garçon contre le sol.
Respirant de façon chaotique, Élise remarque soudainement qu'elle maîtrise la situation, qu'Arnaud est immobilisé au sol, la panique qu'elle a ressentie quand il est entré s'estompe et doucement, elle repose la tête du garçon presque inconscient contre le sol. En retirant sa main de l'arrière de son crâne, la fillette remarque le sang qui recouvre sa main, pendant plusieurs instants elle ne peut détourner son regard du liquide rouge, horrifiée, une nouvelle vague de panique et de remords la traverse puis elle commence à sangloter, assise sur le torse du jeune homme.
Les esprits d'Arnaud lui reviennent peu à peu, sa vision trouble redevient clair et le sifflement dans ses oreilles s'atténue mais sa douleur à l'arrière de la tête le fait toujours souffrir. Rapidement il découvre l'enfant maudit assise sur lui, la tête entre les jambes, en train de pleurer. Arnaud tourne son regard vers sa droite, le pistolet qu'il a lâché quand il a été plaqué au sol et juste à côté de lui. Lentement il glisse sa main le long du plancher jusqu'à saisir la poignée de l'arme. La petite fille ne semble ne rien remarquer, Arnaud fait pointer le canon du pistolet vers sa tempe.
« Pardon, pardon » répète tout à coup la fillette en pleurant. La main du jeune homme commence à trembler, son doigt caresse la détente et pourrait la presser à n'importe quel moment, sa respiration se fait de plus en plus frénétique et bruyante, son cœur s'emballe, il peut le sentir cogner contre sa poitrine.
Soudain Arnaud lâche son arme et laisse son bras retomber sur le sol. Il laisse échapper une long soupir et un discret gémissement de de douleur avant de porter sa main, une nouvelle fois, à l'arrière de sa tête. Il reste regarder la jeune fille pleurer, toujours assise sur lui, elle lui faisait sincèrement de la peine. Doucement, il lève son bras droit et pose délicatement sa main sur la tête de sa jeune fille et la ramène contre sa poitrine comme le faisait sa mère autrefois, le remplissant de regrets et de tristesse.
Bien des minutes plus tard, les pleurs d’Élise se changèrent en petits sanglots. Elle avait versé des larmes pendant un long moment, si long que le jeune homme qui la serrait dans ses bras se demandait si ce n'était seulement que pour ce qui c'était passé un peu plus tôt. Élise renifle la morve qui a couler de son nez et relève lentement la tête, faisant découvrir au jeune homme ses yeux rouges encore mouillés.
« Je suis désolée, pardon de vous avoir fait mal, pardon, pardon ». Elle était sur le point de recommencer à pleurer, alors, Arnaud pose tendrement sa main sur sa tête.
« Ce n'est pas grave, tu as eu peur à cause de moi, je te pardonne » rassure t-il. Élise sanglote encore un peu tout en essuyant ses larmes.
« Maintenant, tu pourrais te lever s'il te plaît ? » déclare Arnaud. La fillette remarque alors qu'elle était assise sur lui depuis tout ce temps et se dépêche de se retirer mais une soudaine douleur la fait s'écrouler dès qu'elle a fait un pas en arrière. Le jeune homme réagit et se met rapidement à genoux en face d'elle, qui presse le haut de sa poitrine avec ses mains dont quelques goûtes de sang s'écoule. La balle qu'avait tiré Arnaud avait parfaitement atteint sa cible et maintenant, l'hémorragie fait souffrir la fille dont le visage se crispe de douleur.
« Laisse moi voir ! » ordonne Arnaud en retirant les mains qui recouvraient la blessure. Le trou laissé par la balle était net et du sang s'en écoulait, rapidement, le jeune homme se lève et accoure attraper un draps blanc qu'il déchire, il donne un morceau a la fillette et lui demande de presser fort contre sa blessure. Élise appui avec le draps contre sa blessure, laissant a Arnaud le temps de se remettre les idées en place et de chercher quoi faire dans ce cas d'extrême urgence.
« Je vais sortir, pas longtemps, je vais chercher un médecin pour te soigner. » déclare t-il en se relevant une nouvelle fois. « Derrière... mon dos... » dit douloureusement Élise. Le jeune homme jette un œil dans le dos de la fillette et voit un autre trou dans son dos, la balle étant sortie par là. Il attrape de nouveau rapidement le draps, déchire un autre morceau qu'il presse contre la blessure.Prenant conscience qu'elle n'arrivera pas a empêchait l'hémorragie toute seule, Le jeune homme ne trouvant aucunes solutions, commence a paniquer. De son côté Élise continue, malgré la douleur, a presser le morceau de draps contre sa poitrine, le tissu, initialement blanc, vire peu à peu au rouge, la fille ne cesse de se persuader qu'elle n'a pas mal mais en vain.
Soudain, le corps d’Élise est soulevé par les bras d'Arnaud qui avec une main, maintient la pression avec son morceau de tissu sur la plaie dans le dos. « Je vais t'emmener à l'hôpital, ils sauront te soigner là-bas » déclare t-il avant de se précipiter vers la sortie. Avec son épaule, il pousse de toutes ses forces sur le pan de mur qui entrave sa route, le mur bouge doucement mais sûrement et une fois une ouverture suffisamment grande faite, Arnaud se faufile dans cette dernière et cours le plus rapidement possible en dehors de l'appartement, dans les rues de la périphérie vers l'hôpital le plus proche.
Plusieurs heures plus tard, dans un hôpital de la périphérie, un jeune homme attend assit sur un banc, dans une salle d'attente à moitié remplie, qu'une quelconque nouvelle lui parvienne. À sa gauche, une vielle femme s'est endormie contre l'épaule d'un autre homme visiblement étranger à cette dernière. Le silence de la salle est sans cesse rompu par les toussotements et le son des pages des magazines qui se tournent. Arnaud, lui, a du mal a tenir en place, il est quelque peu inquiet du sort de la fillette qu'il a amené ici il y a déjà un long moment.
Quand le jeune homme arriva à l'intérieur de l'hôpital, épuisé d'une longue et éreintante course, l'enfant maudit blessée dans les bras, les lieux étaient presque bondés de malades, le personnel de l’accueil semblait débordés par les multiples demandes et autres réclamations bruyantes.
Arnaud se démena, traversant difficilement la foule jusqu'aux couloirs des urgences et une fois celui-ci atteint, il rencontra un médecin, qui lorsqu'il comprit qu'il avait a faire à une enfant maudit, tarda dans la procédure, rassurant nonchalamment le garçon en déclarant que « ces choses étaient solides ». Ensuite, il l'emmena derrière une double porte blanche après avoir demandé au jeune homme de patienter dans la salle d'attente.
Au fur et a mesure que les heures avancent, la salle d'attente se désemplie et aux alentours des deux heures du matin, il ne reste plus qu'Arnaud, toujours éveillé, attendant immobile sur le banc.
Tout a coup, une femme en tenue d'infirmière arrive dans la salle d'attente et remarque la présence du jeune homme.
« Bonsoir, pourquoi êtes-vous ici ? » demande t-elle. Arnaud lui explique brièvement la situation et lui avoue qu'il aimerait connaître la situation de celle qu'il a emmené ici. La jeune femme compatit et lui assure qu'elle va immédiatement se renseigner avant de partir en marchant rapidement. Le jeune homme soupir, las d'attendre.
La jeune femme revient bien peu de temps après et apporte des nouvelles à Arnaud, ces dernières le surprenne grandement : l'opération fut un succès et Élise était prête à sortir de l'hôpital.
L'infirmière repart un court instant puis revient auprès du jeune homme accompagnée de la fillette, la tête inclinée, les bras le long du corps et un air mélancolique sur le visage. Hébété, Arnaud croit d'abord rêver, lui même savait qu'une blessure par balle demanderait plusieurs jours d'hospitalisation au moins, il lance un regard interrogatif à l'infirmière qui le remarque et ne répond que par un sourire niait. Le jeune homme s'approche alors de la fillette. « Tu as mal ? » lui demande t-il. La fille secoue la tête de gauche à droite. « Il faudra changer les pansements jusqu'à ce que la blessure cicatrise » informe l'infirmière en poussant doucement la petite de sa main gauche. Arnaud se demande si les médecins de l'hôpital ont vraiment prit le cas d’Élise au sérieux, il ressent une certaine colère mais ne dit rien, il prend la fillette par la main et sort de l'hôpital, débouchant dans un quartier à l'air glacé.
Quelques secondes après son éveil, la jeune fille se redresse avec appréhension et allume la petite lampe à côté d'elle. Rapidement, elle remarque qu'elle est seule dans la pièce, une légère vague de soulagement s'empare d'elle tandis qu'elle se lève lentement tout en balayant du regard la pièce. Sur la table à manger d'hier sont posés un morceau de pain ainsi qu'une boîte de conserve contenant du pâté. À côté des aliments, une montre simple ainsi qu'un petit morceau de papier qu’Élise s'empresse de lire une fois devant la table.
« De retour ce soir aux alentours de 18h » sont les seuls mots inscrits au crayon gris sur la petite note. Un petit frisson traverse le petit corps de la fillette qui craint de connaître la véritable signification de ces mots. Un sentiment de désespoir s'empare d'elle ajoutant une froideur bien plus douloureuse que celle de l'air au fond d'elle même. « Je vais encore devoir vivre dans la rue » pense t-elle, « j'aurais tellement voulu rester ». La peur de vivre dehors aux portes de la mort dans la faim et le froid la terrifie plus que tout au monde. « Je ne veux pas partir ! ».
Le soir est arrivé. Avec un total de cinq livraisons dans les jambes, le jeune Arnaud ne rêve que d'une chose, rentrer chez lui et se reposer le plus longtemps possible. « J'espère que cette fille est partie maintenant, sinon je vais devoir la faire partir moi-même » pense t-il. Le jeune homme avait bien réfléchit à propos d'elle, il ne pouvait définitivement pas la laisser rester plus longtemps, le danger qu'elle représentait était trop grand de bien des aspects.
Après une infiltration aussi discrète que celle de la veille à l'intérieur de son quartier, le garçon arrive en face du bâtiment effondré, entre à l'intérieur et pousse difficilement le mur. L'intérieur de la pièce est vide, la lumière éteinte. « Elle est partie finalement ». Arnaud referme l'entrée de la pièce et marche jusqu'à la lumière. « Il faut que je pense à me procurer des piles, elles vont sûrement bientôt lâcher » songe t-il en allumant la lumière. Tranquillement il se retourne et marche vers la table, la conserve est vide et le pain mangé aux trois-quarts, la montre et le papier sont toujours là. « Elle aura beaucoup mangé avant de partir ». Soudain le message qu'il a lui même laissé attire son attention, Arnaud se penche sur ce dernier et s'immobilise en un instant. « NON ! » est écrit en majuscule en bas de la feuille, en dessous de mots qu'il a écrit plusieurs heures plus tôt.
« Elle... est toujours ici ». Il sent soudain du mouvement derrière lui et n'a seulement le temps d'esquiver en s'éjectant sur le côté, une incroyable charge de l'enfant maudit dans son dos, cette dernière propulsant la table contre le mur d'en face avec une violence incroyable. L'enfant maudit se retourne rapidement vers Arnaud, pas encore remit de sa surprise, ses yeux rouges brillants rencontrent ceux du jeune homme. Arnaud se saisit rapidement du pistolet caché à l'arrière de son pantalon et le pointe sur la fillette mais l'enfant maudit est submergée par ses émotions, son désespoir l'empêche de ressentir la peur et lui fait oublier toute prudence, sans prévenir, elle fonce avec une vitesse impressionnante vers Arnaud qui, par réflexe, tir une balle droit sur elle. La balle traverse la poitrine de la fillette mais cette dernière ne s'arrête pas et avec une grande violence, plaque le jeune homme à terre comme si son corps n'était qu'un simple roseau sur lequel on marcherait. Élise attrape le garçon par le col, lui redresse la tête et l'écrase contre le plancher qui se fissure. La douleur et le choc rendent la vision du jeune homme trouble, il n'arrive plus à bouger ses membres, un sifflement aiguë bourdonne dans ses oreilles, il ne peut rien face à la force dévastatrice de l'enfant maudit qui, haletante, s'apprête de nouveau à frapper le crâne du garçon contre le sol.
Respirant de façon chaotique, Élise remarque soudainement qu'elle maîtrise la situation, qu'Arnaud est immobilisé au sol, la panique qu'elle a ressentie quand il est entré s'estompe et doucement, elle repose la tête du garçon presque inconscient contre le sol. En retirant sa main de l'arrière de son crâne, la fillette remarque le sang qui recouvre sa main, pendant plusieurs instants elle ne peut détourner son regard du liquide rouge, horrifiée, une nouvelle vague de panique et de remords la traverse puis elle commence à sangloter, assise sur le torse du jeune homme.
Les esprits d'Arnaud lui reviennent peu à peu, sa vision trouble redevient clair et le sifflement dans ses oreilles s'atténue mais sa douleur à l'arrière de la tête le fait toujours souffrir. Rapidement il découvre l'enfant maudit assise sur lui, la tête entre les jambes, en train de pleurer. Arnaud tourne son regard vers sa droite, le pistolet qu'il a lâché quand il a été plaqué au sol et juste à côté de lui. Lentement il glisse sa main le long du plancher jusqu'à saisir la poignée de l'arme. La petite fille ne semble ne rien remarquer, Arnaud fait pointer le canon du pistolet vers sa tempe.
« Pardon, pardon » répète tout à coup la fillette en pleurant. La main du jeune homme commence à trembler, son doigt caresse la détente et pourrait la presser à n'importe quel moment, sa respiration se fait de plus en plus frénétique et bruyante, son cœur s'emballe, il peut le sentir cogner contre sa poitrine.
Soudain Arnaud lâche son arme et laisse son bras retomber sur le sol. Il laisse échapper une long soupir et un discret gémissement de de douleur avant de porter sa main, une nouvelle fois, à l'arrière de sa tête. Il reste regarder la jeune fille pleurer, toujours assise sur lui, elle lui faisait sincèrement de la peine. Doucement, il lève son bras droit et pose délicatement sa main sur la tête de sa jeune fille et la ramène contre sa poitrine comme le faisait sa mère autrefois, le remplissant de regrets et de tristesse.
Bien des minutes plus tard, les pleurs d’Élise se changèrent en petits sanglots. Elle avait versé des larmes pendant un long moment, si long que le jeune homme qui la serrait dans ses bras se demandait si ce n'était seulement que pour ce qui c'était passé un peu plus tôt. Élise renifle la morve qui a couler de son nez et relève lentement la tête, faisant découvrir au jeune homme ses yeux rouges encore mouillés.
« Je suis désolée, pardon de vous avoir fait mal, pardon, pardon ». Elle était sur le point de recommencer à pleurer, alors, Arnaud pose tendrement sa main sur sa tête.
« Ce n'est pas grave, tu as eu peur à cause de moi, je te pardonne » rassure t-il. Élise sanglote encore un peu tout en essuyant ses larmes.
« Maintenant, tu pourrais te lever s'il te plaît ? » déclare Arnaud. La fillette remarque alors qu'elle était assise sur lui depuis tout ce temps et se dépêche de se retirer mais une soudaine douleur la fait s'écrouler dès qu'elle a fait un pas en arrière. Le jeune homme réagit et se met rapidement à genoux en face d'elle, qui presse le haut de sa poitrine avec ses mains dont quelques goûtes de sang s'écoule. La balle qu'avait tiré Arnaud avait parfaitement atteint sa cible et maintenant, l'hémorragie fait souffrir la fille dont le visage se crispe de douleur.
« Laisse moi voir ! » ordonne Arnaud en retirant les mains qui recouvraient la blessure. Le trou laissé par la balle était net et du sang s'en écoulait, rapidement, le jeune homme se lève et accoure attraper un draps blanc qu'il déchire, il donne un morceau a la fillette et lui demande de presser fort contre sa blessure. Élise appui avec le draps contre sa blessure, laissant a Arnaud le temps de se remettre les idées en place et de chercher quoi faire dans ce cas d'extrême urgence.
« Je vais sortir, pas longtemps, je vais chercher un médecin pour te soigner. » déclare t-il en se relevant une nouvelle fois. « Derrière... mon dos... » dit douloureusement Élise. Le jeune homme jette un œil dans le dos de la fillette et voit un autre trou dans son dos, la balle étant sortie par là. Il attrape de nouveau rapidement le draps, déchire un autre morceau qu'il presse contre la blessure.Prenant conscience qu'elle n'arrivera pas a empêchait l'hémorragie toute seule, Le jeune homme ne trouvant aucunes solutions, commence a paniquer. De son côté Élise continue, malgré la douleur, a presser le morceau de draps contre sa poitrine, le tissu, initialement blanc, vire peu à peu au rouge, la fille ne cesse de se persuader qu'elle n'a pas mal mais en vain.
Soudain, le corps d’Élise est soulevé par les bras d'Arnaud qui avec une main, maintient la pression avec son morceau de tissu sur la plaie dans le dos. « Je vais t'emmener à l'hôpital, ils sauront te soigner là-bas » déclare t-il avant de se précipiter vers la sortie. Avec son épaule, il pousse de toutes ses forces sur le pan de mur qui entrave sa route, le mur bouge doucement mais sûrement et une fois une ouverture suffisamment grande faite, Arnaud se faufile dans cette dernière et cours le plus rapidement possible en dehors de l'appartement, dans les rues de la périphérie vers l'hôpital le plus proche.
Plusieurs heures plus tard, dans un hôpital de la périphérie, un jeune homme attend assit sur un banc, dans une salle d'attente à moitié remplie, qu'une quelconque nouvelle lui parvienne. À sa gauche, une vielle femme s'est endormie contre l'épaule d'un autre homme visiblement étranger à cette dernière. Le silence de la salle est sans cesse rompu par les toussotements et le son des pages des magazines qui se tournent. Arnaud, lui, a du mal a tenir en place, il est quelque peu inquiet du sort de la fillette qu'il a amené ici il y a déjà un long moment.
Quand le jeune homme arriva à l'intérieur de l'hôpital, épuisé d'une longue et éreintante course, l'enfant maudit blessée dans les bras, les lieux étaient presque bondés de malades, le personnel de l’accueil semblait débordés par les multiples demandes et autres réclamations bruyantes.
Arnaud se démena, traversant difficilement la foule jusqu'aux couloirs des urgences et une fois celui-ci atteint, il rencontra un médecin, qui lorsqu'il comprit qu'il avait a faire à une enfant maudit, tarda dans la procédure, rassurant nonchalamment le garçon en déclarant que « ces choses étaient solides ». Ensuite, il l'emmena derrière une double porte blanche après avoir demandé au jeune homme de patienter dans la salle d'attente.
Au fur et a mesure que les heures avancent, la salle d'attente se désemplie et aux alentours des deux heures du matin, il ne reste plus qu'Arnaud, toujours éveillé, attendant immobile sur le banc.
Tout a coup, une femme en tenue d'infirmière arrive dans la salle d'attente et remarque la présence du jeune homme.
« Bonsoir, pourquoi êtes-vous ici ? » demande t-elle. Arnaud lui explique brièvement la situation et lui avoue qu'il aimerait connaître la situation de celle qu'il a emmené ici. La jeune femme compatit et lui assure qu'elle va immédiatement se renseigner avant de partir en marchant rapidement. Le jeune homme soupir, las d'attendre.
La jeune femme revient bien peu de temps après et apporte des nouvelles à Arnaud, ces dernières le surprenne grandement : l'opération fut un succès et Élise était prête à sortir de l'hôpital.
L'infirmière repart un court instant puis revient auprès du jeune homme accompagnée de la fillette, la tête inclinée, les bras le long du corps et un air mélancolique sur le visage. Hébété, Arnaud croit d'abord rêver, lui même savait qu'une blessure par balle demanderait plusieurs jours d'hospitalisation au moins, il lance un regard interrogatif à l'infirmière qui le remarque et ne répond que par un sourire niait. Le jeune homme s'approche alors de la fillette. « Tu as mal ? » lui demande t-il. La fille secoue la tête de gauche à droite. « Il faudra changer les pansements jusqu'à ce que la blessure cicatrise » informe l'infirmière en poussant doucement la petite de sa main gauche. Arnaud se demande si les médecins de l'hôpital ont vraiment prit le cas d’Élise au sérieux, il ressent une certaine colère mais ne dit rien, il prend la fillette par la main et sort de l'hôpital, débouchant dans un quartier à l'air glacé.