Note de la fic :
L'étrange voyage de Lincoln, de Dieu et du Diable
Par : Relinus
Genre : Fantastique
Statut : Abandonnée
Chapitre 1 : Chap 1
Publié le 24/06/2014 à 00:29:42 par Relinus
Il était à peu près 17 heures quand j'ai fini par atteindre la petite gare ferroviaire. Il faisait encore trop chaud pour apprécier la fin de l'après-midi mais je dois dire qu'il se dégageait une drôle d'ambiance de cette station solitaire au milieu de la forêt.
Loin de tout, les quelques rayons du soleil couchant embellissaient une végétation qui avait repris ses prérogatives sur un édifice un peu laissé à l'abandon depuis quelques années. Aussi loin que je me souvienne, à part lors de sa construction, les hommes n'avaient pas cherché à l'entretenir, à la moderniser, à la nettoyer, à arraisonner une nature devenue incontrôlable.
Un joli coin quoi.
Au sommet de l'escalier, le guichet n'invitait pas vraiment à la politesse. Derrière la vitre encrassée de buée et de saleté se dressait une silhouette opaque, pas vraiment humaine, pas vraiment vivante. L'écran cathodique à l'opposé dudit guichet ne fonctionnant évidement pas, j'hésitais réellement à m'adresser sans m’énerver à l'ombre derrière le comptoir...
A la question de savoir si le train de Tokyo-centre arrivait bientôt ne me répondit qu'un craquement affirmatif. Avant de sortir, je me souviens avoir dessiné deux yeux triangulaires sur la vitre, sans que cela n'est l'air de déranger rien ni personne.
A l’extérieur, sur la voie aérienne, l'air se faisait déjà plus frais.
Je jetais un rapide coup d’œil à droite puis à gauche sans vraiment savoir de quelle direction viendrait le train. Comme il n'y avait personne sur la voie, je me suis dit que c'était le bon moment de griller une gauloise.
Coinçant la cigarette usée entre mes poils de barbe, j'approchais la flamme de mon menton quand j'entendis un toussotement derrière moi.
" Je croyais t'avoir demandé d'arrêter avec ça..."
Le vieux était déjà là, l’œil sévère mais la dégaine nonchalante dans son imper d'automne.
Je me suis retourné en tirant une taffe.
" De toute façon je croyais que tu voyais tout...
- Justement, que tu fumes sachant pertinemment que je viendrais ça me fout en rogne! "
Ca y est ça commence...
" Je m'en fous, chuis grand...
- Tu m’énerves Meph.
- Hey, je fis la clope au bec, pourquoi tu veux nous voir tous les deux?
- Tu verras quand il sera là..."
Dans le silence qui a suivi, on a tous les deux contemplés la voie ferrée qui traversait les arbres, les rayons de chaleur du soir illuminant la forêt dans un clair-obscur vert-orangé. Le vieux grattait de temps en temps sa barbe grise et je faisais de même en agitant mon menton fourchu.
Il est bizarre, Dieu, quand il contemple ce qu'il a fait. Il a le visage hagard, les yeux un peu perdus, il a l'air triste mais satisfait en même temps. Moi ça m'emmerde ces moments comme ça, on observe quelque chose alors qu'il n'y a pas de spectacle.
" C'est chiant...
- C'est toi qui est chiant Satan " répliqua-t-il en levant les yeux au ciel.
De fond de l'horizon résonna soudain un sifflement métallique. Une vielle locomotive électrique avançait à une vitesse soporifique vers le quai et s'arrêta dans un long cri strident. Toutes les portes s'ouvrirent en même temps, mais d'abord, personne ne sortit de ce train qui semblait de toute manière vide de passagers. Le bruit qu'il faisait couvrait les paroles de Dieu et je ne m'entendit même pas lui répondre
Au bout d'une minute, une grande silhouette finit par passer le nez hors de la rame à quelques mètres de nous.
C'était un homme fin, très fluet mais pas rachitique, pas très musclé et le dos légèrement courbé. Le gars faisait une tronche incroyable : le visage encore marqué par le sommeil, il tirait une gueule pas possible sous sous chapeau. Un tête de bougon pareille ça s'oublie pas. D'ailleurs, je ne l'avais pas oublié.
" LINCOLN! " j'ai fait dans un sursaut.
Dieu aussi semblait heureux de le voir. On s'est tous les deux rapproché du wagon d'un pas rapide et quand on arriva à son niveau, le vieux se mit à crier au milieu de la cacophonie :
" Alors Lincoln, t'es content de nous voir? "
Le grand dadais nous adressa alors un regard dédaigneux, les yeux plissés sous la lumière du soleil. Il hésita un instant avant de poser le pied sur le quai avant de sauter maladroitement.
" Ta gueule. " répondit-il.
Loin de tout, les quelques rayons du soleil couchant embellissaient une végétation qui avait repris ses prérogatives sur un édifice un peu laissé à l'abandon depuis quelques années. Aussi loin que je me souvienne, à part lors de sa construction, les hommes n'avaient pas cherché à l'entretenir, à la moderniser, à la nettoyer, à arraisonner une nature devenue incontrôlable.
Un joli coin quoi.
Au sommet de l'escalier, le guichet n'invitait pas vraiment à la politesse. Derrière la vitre encrassée de buée et de saleté se dressait une silhouette opaque, pas vraiment humaine, pas vraiment vivante. L'écran cathodique à l'opposé dudit guichet ne fonctionnant évidement pas, j'hésitais réellement à m'adresser sans m’énerver à l'ombre derrière le comptoir...
A la question de savoir si le train de Tokyo-centre arrivait bientôt ne me répondit qu'un craquement affirmatif. Avant de sortir, je me souviens avoir dessiné deux yeux triangulaires sur la vitre, sans que cela n'est l'air de déranger rien ni personne.
A l’extérieur, sur la voie aérienne, l'air se faisait déjà plus frais.
Je jetais un rapide coup d’œil à droite puis à gauche sans vraiment savoir de quelle direction viendrait le train. Comme il n'y avait personne sur la voie, je me suis dit que c'était le bon moment de griller une gauloise.
Coinçant la cigarette usée entre mes poils de barbe, j'approchais la flamme de mon menton quand j'entendis un toussotement derrière moi.
" Je croyais t'avoir demandé d'arrêter avec ça..."
Le vieux était déjà là, l’œil sévère mais la dégaine nonchalante dans son imper d'automne.
Je me suis retourné en tirant une taffe.
" De toute façon je croyais que tu voyais tout...
- Justement, que tu fumes sachant pertinemment que je viendrais ça me fout en rogne! "
Ca y est ça commence...
" Je m'en fous, chuis grand...
- Tu m’énerves Meph.
- Hey, je fis la clope au bec, pourquoi tu veux nous voir tous les deux?
- Tu verras quand il sera là..."
Dans le silence qui a suivi, on a tous les deux contemplés la voie ferrée qui traversait les arbres, les rayons de chaleur du soir illuminant la forêt dans un clair-obscur vert-orangé. Le vieux grattait de temps en temps sa barbe grise et je faisais de même en agitant mon menton fourchu.
Il est bizarre, Dieu, quand il contemple ce qu'il a fait. Il a le visage hagard, les yeux un peu perdus, il a l'air triste mais satisfait en même temps. Moi ça m'emmerde ces moments comme ça, on observe quelque chose alors qu'il n'y a pas de spectacle.
" C'est chiant...
- C'est toi qui est chiant Satan " répliqua-t-il en levant les yeux au ciel.
De fond de l'horizon résonna soudain un sifflement métallique. Une vielle locomotive électrique avançait à une vitesse soporifique vers le quai et s'arrêta dans un long cri strident. Toutes les portes s'ouvrirent en même temps, mais d'abord, personne ne sortit de ce train qui semblait de toute manière vide de passagers. Le bruit qu'il faisait couvrait les paroles de Dieu et je ne m'entendit même pas lui répondre
Au bout d'une minute, une grande silhouette finit par passer le nez hors de la rame à quelques mètres de nous.
C'était un homme fin, très fluet mais pas rachitique, pas très musclé et le dos légèrement courbé. Le gars faisait une tronche incroyable : le visage encore marqué par le sommeil, il tirait une gueule pas possible sous sous chapeau. Un tête de bougon pareille ça s'oublie pas. D'ailleurs, je ne l'avais pas oublié.
" LINCOLN! " j'ai fait dans un sursaut.
Dieu aussi semblait heureux de le voir. On s'est tous les deux rapproché du wagon d'un pas rapide et quand on arriva à son niveau, le vieux se mit à crier au milieu de la cacophonie :
" Alors Lincoln, t'es content de nous voir? "
Le grand dadais nous adressa alors un regard dédaigneux, les yeux plissés sous la lumière du soleil. Il hésita un instant avant de poser le pied sur le quai avant de sauter maladroitement.
" Ta gueule. " répondit-il.