Publié le 15/10/2013 à 20:30:45 par CaptainAJL
Arrivé en moins de deux, je m’asseyais par terre, dans le sous-sol, enfin au frais en pensant à mes amis en vacances. « Les enfoirés » pensais-je en me voyant dans mon quotidien morne et sans gout. Les jours défilaient, la solitude me pesait, mes rares conversations avec Chloé ne me remontaient pas le moral plus que ça. Maman travaillait sans cesse, quand je la voyais le soir, c’était une femme exténuée qui mangeait en face de moi. Nos conversations se résumaient à des futilités, les sujets habituels avaient été annexés par sa fatigue constante. Elle refusait que je l’aide, elle me disait « Repose-toi Lucas, tu as le bac l’an prochain, je veux que tu commences ton année dans une forme impeccable ». Une femme exceptionnelle, une battante, une fonceuse. Ma mère quoi. Je regardais ma montre. Seize heures. Maman ne rentrerait de Sainte-Geneviève-des-Bois que vers vingt et une heure, le dentiste ne la relâchant qu’à vingt heures. Ce poste d’assistante avait été une aubaine, elle qui enchainait les galères depuis le départ de l’autre ordure. Mon père. Il s’était barré du jour au lendemain il y a trois ans laissant une femme et son enfant de quatorze ans seuls. Quelques coups de fils remplis de haine puis plus rien depuis deux ans. Officiellement, ils n’étaient pas divorcés mais c’était tout comme. Il avait gardé un semblant d’honneur en continuant à s’occuper des factures et de l’entretien financier de la maison. « Pauvre con ».
Les heures et les joints passaient, m’enlevant à la réalité pour me téléporter dans un autre monde. J’avais trouvé une porte de sortie à cette réalité si douloureuse dans la drogue. Vente, consommation, embrouilles, bagarres. Je savais pertinemment que ce n’était pas une solution mais cela me permettait d’évacuer le stress. Lorsque les fins de mois étaient trop dures, lorsque la situation à la maison devenait critique. Des engueulades à gogo et des moments de complicité hollywoodiens rythmaient notre quotidien jusqu’à ce qu’elle trouve ce travail, cette opportunité en or. Mais j’étais revenu à la raison il y quelque mois et j’avais décidé d’arrêter toutes ces histoires, bêtises d’un ado en quête d’une identité, afin de me consacrer pleinement à mon bac de français. Bac de français que j’avais réussi avec brio m’en sortant avec une moyenne de quatorze sur vingt. « Une de mes plus grosses cuites » me remémorais-je avec un sourire en coin. Il était maintenant dix-sept heures trente. Je songeais à rentrer à la maison, une faim de loup me tiraillait l’estomac.
Commentaires
- Atzerkins
21/07/2014 à 18:29:20
« J’avais l’agréable impression de me trouver sur la côte d’Azur alors qu’en réalité j’étais juste au fin fond de la Beauce dans un village déserté par ses habitants partis en vacances ou terrés au fond de leur maison, les volets clos »
Je crois que des virgules en plus allègeraient la phrase.
« Je m’étirais puis partais »
Tu confondrais pas le passé simple et l'imparfait ?
« aller me réfugier dans le sous-sol de la maison en construction située aux abords du village »
Là aussi, il faudrait des virgules.
« Il s’était barré du jour au lendemain il y a trois ans laissant une femme et son enfant de quatorze ans seuls »
Virgules pls
« m’enlevant à la réalité pour me téléporter dans un autre monde. J’avais trouvé une porte de sortie à cette réalité si douloureuse dans la drogue »
Tu te répètes avec « réalité ».
« Il était maintenant dix-sept heures trente »
Ça débarque juste comma ça et ça le fait pas trop, t'aurais pu préciser qu'il regarde sa montre ou un truc du genre.
J'attends une suite pour juger, pas grand chose à dire pour le moment. Plutôt bien écrit mais pas d'élément vraiment intriguant.