Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

Le Taô


Par : snipe_tou
Genre : Fantastique
Statut : Terminée



Chapitre 2


Publié le 20/06/2009 à 19:53:13 par snipe_tou

Ils traversèrent la mer de Chine et arrivèrent dans l'océan Pacifique, et jusque là, toutes les îles qu'ils avaient aperçues étaient habitées. Ils avaient préféré les éviter, sauf pour se ravitailler et remplir les cales du bateau. Mais un jour le vent se leva, la mer s'agita de plus en plus, les vagues atteignaient parfois jusqu'à dix mètres de hauteur ! Sur le bateau c'était la panique, le capitaine vociférait ses ordres aux hommes, les femmes et les moines s'étaient réfugiés dans les cales. Les moines priaient les esprits de les sortir de là. Le pont était inondé, les hommes avaient beau tenter de le vider avec des sceaux, à chaque nouvelle vague il était de nouveau submergé. Le bateau tanguait, un homme tomba à la mer, on ne pouvait plus rien pour lui.


Dans les soutes, Tchouang réunit les moines connaissant les techniques secrètes et leur expliqua quoi faire. Là haut, le capitaine ne savait plus quoi faire. Il se disait que la prochaine grosse vague allait surement achever le bateau. Mais soudain, l'embarcation commença à s'élever lentement. Au début, les hommes ne le remarquèrent pas, mais le bateau se retrouva rapidement au dessus des plus hautes vagues. Le capitaine descendit voir les taôistes pour qu'ils lui expliquent ce miracle, mais Lie le croisa en sortant des cales. Il lui expliqua qu'il ne fallait surtout pas déranger les moines, car c'était grâce à leur force spirituelles qu'ils maintenaient le navire en l'air. La tempête sévissant toujours, les sages décidèrent de se relayer et de continuer leurs explorations à la recherche de l'île mystérieuse.


Une semaine passée, alors que la mer était toujours aussi agitée, et que les moines commençaient à fatiguer, le capitaine aperçut une île. L'équipage n'avait pas eu le choix, ils avaient du s'arrêter.


Les sages posèrent le bateau sur une plage de sable et s'écroulèrent épuisés. Les hommes entreprirent d'explorer l'île. Ils revinrent quelques heures après, avec des fruits exotiques inconnus de tous plein les bras, et ils expliquèrent qu'il y avait une plaine au bord de la forêt, d'où une source d'eau douce sortait pour aller se jeter dans la mer. Cet endroit se situait à quelques kilomètres, de l'autre côté de l'île. Tous les moines usèrent de leurs dernières forces pour transporter le bateau et son équipage à l'autre bout de l'île. Ils fêtèrent leur arrivée sur l'île et la nommèrent Kou-Chee.

Une semaine après leur arrivée, ils avaient commencé la création d'un village et les rôles s'étaient établis. Les moines s'occupaient de l'organisation, les hommes coupaient du bois et construisaient les maisons, et les femmes tissaient des toits et d'autres objets avec des roseaux. Tchouang et le capitaine s'improvisèrent avec l'accord de tous chefs de villages. Ils donnaient des ordres, tout en participant à l'amélioration du village. Peu à peu, les maisons en bois furent consolidées au mortier, des bateaux de pêche se construisirent et un monastère fut bâti au centre du village. Les habitants nommèrent Tchouang chef de l'île malgré ses protestations : il disait qu'il n'y avait pas de maîtres ou d'ouvriers, mais que des hommes libres. Le village vécu en autarcie pendant plusieurs années. Les nouveaux nés étaient élevés par tout le village, et lorsque les enfants atteignaient l'âge de treize ans, ils choisissaient entre suivre la voie des sages pour devenir moine, ou aider le village. Les tâches quotidienne se répartissaient le matin sans querelles, et les habitants pouvaient prendre quelques jours de repos s'ils le souhaitaient. C'était une parfaite utopie.


Et puis un jour, Lie fut proclamé sage, et il fut apte à rejoindre le Grand Conseil. Et ce soir là fut voté au village une décision très importante. Maintenant que le village n'avait plus de mal à fonctionner, les moines eurent une idée pour se rendre utiles. Pas utiles sur l'île, mais utiles sur le continents chinois. Les sages sortiraient de leur corps et iraient défendre les innocents. Leurs âmes ne risquaient rien, et leurs corps étaient à l'abri sur l'île. Ils commencèrent donc par s'attaquer aux bateaux pirates, puis s'éloignèrent jusqu'au continent chinois. Ils empêchaient ainsi de nombreux crimes.


Hors de son corps, Lie découvrit ce que l'Empereur Tseu manigançait. Il exterminait toutes les personnes s'opposant à lui. Le chef chinois avait une grande armée de fidèles serviteurs pour parvenir à ses fins : lancer une vaste opération de conquête. Sur l'île de Kou-Chee, les sages décidèrent de laisser l'empereur agir, car si ce dernier mourrait, la Chine serait proie à la violence. Les moines empêchaient les gardes du Seigneur d'arrêter les innocents, mais ils ne devaient surtout pas les attaquer.


Mais hélas, l'Empereur fur informé par ses moines shintoïstes des manigances du village de l'île taôiste. Le Grand Seigneur engagea plusieurs monastères afin de créer une barrière d'âmes autour de son palais. Les sages de l'île de Kou-Chee furent pistés, et Tseu apprit leur localisation.


Il décida alors de mener une expédition afin de capturer les habitants de l'île. Aucune défense n'avait été préparées sur Kou-Chee et les quelques hommes tentant de résister furent très vite massacrés. Le capitaine faisait parti de ces défunts ...


Les moines taôistes tentèrent de se battre avec leur âme, mais l'Empereur avait engagé des moines shintoïstes pour éviter toutes méditations taôistes. Le Seigneur Tseu ordonna que l'on mette le feu au village, et que ses habitants soient enfermés dans les cales.


Le voyage vers Shangaï dura plusieurs jours, et une nuit, Tchouang se réveilla en sursaut : la flotte était arrivée et les gardes venaient chercher les prisonniers.


On les emmena dans le palais impérial, et un garde leur demandé qui était le chef de l'île. Tchouang s'avança, suivi de Lie, qui ne voulait pas quitter son ancien maître. Il annonça qu'il suivrait Tchouang jusqu'à sa mort. Et c'est se qui se passa, les deux hommes après avoir été jugés furent condamnés à l'exécution publique.



C'est ainsi que les deux moines taôistes s'étaient retrouvés sur la place publique de Shanghai. Ils allaient passer après quelques brigands et quelques infidèles à l'Empereur. Dans la file d'attente des exécutions, Tchouang et Lie se jetèrent un dernier regard, un regard complice, et ensemble ils sortirent de leur corps pour ne plus jamais y revenir.


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