Note de la fic : Non notée
Publié le 30/04/2014 à 18:46:09 par Hercule
-Monsieur, se hâte une voix tendu dans le téléphone, vous dites que la personne blessée a été mordue c’est bien ça ?
-Je ne vois pas ce que ça pourrait être d’autre, mais est-ce que c’est si important que ça pour le moment ?
-Monsieur, vous êtes en danger, écoutez-moi, c’est-à-dire que nous avons reçu ce matin de toute urgence plusieurs cas similaires de ce genre de…
-Mais qu’est-ce que vous racontez ? Arrêtez de croasser dans ce téléphone et envoyez-nous une putain d’ambulance, le mec est plus blanc qu’un linge, sa main fuit comme un robinet et vous me dites que c’est moi qui suis en danger ? Que fait la police, dites !?
-Monsieur, écoutez-moi s’il vous plaît ! C’est très important ! Il est sans doute déjà trop tard pour la personne qui se trouve…
Mais je ne l’écoute pas, le monsieur posé sur sa chaise viens de vomir un gros filet de sang sur ses pantalons. Il tousse, des geisers de liquide rouge viennent asperger le sol du magasin. Je me serais inquiété de devoir nettoyer tout ça en d’autres circonstances. J’interromps la dame qui avait l’air très occupée à m’expliquer quelque chose de crucial, apparemment :
-Madame, je ne sais pas ce que vous essayez de me raconter, mais vous feriez mieux de vous dépêcher si vous ne voulez pas que ce type me clapse dans les bras.
L’infirmière crie au bout de la ligne mais ce qu’elle dit échappe à mon entendement. Le monsieur mal en point vient de se ruer par terre dans un glapissement rauque et est en train de se convulser de toute sa masse sur les motifs carrés du sol. Je pose le combiné, saute par-dessus le comptoir de la caisse d’un geste rapide et souple et accours au chevet du mourant. Mais j’ai effectué le geste sans savoir ce que j’allais faire ensuite. Du coup je reste planté devant lui pendant qu’il gigote comme un asticot branché sur du 220 voltes. Et tout à coup, le vieil homme s’arrête aussi vite qu’il n’avait commencé. Le pire se confirme lorsque je lui prends le poult sur la jugulaire de sa gorge. Un malaise m’envahit. Le type avait bien choisi son moment pour fermer les yeux une dernière fois. Je reste un moment devant le corps, j’essaye d’être solennel et d’avoir une pensée respectueuse envers le défunt, mais j’ai du mal. Le combiné que j’avais simplement déposé à la caisse s’excite de plus en plus. Ça perturbe le sacré du moment. La ligne insiste tant que je dois interrompre ma prière de mécréant pris de court par la cruauté de la vie, pour aller annoncer la mort du Monsieur à l’infirmière toujours au bout du fil. Je lui dis que si entre temps, elle avait pris la miraculeuse initiative de se bouger le croupion dans ses démarches, ça n’en valait maintenant plus la peine : le vieil homme nous a quitté pour de bon. Mais elle n’écoute rien de ce que je lui dis, elle parle rapidement dans le combiné avec une voix à la fois très sérieuse et conciliante :
-Monsieur, ne vous souciez plus de ce qui se passe sur votre lieu de travail, vous avez fait tout ce qui était dans vos moyens pour arranger la situation, même si vous avez échoué. (enfonce le clou, va-y) Nous le savons et nous avons envoyé un véhicule sur place. Nous prenons en charge la suite des opérations, ce qui est sur le point de se passer ne sera plus de votre ressort. Alors maintenant, par pitié, écoutez-moi attentivement et croyez-moi! Vous êtes réellement en danger ! évacuez les lieux au plus vite et laissez notre équipe s’occuper du reste. Rentrez chez vous et ne sortez que si la nécessité en est absolue. Je ne peux pas vous en dire beaucoup plus, mais croyez-moi, vous n’êtes pas en sécurité ici. Comme j’ai tenté de vous le faire savoir tout à l’heure, le genre de cas auquel vous venez de faire face semble s’être généralisé en ville depuis ce matin. Une étrange épidémie a frappé la population à l’aube mais je n’ai pas le temps apporter plus de détails! Maintenant je vous en prie, quittez cet endroit. Allumez la radio chez vous et vous en saurez d’avantage, mais ne restez pas où vous êtes !
Les paroles de l’infirmière m’inquiètent, j’ai l’impression de vivre une scène de film, ou un canular hyper bien organisé. Je tente brièvement d’en savoir plus mais c’est impossible, elle insiste vraiment pour que je parte. Elle n’a pas l’air de rigoler, je ferais mieux de suivre à la lettre ce qu’elle me dit. J’acquiesce, je la remercie et je raccroche. Avant de partir, je regarde mes mains : elles tremblent. Mes yeux se tournent vers l’homme qui git à terre dans son sang. Ou plutôt qui gisait. C’est là que je crois rêver, le type s’est relevé par je ne sais quelle sorcellerie. Il se tient debout devant moi à quelques mètres et me regarde d’un air ahuri. Je m’approche de lui pour lui demander comment il se sent.
-Je ne vois pas ce que ça pourrait être d’autre, mais est-ce que c’est si important que ça pour le moment ?
-Monsieur, vous êtes en danger, écoutez-moi, c’est-à-dire que nous avons reçu ce matin de toute urgence plusieurs cas similaires de ce genre de…
-Mais qu’est-ce que vous racontez ? Arrêtez de croasser dans ce téléphone et envoyez-nous une putain d’ambulance, le mec est plus blanc qu’un linge, sa main fuit comme un robinet et vous me dites que c’est moi qui suis en danger ? Que fait la police, dites !?
-Monsieur, écoutez-moi s’il vous plaît ! C’est très important ! Il est sans doute déjà trop tard pour la personne qui se trouve…
Mais je ne l’écoute pas, le monsieur posé sur sa chaise viens de vomir un gros filet de sang sur ses pantalons. Il tousse, des geisers de liquide rouge viennent asperger le sol du magasin. Je me serais inquiété de devoir nettoyer tout ça en d’autres circonstances. J’interromps la dame qui avait l’air très occupée à m’expliquer quelque chose de crucial, apparemment :
-Madame, je ne sais pas ce que vous essayez de me raconter, mais vous feriez mieux de vous dépêcher si vous ne voulez pas que ce type me clapse dans les bras.
L’infirmière crie au bout de la ligne mais ce qu’elle dit échappe à mon entendement. Le monsieur mal en point vient de se ruer par terre dans un glapissement rauque et est en train de se convulser de toute sa masse sur les motifs carrés du sol. Je pose le combiné, saute par-dessus le comptoir de la caisse d’un geste rapide et souple et accours au chevet du mourant. Mais j’ai effectué le geste sans savoir ce que j’allais faire ensuite. Du coup je reste planté devant lui pendant qu’il gigote comme un asticot branché sur du 220 voltes. Et tout à coup, le vieil homme s’arrête aussi vite qu’il n’avait commencé. Le pire se confirme lorsque je lui prends le poult sur la jugulaire de sa gorge. Un malaise m’envahit. Le type avait bien choisi son moment pour fermer les yeux une dernière fois. Je reste un moment devant le corps, j’essaye d’être solennel et d’avoir une pensée respectueuse envers le défunt, mais j’ai du mal. Le combiné que j’avais simplement déposé à la caisse s’excite de plus en plus. Ça perturbe le sacré du moment. La ligne insiste tant que je dois interrompre ma prière de mécréant pris de court par la cruauté de la vie, pour aller annoncer la mort du Monsieur à l’infirmière toujours au bout du fil. Je lui dis que si entre temps, elle avait pris la miraculeuse initiative de se bouger le croupion dans ses démarches, ça n’en valait maintenant plus la peine : le vieil homme nous a quitté pour de bon. Mais elle n’écoute rien de ce que je lui dis, elle parle rapidement dans le combiné avec une voix à la fois très sérieuse et conciliante :
-Monsieur, ne vous souciez plus de ce qui se passe sur votre lieu de travail, vous avez fait tout ce qui était dans vos moyens pour arranger la situation, même si vous avez échoué. (enfonce le clou, va-y) Nous le savons et nous avons envoyé un véhicule sur place. Nous prenons en charge la suite des opérations, ce qui est sur le point de se passer ne sera plus de votre ressort. Alors maintenant, par pitié, écoutez-moi attentivement et croyez-moi! Vous êtes réellement en danger ! évacuez les lieux au plus vite et laissez notre équipe s’occuper du reste. Rentrez chez vous et ne sortez que si la nécessité en est absolue. Je ne peux pas vous en dire beaucoup plus, mais croyez-moi, vous n’êtes pas en sécurité ici. Comme j’ai tenté de vous le faire savoir tout à l’heure, le genre de cas auquel vous venez de faire face semble s’être généralisé en ville depuis ce matin. Une étrange épidémie a frappé la population à l’aube mais je n’ai pas le temps apporter plus de détails! Maintenant je vous en prie, quittez cet endroit. Allumez la radio chez vous et vous en saurez d’avantage, mais ne restez pas où vous êtes !
Les paroles de l’infirmière m’inquiètent, j’ai l’impression de vivre une scène de film, ou un canular hyper bien organisé. Je tente brièvement d’en savoir plus mais c’est impossible, elle insiste vraiment pour que je parte. Elle n’a pas l’air de rigoler, je ferais mieux de suivre à la lettre ce qu’elle me dit. J’acquiesce, je la remercie et je raccroche. Avant de partir, je regarde mes mains : elles tremblent. Mes yeux se tournent vers l’homme qui git à terre dans son sang. Ou plutôt qui gisait. C’est là que je crois rêver, le type s’est relevé par je ne sais quelle sorcellerie. Il se tient debout devant moi à quelques mètres et me regarde d’un air ahuri. Je m’approche de lui pour lui demander comment il se sent.