Note de la fic :
Publié le 31/03/2015 à 00:06:34 par faces-of-truth
Mamie était dans la chambre. Ses yeux sans maquillage ne cachaient plus sa fatigue de la vie, sa peau sèche ne brillait plus comme à son habitude et sa bonne humeur typique avait fait place à la torpeur et au désespoir. Les draps blancs de ce lit d’hôpital laissaient fuir des odeurs qui me mettaient mal à l’aise. Ce lit de mort…
Je pus enfin l’embrasser, savourant chaque instant et chaque seconde au contact de sa joue au cas où ce serait la dernière fois. Ce qui semblait être fatalement le cas.
Elle me demanda comment j’allais. Je lui répondis qu’elle me manquait. Nous tenant par la main, nous entreprîmes un ultime voyage que nous serions les seuls à partager, celui du temps.
Mamie… Te souviens-tu de ces matins, lorsque Maman me déposait chez toi avant d’aller au travail ? Tu m’attendais à ta porte et m’offrait un chocolat au lait bien chaud pour me réchauffer de la fraîcheur du jour naissant. Il devait être magique, ce chocolat, pour arriver à me mettre autant d’aplomb pour la journée !
Les longues matinées passées à tes côtés, à jouer avec toi, à parler, à apprendre et à rire. Je me revois vivre entre tes murs et contre tes bras.
Mamie… Te rappelles-tu les soirées que je passais chez toi et lors desquelles j’insistais pour que tu me lises des histoires qui faisaient peur. Après quoi, tu me voyais me réfugier dans tes draps, me protégeant ainsi de tout danger à tes côtés.
Mamie… Il m’arrive souvent de me remémorer les matins où tu préparais les repas du midi et où je te lisais les livres que je devais étudier pour l’école. Ce fut plus tard que tu m’appris à couper les légumes, à mettre la table et à t’épauler dans ta tâche.
Mamie… Revois-tu mon visage lorsque tu venais me chercher à la sortie des classes ? As-tu réussi à lire derrière ma fierté d’enfant le réconfort et l’amour que j’éprouvais en te voyant m’attendre ? Oh Mamie, si je pouvais revivre certaines années, je te dirais tellement plus souvent à quel point je t’aimais…
Mamie, peux-tu seulement me pardonner pour toutes ces fois où tu me grondais ? Je n’étais qu’un enfant, et des bêtises, j’en ai eu fait. Mais je dois te remercier pour ce que tu m’as apporté ; Mamie, c’est chez toi qu’une partie de moi a grandi.
Mamie… Les années avaient passé et je m’étais alors éloigné. Aveuglé par une toute puissance indomptable et une mélancolie sans objet, j’avais pris des distances qui, malgré moi, me rendaient plus vulnérable et plus fragile. Je regrette et regretterai toujours le comportement solitaire que je voulais adopter. Mais je tenais toujours à toi…
Mamie… Un jour arriva et ce fut à moi de m’occuper de toi. Tu étais épuisée et le médecin t’avait prescrit beaucoup de repos. Les rôles étaient alors inversés. Tu étais mon invitée et moi, je travaillais à ton confort. Tout ce que tu m’avais appris, je l’appliquais scrupuleusement et faisais de mon mieux pour que tu sois aux petits soins. Mais la vie a ses règles, parfois cruelles et surprenantes ; et ce qu’elle unit, elle se doit de le rompre tôt ou tard.
Nous étions très complices, Mamie, et même si nous serons bientôt séparés, nous aurons toujours ce lien entre nous, créé par tout le bonheur que nous avons vécu et partagé.
À l’issue de ce voyage, Mamie fondit en larmes. Tant de souvenirs… C’était la fin. La fin d’une longue et belle histoire.
L‘infirmière arriva et m’adressa un sourire. Elle n’eut pas besoin de parler, je compris que la visite devait s’achever. J’embrassai une dernière fois la peau sèche de la joue de Mamie.
Puis elle se leva et quitta la chambre en pleurant.
Je pus enfin l’embrasser, savourant chaque instant et chaque seconde au contact de sa joue au cas où ce serait la dernière fois. Ce qui semblait être fatalement le cas.
Elle me demanda comment j’allais. Je lui répondis qu’elle me manquait. Nous tenant par la main, nous entreprîmes un ultime voyage que nous serions les seuls à partager, celui du temps.
Mamie… Te souviens-tu de ces matins, lorsque Maman me déposait chez toi avant d’aller au travail ? Tu m’attendais à ta porte et m’offrait un chocolat au lait bien chaud pour me réchauffer de la fraîcheur du jour naissant. Il devait être magique, ce chocolat, pour arriver à me mettre autant d’aplomb pour la journée !
Les longues matinées passées à tes côtés, à jouer avec toi, à parler, à apprendre et à rire. Je me revois vivre entre tes murs et contre tes bras.
Mamie… Te rappelles-tu les soirées que je passais chez toi et lors desquelles j’insistais pour que tu me lises des histoires qui faisaient peur. Après quoi, tu me voyais me réfugier dans tes draps, me protégeant ainsi de tout danger à tes côtés.
Mamie… Il m’arrive souvent de me remémorer les matins où tu préparais les repas du midi et où je te lisais les livres que je devais étudier pour l’école. Ce fut plus tard que tu m’appris à couper les légumes, à mettre la table et à t’épauler dans ta tâche.
Mamie… Revois-tu mon visage lorsque tu venais me chercher à la sortie des classes ? As-tu réussi à lire derrière ma fierté d’enfant le réconfort et l’amour que j’éprouvais en te voyant m’attendre ? Oh Mamie, si je pouvais revivre certaines années, je te dirais tellement plus souvent à quel point je t’aimais…
Mamie, peux-tu seulement me pardonner pour toutes ces fois où tu me grondais ? Je n’étais qu’un enfant, et des bêtises, j’en ai eu fait. Mais je dois te remercier pour ce que tu m’as apporté ; Mamie, c’est chez toi qu’une partie de moi a grandi.
Mamie… Les années avaient passé et je m’étais alors éloigné. Aveuglé par une toute puissance indomptable et une mélancolie sans objet, j’avais pris des distances qui, malgré moi, me rendaient plus vulnérable et plus fragile. Je regrette et regretterai toujours le comportement solitaire que je voulais adopter. Mais je tenais toujours à toi…
Mamie… Un jour arriva et ce fut à moi de m’occuper de toi. Tu étais épuisée et le médecin t’avait prescrit beaucoup de repos. Les rôles étaient alors inversés. Tu étais mon invitée et moi, je travaillais à ton confort. Tout ce que tu m’avais appris, je l’appliquais scrupuleusement et faisais de mon mieux pour que tu sois aux petits soins. Mais la vie a ses règles, parfois cruelles et surprenantes ; et ce qu’elle unit, elle se doit de le rompre tôt ou tard.
Nous étions très complices, Mamie, et même si nous serons bientôt séparés, nous aurons toujours ce lien entre nous, créé par tout le bonheur que nous avons vécu et partagé.
À l’issue de ce voyage, Mamie fondit en larmes. Tant de souvenirs… C’était la fin. La fin d’une longue et belle histoire.
L‘infirmière arriva et m’adressa un sourire. Elle n’eut pas besoin de parler, je compris que la visite devait s’achever. J’embrassai une dernière fois la peau sèche de la joue de Mamie.
Puis elle se leva et quitta la chambre en pleurant.
Commentaires
- Pseudo supprimé
02/04/2015 à 09:40:55
+1 pour la chute !
- Droran
31/03/2015 à 21:48:12
Jolie chute, surprenante comme il faut !