Chapitre 3

Le chef des faucheurs semblait a deux doigts d'appuyer sur la détente. Puis il sourit d'un air malsain :

-Je crois que un mec veut te parler, il est de ton espèce de dégénérés, il va t'emmener quelque part . Récupère ton arme, et pas de feux gestes.

Les trois gardes matinaux qui faisaient la ronde arrivèrent en courant et tenaient a présent en joue l'adolescent. Le plus vieux d'entre eux aboya au chef :

-Gray, on fait quoi de ce gamin? Il va suivre leur procédure?

-Je crois, en effet . Tiens, sale gamin, prends ce portable, appelle le premier numéro et attends le mec qui va t'emmener dans ta secte de dégénérés

-Quelle secte ? Intervint Jérôme, qui faisait comme si il n'avait pas tué deux personnes il y a deux minutes.

-Tu crois qu'on t'as formé aux larcins car tu étais prometteur? Fils de bourges, aucune valeur du travail, juste un mec qui parlait d'analyses cellulaires et qui portait de l'intérêt pour toi. Ils voulaient qu'on te forme aux vols. Hier, ils m'ont prévenu que tu ne serait pas là, et ils m'ont donné des directives. Je n'avais aucunement prévu que tu tuerais deux de mes meilleurs gardes. Tu étais censé découvrir par toi-même leur organisation. Mais je ne veux plus de toi, alors tu vas leur expliquer que tu as tué deux mecs et que tu les rejoins dés que possible.

Jérôme réfléchissait un peu. Au moins, il n'avait pas commis de braquage. Il composa alors le numéro :

-Oui?

-Bonjour, euh, c'est Jérôme Caley qui vous appelle. Le chef des Faucheurs m'a demandé de vous appeler pour venir me chercher le plus rapidement possible.

L'interlocuteur raccrocha brusquement.

-Alors? Demanda Gray.

-Bah, ils ont raccroché.

Jérôme se sentit d'un coup bizarre. C'était un coup a se faire tuer de ne pas recevoir de réponse. Et même avec sa hache, il ne pourrait rien faire, contre trois adversaires qui le tenaient en joue de cette maniére. Si il pouvait être aussi gazeux que son instrument étrange, il pourrait s'échapper.

-Tu as signé ton arrêt de mort alors, dit Gray sans aucune pointe d'émotion dans le voix .

Gray tira a bout portant .
Mais Jérôme sentait toujours son corps. Sauf qu'il n'était plus vraiment matériel. Il ne voyait plus rien, n'entendait plus rien, ne sentait plus rien. Il était bombardé en permanence d’informations, qui lui permettaient de visualiser l'espace en trois dimensions, mais différemment. L'adolescent immatériel sentit trois balles qui le transpercèrent, il décida alors de s'échapper intuitivement par le conduit d'aération, comme si il l'avait toujours su .
Ayant rejoint la terre ferme, il reprit forme humaine et s'effondra sur le sol, essoufflé.