Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Ciel gris


Par : Worldeye
Genre : Nawak, Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 1


Publié le 27/10/2013 à 07:56:35 par Worldeye

Devant la glace accrochée dans l'entrée, son regard gris vert se promena sur chaque détail de sa silhouette. Elle était fin prête. Son regard se plongea alors dans ses yeux. Elle se dévisagea quelques instants, essayant de trouver un sentiment familier dans son image, mais n'y parvient pas. Elle sortit. Les premières notes de sa musique se firent entendre dans ses écouteurs. Dehors, le froid lui mordit la nuque et les jambes. Elle avait mis sa robe grise pour l'occasion. Elle ne rajusta pas son écharpe et laissa l'air glacé s'infiltrer dans sa colonne vertébrale, la faisant frissonner. Elle descendit la rue bordée de maisons identiques les mains dans les poches, sa bouche soufflant de la buée et s'enfouissant dans la laine verte de l'écharpe tour à tour. Arrêtée au passage piéton, elle leva les yeux au ciel gris et nuageux d'automne la surplombant. Son regard se perdit de nouveau quelques instants. Puis elle réalisa que les autres traversaient autour d'elle. Elle se remit en route et accéléra le pas. Quatre rues plus loin, elle tourna à droite. Décor, ambiance. Vieille rue des années 40, bordée de maisons bourgeoises en briques rouges et de platanes déjà à moitié nus. Numéro 45. Elle s'arrêta pour observer la maison. Vaguement familière. Dans sa poche, sa main effleura du métal froid. Elle contempla le jardin laissé a l'abandon pendant une poignée de secondes. Et poussa le portillon en fer forgé. Elle carillonna, par pure politesse de l'assassin et ouvrit la porte. Ses pas résonnèrent sur le vieux carrelage de l'entrée. Grincèrent sur les marches de bois de l'escalier. Devant elle, une porte fermée, portant les lettres de son prénom, celle de la salle de bain et une dernière, au fond, entrouverte. Une voix inquiète s'en échappa . Elle marcha jusqu'à cette pièce. À la vue de son géniteur, rabougri et vulnérable, trop petit dans cet immense lit qu'elle avait trop souvent fréquenté, le gout du dégout lui vient dans la bouche et l'impression de malaise dans le ventre. Elle sortit l'arme de sa poche et la pointa sur lui. Sur le visage de la cible, la surprise et la peur défilèrent. Elle ne voulu pas faire de long discours. "Je te hais." sont les simples mots qu'elle prononça. Elle n'attendit pas de réponse. Et appuya sur la gâchette. Secouée par la détente, elle observa la tache rouge s'étendre sur les draps. Elle sortit, et alla se poster sur le pas de sa chambre d'enfant. Elle ne se sentait pas soulagée. Elle était encore et toujours pleine de haine. Elle marcha jusqu'à la salle de bain. Se regarda intensément. Toujours sans rien ressentir qu'une colère froide immense. Elle leva le bras et pointa l'arme vers elle. Une bouffée de chaleur l'envahie. Son cœur se mis à battre plus vite. Elle sentit son instinct réagir, sa vie en danger. Une larme de surprise roula sur sa joue et elle esquissa un sourire. Détonation. Elle s'affala sur le carrelage bleu et blanc, comme extrêmement fatiguée, le visage tourné vers la fenêtre.

Dans les derniers ébats de sa conscience, elle se dit qu'elle aimait bien sentir son cœur comme ça, que le ciel était vraiment très beau aujourd'hui et que c'était peut-être la meilleure journée qu'elle avait passée depuis bien longtemps.


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