Note de la fic : Non notée

Survival


Par : chad44600
Genre : Science-Fiction
Statut : C'est compliqué



Chapitre 2 : Une journée banale


Publié le 23/07/2014 à 00:33:01 par chad44600

J'étais là, dans cette ville... Une ville sans nom. Plus j'essayais de me rappeler comment j'en suis venu ici plus le brouillard de ma mémoire s'épaississait. De brouillard, non seulement ma mémoire en était recouverte mais aussi cette ville, ou était-ce ma vision ? Je me levais... Je n'avais même pas remarqué que j'étais allongé. Je tanguais... tanguais... jusqu'à ce qu'une odeur insupportable me mis à genoux et que je sentis ce liquide acide remonter de mon estomac jusqu'à ma gorge en passant par mon œsophage. Je ne pouvais empêcher ce qui allait sortir. Du vomi. Des pâtes, de la sauce tomate et... non... du sang. Je vomissais du sang ! Putain il se passait quoi là ?! Après que le reste de mon dîner ou déjeuner sois sorti de ma bouche tel un barrage ne pouvant plus supporter la pression de l'eau je réussit enfin à me lever sans tanguer, enfin, pas trop. J'observais enfin ce qui se passait autour de moi. Rien, je n'y comprenais rien. Du moins, je comprenais ce que je voyais pas comment cela s'est produit. J'étais en ville, en plein centre-ville même d'après les gratte-ciels. Ou ce qu'il en restait. Des ruines. Ce n'était pas du brouillard autour de moi mais de la fumée. Chaque endroit où mon regard se posait était en flammes. Aucun cri, étrangement. Et cette odeur qui continuait, cette odeur insupportable, qu'était-ce ? Je regarda à terre, adieu les gris des rues, juste le rouge de la mort... du sang. Une curieuse sensation monta en moi, je sentis mes muscles se raidir, mes cheveux se dresser sur ma tête et mes jambes commencèrent à se mouvoir d'elles-mêmes. La peur. Je courais, courais. Je sentais une douleur lancinante dans ma jambe droite mais je m'en foutais, je devais fuir. Je trouva refuge dans un parc situé croisement d'une rue de ce dédale. Un banc, m'asseoir, reprendre mon souffle, réfléchir, supprimer cette douleur. Chose faite, j'observais mon corps, ma jambe droite était blessée, je ne pouvais plus fermer ma main gauche et des éclats de verre parcouraient mon dos. L'adrénaline m'empêchait de tout ressentir. Soudain, ma vue se brouilla. Il pleuvait. Bizarrement, seule ma partie gauche du visage semblait sentir ce liquide. Je touchais, j'observais... Merde ! Mon œil gauche saignait ! Le liquide me lécha de plus en plus... Attendez ! Me lécha ?!

Je poussa cette chose de mon lit. De l'eau, non, de la salive sur toute la partie gauche de mon visage. Putain. Un cauchemar, heureusement. Et c'était quoi ça ? Les volets de ma chambre étaient déjà ouverts, ainsi que la fenêtre. La lumière m'aveugla momentanément et la brise légère me permit de sortir du monde des songes doucement. Une belle journée commençait. Un aboiement aigu se fit entendre sur le côté de mon lit, près du bureau. Je tourna la tête de la fenêtre vers le bureau, avant de descendre mon regard sous le bureau. Une forme tremblante se cachait à l'ombre du meuble. Je ne pouvais m’empêcher de dire à voix haute « C'est quoi ce truc ? ». Cette chose s'avança doucement à la lumière du jour. Des yeux d'un bleu profond me fixèrent, un regard innocent. Un putain de chien ! Un chiot, plus exactement. Des oreilles pointues se dressaient sur ta tête, un pelage d'apparence doux, blanc sur le bas du corps sauf la patte avant droite gris-noir comme le dessus du corps. Un husky. Il tremblait, il semblait avoir peur, normal après que je l'ai envoyé hors de mon lit. J'en sortis justement, caleçon et t-shirt, et m'approcha doucement. Il en fit de même, avec prudence. Alors que je fus à un mètre de lui, il s'assit et me regarda fixement dans les yeux, comme s'il me jugeait. Encore un qui juge les autres, comme les humains. Je levais ma main droite vers lui, il recula mais je laissait ma main paume tournée vers le haut. Il s'avança encore plus prudemment avant de renifler ma main. Dix secondes passèrent et il lécha ma main avant de sauter sur moi pour me lécher le visage comme tout à l'heure. Je rigolais, je m'amusais, j'appréciais ce moment. De l'enfance j'en suis sorti, de l'enfance j'en suis rentré à nouveau. Il m'appréciait sans que je mette un masque comme pour les humains. Je commençais à bien l'aimer, moi aussi.

Vingt minutes plus tard, après que j'eusse pris ma douche et m'habilla pour la journée je descendis dans le salon, le husky sur mes traces. Je me prépara donc mon petit déjeuner à base de café et de cigarette. Rien d'autre. Me demandant comment ce chien a pu arriver ici et qui était son maître, je reçus un appel de mes parents. Profitant de mon anniversaire et du fait que j'ai demandé à avoir la maison pour moi ce week-end, ils se sont offerts un séjour à Venise. Je ne vais pas m'en plaindre, il faut bien qu'ils dépensent leur argent en quelque chose, alors pourquoi pas la ville cliché du touriste romantique ? Je décrochais donc.


"- Allo ?

- Oui mon chéri ? Comment ça va ? Tu te débrouilles bien ? demanda ma mère.

- Oui oui, t'inquiètes pas. Et vous alors, vous êtes arrivés ? je m'en foutais.

- Oui, on est arrivés à l'hôtel, ton père est à l'accueil, il demande ce qu'il y a à voir. Tu as reçu ton cadeau dis moi ?

-Mon cadeau ? Quel cadeau ? demandais-je, perplexe.

- Le chiot ! On a demandé à tatie Sarah de te l'apporter ce matin !

- Hein ? C'est mon cadeau ? Ouais je l'ai reçu, il est à côté de moi là mais y'a pas de bouffe pour lui...
On a tout prévu ! Regarde dans le placard en bas de l'évier de la cuisine !

-Okay... Bon je vais devoir vous laisser, je vais devoir tout prévoir pour ce soir avec Arnaud et Thomas, passez un bon week-end !

-D'accord mon chéri ! Pas trop de bêtises ! On t'aime bisous !"

Je raccrochais. Enfin fini. Ce n'est pas que n'aime pas mes parents mais je déteste ce genre de futilités. Ma tante est donc passé ce matin déposer ce chien, ma mère a du lui donner les clés et vu que cette tante ne m'aime pas elle a du déposer le chien et se casser. En y pensant, je devrais arrêter de dormir la porte ouverte. A cause de cette manie, ce chien s'est faufilé dans ma chambre. J'entendis alors un son plaintif, c'était le chien.


"- Tu veux bouffer c'est ça ?"


Il me regarda l'air de dire « Un peu mon n'veu ! ». Je partis donc en direction de la cuisine à l'endroit indiqué par ma génitrice. Elle avait dit vrai, tout ce qui est important pour un chien se trouve ici. Une laisse, deux bols, de la nourriture et un livre. Un livre ? Je le pris, regarda la couverture « Dresser son chien pour les nuls ». Ah d'accord, ça c'est pour moi. Cela me servirait peut-être mais bon, faire le mort, va chercher, c'est assez inutile. Au moins, ça m'occupera au lieu de cette console. Je sortis donc les bols, les lava et remplit le premier d'eau fraîche. Le husky se jeta littéralement dessus, à croire qu'il n'avait pas bu depuis sa naissance, mais dès que je toucha le sac de croquettes il s'arrêta de boire et devint fou. A croire que son instinct lui dit que c'est de la nourriture. Je m'amusais deux minutes à le torturer à coups de « C'est ça que tu veux hein ? Avoue c'est ça ! » avant de me résoudre à lui donner enfin ce qu'il voulait. Une fois fini, il vint vers moi et commença à me lécher la main en tournant en rond, content. Bizarrement, j'étais content pour lui moi aussi.

Je passa donc la matinée à essayer de lui apprendre quelques tours décrits dans le livre, sans réussite. En début d'après midi, j'appelais Arnaud pour convenir d'un rendez-vous près de chez moi, au parc du coin. Thomas ne pouvait pas, il avait des choses importantes à régler au sein de sa famille cette après-midi, ses parents étaient en plein divorce. De toute manière, rare sont les personnes qui restent éternellement ensemble. J'allais sortir lorsque je remarquais que l'animal me suivait toujours. Que faire de lui ? Bon, je vais pas le laisser seul ici, ça pourrait faire pas mal de désordre, et n'ai vraiment pas envie de tout ranger pour ce soir. Je l'emmène. Il était content, galopais partout, j'aurais du prendre la laisse. Non, il est bien mieux sans. La liberté, c'est ce qu'on voudrait tous, pourquoi ne pas lui offrir cette liberté que moi-même je ne possède pas ? Oui, j'ai juste un semblant de liberté, mes choix sont contraints par les lois, le monde sociable, le rapport envers les envers les autres. Nous sommes emprisonnés dans une cage sociable établie par nous-mêmes, nous qui cherchons le plus la liberté. Paradoxal.

Je marchais en direction du parc avec le chien. Le chien... je devrais peut-être lui trouver un nom, j'ai déjà mon idée en tête mais je verrais plus tard. Mon quartier, encore pire le samedi qu'en semaine. Des robots, toujours les mêmes mécanismes ou habitudes. La vieille qui discute avec sa voisine la deuxième vieille à propos de soi-disant commérages, la mère qui promène son gosse en poussette en compagnie d'autres mères, les gamins qui jouent dans la rue au football ou au basket-ball, le père de famille qui lave sa voiture qu'il chérit, étrangement, encore plus que sa propre famille et ceux qui promènent leur chien, comme moi. Juste un mécanisme de ce système. Où se cache le libre arbitre dans tout cela ? Est-ce que cela consiste à se demander si je lave ma voiture à neuf heures ou plutôt à dix heures ?


"-Putain Chad ! Tu m'entends connard ?"


Merde, j'étais absorbé par mes pensées, je n'avais pas observé que j'étais déjà arrivé au parc et qu'Arnaud m'avait accosté.


"-Désolé mec, dis-je, j'étais absorbé par mes pensées. J'avais pas capté que j'étais déjà ici.

- Tracasse ! Me dit-il, souriant. Dis-moi, c'est quoi ce chien ?

- Ah ouais, lui. C'est le cadeau d'anniversaire de mes parents, il est assez sympa, con aussi d'ailleurs, mais sympa.

- Tu lui as donné un nom ?

- Non mais je pensais à Wolf. C'est un husky tu vois ? Je trouvais que ça lui convenait parfaitement !

- Ouais, ça le fait ! Hey Wolf ! Wolf ! Ici Wolf !" cria Arnaud.


Aucune réaction de la part du chien, de Wolf. Remarque, je l'ai pas encore appelé comme ça alors ce doit être pour ça. On passa le plus clair de l'après-midi à jouer avec Wolf et à essayer de lui faire comprendre qu'il s'appelait Wolf, sans trop de succès. On décida de faire une pause clope sur un banc, banc qui me rappela vaguement quelque chose, sans pouvoir mettre la main dessus.


"- Mec, t'as appris qu'il y a deux satellites de la NASA qui sont tombés depuis hier soir ? me questionna Arnaud. J'étais en train de bouffer ce midi quand ils ont dit ça à la télé.

- Je pensais qu'il n'y en avais qu'un seul. Faudrait peut-être qu'ils en fabriquent avec des matériaux fiables, ils sont pas payés pour s'amuser.

- A propos de s'amuser, ce soir ça va être dément ! Je t'ai dit que j'ai réussi à en inviter pas mal pour ce soir. En plus vu que t'as Wolf maintenant, toutes les filles seront à tes pieds, rigola-t-il.

- Ah ça on verra ! Je lui lançais un sourire narquois. Viens il est presque dix-huit heures, je te massacre à la console en attendant que Thomas se ramène, je vais commander des pizzas pour nous trois ce soir avant l'arrivée des autres !"


On se bougea donc vers la maison de mes parents avec Wolf qui gambadait toujours à nos côtés.


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