Une demi-heure après avoir ajouté Ayla à ses amis, celle-ci se connecte et commence à dialoguer avec Delriss. Ça commence normalement, et la conversation va de mieux en mieux. Elle a 19 ans et a vécu en France et elle est maintenant en Nouvelle-Calédonie pour un projet d'étude. Delriss se demande pourquoi elle l'a ajouté, pourquoi une étudiante qui ne l'a jamais vu l'a cherché sur Facebook ? Il se décide de lui demander.

Delriss : "Je comprend pas, pourquoi tu m'as ajouté ?"
Ayla : "Delriss..." "Je suis ta soeur."

Le choc. Delriss n'a pourtant pas de soeur, il a toujours vécu seul avec son père. Son premier réflexe et de le dénier. Puis elle s'explique.

Ayla : "Quand maman a quitté papa, elle t'as laissé avec lui. J'ai essayé de te contacter plusieurs fois avec maman, mais papa a toujours refusé. Il a toujours cette rancoeur en lui."
Delriss : "C'est des conneries, il m'a toujours dit que ma mère est morte."
Ayla : "Elle est morte pour lui le jour où elle est parti. T'as qu'à le confronter, il te dira la vérité."

Delriss a du mal à y croire. Il y réfléchie, et c'est vrai que certaines choses ne vont pas dans sa vie, jamais il n'a été voir la tombe de sa mère, jamais il n'en a entendu parlé à part la phrase : "elle est morte, c'est tout ce qu'il faut savoir". De plus, son père disait toujours ça avec un regard de colère plus que de tristesse. Il va le voir dans la cuisine quand il fait la vaisselle.

Roger : "Ah enfin, tu vas peut-être pouvoir finalement faire quelque chose dans cette maison."
Delriss : "Est-ce que j'ai une soeur ?"

Roger lâche l'assiette qu'il tenait dans le lavabo, s'éclaboussant lui et une partie de la cuisine. Il reste immobile, il réfléchie à ce qu'il doit dire. Mais dire quelque chose était inutile pour Delriss.

Delriss : "Alors c'est vrai..."
Roger : "Comment tu sais ça ?"
Delriss : "Ayla m'a parlé."
Roger : "Surtout ne l'approche pas elle ou ta mère. c'est pour ton bien."
Delriss : "Pourquoi ?"
Roger : "Je veux te protéger."
Delriss : "This is bullshit..."

Delriss retourne dans sa chambre et il la ferme à clé. Il préfère s'éloigner de tout. Il éteint son ordinateur et va directement se coucher, il ne veut plus parler à qui que se soit, son père, Ayla, ou même ses amis. Son père le supplie d'ouvrir la porte mais Delriss ne fait rien. Il finit par s'endormir assez difficilement.

Il ne sort pas de sa chambre ce dimanche, juste en début d'après-midi pour aller au bus pour retourner au lycée. En sortant il réussi à éviter son père qui faisait sa sieste sur le canapé.

Delriss arrive à l'arrêt de bus et y retrouve Loryne, qui a toujours cette joie de vivre habituelle, de plus elle est accompagnée de son copain et d'une amie blonde à elle, qu'elle présente à Delriss.

Loryne : "Hey Delriss ! Je te présente Bruno et Cathy ! Mon copain et ma meilleure !"
Delriss : "Cool... Salut, mec. Salut, Cathy."
Bruno : "Alors je rencontre enfin le Delriss dont j'ai déjà tant entendu parler."
Delriss : "Moi aussi j'ai beaucoup entendu parler de toi, Loryne n'a que toi à la bouche."
Bruno : "C'est bon à savoir."

Le bus arrive et Loryne et Delriss mettent leurs affaires dans la soute avant d'aller à leurs places habituelles. Avant d'entrer dans le bus, Loryne donne un long baiser d'au-revoir à Bruno, ça semble durer une éternité pour Delriss qui l'attend pour aller dans le bus avec elle. Quand elle a finit, ils montent et prennent leurs places dans le fond, tous les deux sont contre la fenêtre, avec Delriss au rang juste devant Loryne, ils continuent à parler sans se regarder. Enfin... Parler c'est pas vraiment ça, car comme toujours, Loryne monopolise la conversation en ne faisant que flatter son copain Bruno. Delriss aimerait des fois qu'elle se taise, il regarde dehors et il voit alors Bruno et Cathy en train de s'embrasser et marchant loin du bus au moment où celui-ci part.

Delriss : "T'es sûr que ton copain est vraiment fidèle ?"
Loryne : "C'est absolument impossible qu'il me trompe."

Loryne n'a même pas pris la peine de regarder dehors, elle porte une sorte de confiance aveugle pour Bruno. Delriss préfère ne rien dire, ce n'est pas ses histoires. Il reste donc assis à cette place à écouter Loryne continuer à idolâtrer son copain. Mais enfin, ils arrivent à Bourail, et Quentin entre dans le bus pour s'assoir à côté de Delriss. Il se raconte leurs week-ends. Mais rapidement, Quentin se taît et regarde Cécile entrer aussi pour s'assoir juste derrière lui à côté de Loryne. Elles ont vraiment l'air d'être devenues amis.

Delriss : "Toujours pas réglé ces conneries ? Vous n'avez pas parlé depuis la soirée."
Quentin : "Disons que j'étais plus préoccupé par le fait qu'une fille est maintenant dans le coma à moitié par ma faute que par ces histoires."
Delriss : "Faudrait que tu décompresses."
Quentin : "La weed ne marche plus trop en ce moment."
Delriss : "Et ça te dirait de tirer sur des trucs ?"
Quentin : "Comment ça ?"
Delriss : "J'ai amené mon pistolet à bille, on pourra shooter des trucs à l'internat."
Quentin : "C'est pas vraiment très autorisé."
Delriss : "Arrête de prétendre que t'en a quelque chose à foutre de ça."
Quentin : "OK... Ça sera fun."

Le bus arrive au lycée et les garçons vont tous se ressembler dans la chambre à Manu. Celui-ci sort les bouteilles Et la beuverie commence, ils boivent d'abord un peu, puis c'est l'heure du repas du soir, puis ils retourne dans la chambre et finisse le reste de boisson. Manu prend alors les bouteilles de bières vides et les positionne en pyramide sur le rebord de la fenêtre. Delriss charge le pistolet, il se met à l'autre bout de la chambre et il vise, puis il tire.

Mais une bille de ce genre de pistolet ne vient pas à bout d'une bouteille en verre. La structure ne bouge même pas et la bille rebondit dans toute la chambre avant de toucher Delriss à la jambe.

Delriss : "Shit ! Fuck !"
Quentin : "C'est un des trucs les plus attardés que tu aies jamais fait jusque là."
Manu : "C'est énorme !"
Delriss : "Putain ça fait mal !"
Quentin : "Chochotte."

Et c'est dans la joie et la bonne humeur que Delriss rentre dans sa chambre ce soir là, en boitant légèrement, il s'effondre sur son lit, et il se laisse s'endormir.