Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Soleil couchant


Par : Volillaz
Genre : Polar
Statut : Terminée



Chapitre 1 : Entre jour et nuit


Publié le 06/01/2014 à 00:21:24 par Volillaz

C'était un jeune homme qui était assis là, dans l'herbe où se baladaient des fourmis et d'autres insectes sous un soleil couchant. Il l'observait attentivement et semblait pleurer. Il se remémorait tous les souvenirs que sa vie comportait. Il la pensait géniale et remplit mais en réfléchissant bien, on voyait qu'elle était vide et hypocrite. Il regardait le soleil d'un air misérable comme pour lui demander pardon. Pardon d'avoir été une personne fausse. Malhonnête. Monstrueuse. Complètement dérangée.

Il ne regardait même pas la masse de chair froide et nue qui était étalée devant lui. Il ne se rendait même pas compte de sa présence, ni de la présence de rien d'autre autour de lui. C'était comme si il ne sentait même plus la terre humide et l'herbe sur laquelle s'écoulait des gouttes d'eau. Il ne sentait même plus le climat qui l'avait complètement trempé. Il ne sentait même plus sa présence. C'était une carcasse vide en pleine réflexion. Sur la vie, sur la mort, sur l'amour. Qu'est-ce que l'amour ? N'est-ce pas une maladie, au final ? On l'attrape sans vraiment le vouloir. Certes c'est une maladie qui fait du bien, qui donne chaud au cœur, mais ce ne sont que les symptômes. Lorsque l'amour tombe, le cœur nous pique, on espère une farce. Lorsque l'être aimé s'éloigne, nombreuses sont les réactions de l'amant. La sienne était juste un peu trop radicale, voilà tout.

Il releva son bras pour observer l'arme qu'il tenait mollement. C'était un colt python. Il observa sûrement pour la dernière fois le canon sur lequel dansait les reflets du soleil. C'était ironique. Personne ne contemple la cause de leur mort, sauf les fous. Il le chargea d'une balle. Il fit tourner le barillet, colla le canon sur sa tempe. Il pressa la détente tout doucement. Il garda les yeux bien ouverts pour que le soleil couchant soit la dernière image de sa courte et triste vie. Il ne ressentait aucune crainte à ce moment là. Il ne se sentait pas triste. Il ne se sentait pas bien. Il se sentait mélancolique.

Il refit tourner le barillet d'un coup sec. Il colla de nouveau le canon sur sa tempe.

- Arrête ça, Thibaud.

Le jeune homme l'ignora pendant une bonne minute durant laquelle il resta fixé, les yeux fatigué, dans la même position. Puis il se leva et se retourna. Il reconnut facilement son interlocuteur. Un grand homme en imper beige et un chapeau de cowboy. C'était Henry, le commissaire chargé de sa ville.

- Ne tire pas. Comment réagirait Mélinda ? Elle t'aime tu sais. Et je suis heureux de t'avoir comme beau fils.

Thibaud ne lui répondit toujours pas. Son visage montrait clairement qu'il s'en foutait. Il lui fit signe de la tête de regarder derrière lui avec un sourire en coin. Le commissaire passa alors derrière lui pour voir ce qu'il voulait lui montrer et ce qu'il vit l'horrifia. Recouverte de boue, une jeune femme complètement nue, une rousse bien formée, aux lèvres fines, aux yeux amandes et un nez sublime. Des petites tâches de rousseurs parsemaient ses joues un peu rondes, mais fines. Il remarqua la marque de corde sur son cou. Il comprit tout de suite qu'elel était morte étranglée. C'était Melinda, sa fille. Sa vie. L'héritage laissé par sa femme. Il se mit à pleurer. Il était partagé entre la frustration, la colère et une immense tristesse, une tristesse qui vida peu à peu l'intérieur de son corps, laissant un immense trou. Il comprit aussi que le tueur était derrière lui. Alors, il se retourna d'un coup, et vit un revolver pointé sur lui, entre ses deux yeux. Thibaud le regardait froidement. Il vit le doigt de son potentiel bourreau qui faisait pression sur la détente.

Clic.

Le coup ne partit pas. Prit d'un excès de rage, Henry attrapa le poignet du jeune homme et le tordit de toute ses forces, lui donna un coup de la paume dans le nez, un coup de coude dans les côtes suivi d'un coup de genou dans l'estomac et récupéra l'arme qui faillit le tuer. Sans tarder, il tourna le barillet et tira. Le coup partit dans la poitrine du jeune homme, qui s'écroula sous la force avide de la gravité. Le commissaire regarda sa victime, à ses pieds, allongées, qui se contentait de regarder le coucher de soleil alors qu'il était en train de mourir. Il lui mit un coup de pied dans l'estomac. Puis un autre. Et un coup de crosse dans le visage. Puis il s'effondra et pleura, avant qu'un autre coup ne retentit dans une nuit naissante.


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