Note de la fic :
Le concours M4G1K de Noel !
Par : Droran, Nirvana
Genre : Concours
Statut : C'est compliqué
Chapitre 5 : Conte de Hipsterdesbois
Publié le 10/01/2014 à 20:53:00 par Nirvana
Petite précision : Je précise qu'il s'agit bien de la magie de Noël.... Avant Noël, quand c'était le Sol Invictus qui était fêté le 25 Décembre. Je voulais faire original.
[c]Sol Invictus[/c]
L’haruspice leva les bras vers le ciel hivernal. Sa longue robe fouettait l’air sous l’effet du vent mordant. Des corbeaux poussaient des cris affamés en volant au-dessus de la foule rassemblée autour de l’autel. Nous contemplions avec une ferveur enfiévrée le large cadavre du taureau étendu sur la pierre. Le temple de Mithra se dressait devant nous, imposante construction en hommage au dieu. Les soldats au regard empli d’un fanatisme brûlant attendaient avec impatience les prédictions du devin. Le soleil demeurerait-il invaincu cette année aussi ?
Nous n’étions qu’une poignée à fêter le Sol Invictus, cette nouvelle religion porteuse de vérité. La puissance solaire de Mithra ne faisait aucun doute et nous étions tous prêts à abandonner nos anciennes idoles pour nous tourner vers lui. L’haruspice nous haranguait, frappant dans ses mains décharnées pour nous encourager à scander des prières au Soleil. Le ciel était gris depuis plusieurs jours et la nuit approchait, la nuit la plus longue de l’année, celle qui déciderait si le Soleil se lèverait à nouveau ou si nous resterions plongés dans les ténèbres jusqu’à la fin des temps.
Un banquet était dressé près du temple, mais nous devions attendre la tombée de la nuit pour festoyer en l’honneur du dieu et l’encourager à nous éclairer une année de plus. Puis nous poursuivrons notre prière jusqu’à l’aube. L’haruspice s’agite de plus en plus près de l’autel. Il enfouit ses doigts crochus dans les entrailles béantes du taureau et aspire avidement la fumée verdâtre qui se dégage de l’encensoir à ses côtés. Ses yeux sont révulsés et ses membres tremblent, un rictus démoniaque lui déforme le visage. Il entre enfin en transe. De sa bouche sortent des mots que la plupart d’entre nous ne comprennent pas, seuls les initiés connaissent la langue de l’haruspice. Se saisissant soudain d’une branche de laurier, il la plonge dans la plaie de l’animal et nous arrose de son sang encore chaud. Pris d’une fièvre similaire à sienne nous chantons le nom de Mithra tout en nous avançant vers les tables destinées à accueillir le banquet rituel. Les soldats frappent en rythme leurs boucliers et nous accompagnent de leurs voix puissantes. Une énergie palpable monte des entrailles de la terre et nous sentons le regard implacable de Mithra sur nos pauvres corps d’humains.
Pendant des heures nous festoyons, buvant et riant tout en chantant la gloire de notre Dieu Solaire. L’haruspice danse entre les tables, appuyant parfois ses mains ensanglantées sur le front de ceux qu’il juge dignes d’être initiés plus avant. Parfois son chant se mue en un hurlement bestial ou une mélopée à la douceur enfantine. Et ainsi passe la nuit sans un seul signe de l’aube. Nous tremblons, certains pleurent. Mais l’haruspice nous fait taire d’un geste ample et nous enjoint à poursuivre nos chants. Il sait mieux que quiconque si Mithra nous accordera sa bénédiction ou non. Gravissant les marches de l’autel, sans interrompre ses incantations malgré sa voix brisée, il s’agenouille devant la bête toujours gisante que les corbeaux ont commencé à dévorer. Plongeant ses mains dans le corps, il en extirpe le cœur avec frénésie et, tout en balbutiant dans une langue inconnue de tous, il le jette dans les braises de l’encensoir où il s’enflamme soudainement. De grandes flammes bleues lèchent l’organe et il me semble le voir palpiter encore. Le feu change soudain de couleur pour devenir d’or pur et des exclamations s’élèvent autour de la table. L’haruspice pousse un long cri victorieux et s’effondre sur le marbre. Du sang s’écoule de sa bouche et on voit comme une ombre s’élever hors de son corps et se jeter dans le feu d’or où se consume le cœur du taureau.
Derrière les montagnes, le Soleil se lève. Encore invaincu.
[c]Sol Invictus[/c]
L’haruspice leva les bras vers le ciel hivernal. Sa longue robe fouettait l’air sous l’effet du vent mordant. Des corbeaux poussaient des cris affamés en volant au-dessus de la foule rassemblée autour de l’autel. Nous contemplions avec une ferveur enfiévrée le large cadavre du taureau étendu sur la pierre. Le temple de Mithra se dressait devant nous, imposante construction en hommage au dieu. Les soldats au regard empli d’un fanatisme brûlant attendaient avec impatience les prédictions du devin. Le soleil demeurerait-il invaincu cette année aussi ?
Nous n’étions qu’une poignée à fêter le Sol Invictus, cette nouvelle religion porteuse de vérité. La puissance solaire de Mithra ne faisait aucun doute et nous étions tous prêts à abandonner nos anciennes idoles pour nous tourner vers lui. L’haruspice nous haranguait, frappant dans ses mains décharnées pour nous encourager à scander des prières au Soleil. Le ciel était gris depuis plusieurs jours et la nuit approchait, la nuit la plus longue de l’année, celle qui déciderait si le Soleil se lèverait à nouveau ou si nous resterions plongés dans les ténèbres jusqu’à la fin des temps.
Un banquet était dressé près du temple, mais nous devions attendre la tombée de la nuit pour festoyer en l’honneur du dieu et l’encourager à nous éclairer une année de plus. Puis nous poursuivrons notre prière jusqu’à l’aube. L’haruspice s’agite de plus en plus près de l’autel. Il enfouit ses doigts crochus dans les entrailles béantes du taureau et aspire avidement la fumée verdâtre qui se dégage de l’encensoir à ses côtés. Ses yeux sont révulsés et ses membres tremblent, un rictus démoniaque lui déforme le visage. Il entre enfin en transe. De sa bouche sortent des mots que la plupart d’entre nous ne comprennent pas, seuls les initiés connaissent la langue de l’haruspice. Se saisissant soudain d’une branche de laurier, il la plonge dans la plaie de l’animal et nous arrose de son sang encore chaud. Pris d’une fièvre similaire à sienne nous chantons le nom de Mithra tout en nous avançant vers les tables destinées à accueillir le banquet rituel. Les soldats frappent en rythme leurs boucliers et nous accompagnent de leurs voix puissantes. Une énergie palpable monte des entrailles de la terre et nous sentons le regard implacable de Mithra sur nos pauvres corps d’humains.
Pendant des heures nous festoyons, buvant et riant tout en chantant la gloire de notre Dieu Solaire. L’haruspice danse entre les tables, appuyant parfois ses mains ensanglantées sur le front de ceux qu’il juge dignes d’être initiés plus avant. Parfois son chant se mue en un hurlement bestial ou une mélopée à la douceur enfantine. Et ainsi passe la nuit sans un seul signe de l’aube. Nous tremblons, certains pleurent. Mais l’haruspice nous fait taire d’un geste ample et nous enjoint à poursuivre nos chants. Il sait mieux que quiconque si Mithra nous accordera sa bénédiction ou non. Gravissant les marches de l’autel, sans interrompre ses incantations malgré sa voix brisée, il s’agenouille devant la bête toujours gisante que les corbeaux ont commencé à dévorer. Plongeant ses mains dans le corps, il en extirpe le cœur avec frénésie et, tout en balbutiant dans une langue inconnue de tous, il le jette dans les braises de l’encensoir où il s’enflamme soudainement. De grandes flammes bleues lèchent l’organe et il me semble le voir palpiter encore. Le feu change soudain de couleur pour devenir d’or pur et des exclamations s’élèvent autour de la table. L’haruspice pousse un long cri victorieux et s’effondre sur le marbre. Du sang s’écoule de sa bouche et on voit comme une ombre s’élever hors de son corps et se jeter dans le feu d’or où se consume le cœur du taureau.
Derrière les montagnes, le Soleil se lève. Encore invaincu.
Commentaires
- Pseudo supprimé
15/01/2014 à 20:36:03
Vraiment original. C'est barbare, répugnant... mais aussi fascinant !
J'ai beaucoup aimé !