Note de la fic : Non notée
Publié le 19/08/2013 à 01:17:13 par Pseudo supprimé
Evasion
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On ne m'avait pas libéré. Pour je ne sais quelle raison, je me retrouvais cloitré entre quatre murs, dans une cellule de contention. N'étant plus certain de ce qui me fut arrivé après avoir frappé les deux médecins qui tentèrent de me faire porter une camisole de force lorsqu'ils s'aperçurent que les neuroleptiques ne me faisaient aucun effet, je ne me risquerais pas à contester ce traitement.
La notion du temps m'échappait totalement. Le nombre de visite aussi. Chaque fois, c'était pour m'apporter des cachets différents. Des médoc's pour tarlouzes, si peu puissants qu'ils leur fallait m'obliger à en avaler des gobelets entiers pour m'abrutir. Dégueulasse...mais au final -bien qu'indigeste- cela faisait son petit effet ; et mes pensées devenaient si confuses que m'échappait le sens des examens qu'on me faisait subir à mon insu.
Sans ces entraves chimiques, il y a bien longtemps que j'aurais tenté de m'enfuir, ne serait-ce que pour comprendre ce qui se manigançait dans ce centre de fous. Lorsque -une fois zombifié- on me baladait de salle en salle pour divers choses dont je ne me souviens plus , parfois, en passant devant certaines portes, mon esprit s'éveillait d'un coup ; mon coeur s'emballait et je sentais l'envie (ou serait-ce un besoin ?) de me retrouver de l'autre coté pour vivre pleinement l'étrange sensation de n'être plus seul qui me submergeait.
J'imagine que la chose vous échappe. Peut-être n'avait-t-elle aucun sens et n'était en réalité qu'un effet secondaire dû à la quantité astronomique de cachetons avec lesquels on me gavait ; mais malgré tout l'endroit se révélait aussi net que les employés qui le peuplaient.
Les heures se succédaient et les drogues perdaient peu à peu l'influences qu'elles avaient sur moi. Assis contre un des murs capitonnés de ma cellule, une jambe tendu devant moi et l'autre repliée, je me mis à sourire lorsque je m'en rendis compte. Je reprenais pleinement mes droits sur mon corps et mes pensées. Cela signifiait toujours la même chose : j'allais avoir de la visite. Ces enfoirés avaient calculés le temps d'effet des drogues et faisaient toujours preuve d'un suivi rigoureux.
Je ne fus pas dans l'erreur, et déjà la porte s'ouvrit. Que ne fut ma surprise lorsque la belle Alma entra, comme une fleur, tout de blanc vêtue, accompagnée d'un homme à lunettes portant lui aussi une blouse blanche. Pas une seule fois elle ne m'avait fait l'honneur de se montrer présente dans mon antre. Cela n'étais pas normal, je le sentais. Mon sourire disparut aussitôt.
D'un pas alerte et gracile, elle s'avança vers moi et s'agenouilla à mes cotés. Intrigué, sans changer de position, je tournai la tête vers elle et la fixai dans les yeux, l'air méfiant.
—Bonjour Alexis, me souhaita-t-elle, toute contente, en arborant un magnifique sourire mal simulé.
—Bien le bonjour, répondis-je poliment.
—Comment te sens-tu ?
—Vous le savez parfaitement.
—Parfait. J'ai cela pour toi, m'annonça-t-elle en me montrant un gobelet de gélules multicolores comme je n'en avais jamais vu.
—Désolé, ils sont pas comme d'habitude ceux-là. Je n'ai pas confiance. Si ce sont des suppositoires, je vais devoir vous inviter à vous les mettre vous-même.
—Avale-les, puis nous irons en balade.
—Je ne suis pas contre une balade avec vous. Éloignez ces machins et allons-y.
—Hors de question. Tu pourrais t'échapper.
—M'échapper ? C'est une idée qui me plait bien, dis-je d'un ton sérieux.
Excédé, l'homme à lunettes s'approcha tout en essayant d'avoir l'air menaçant. Instinctivement, je repoussai Alma en dépliant ma jambe. Elle roula en arrière et je me retrouvais allongé sur le sol matelassé. Dans cette posture ridicule, j'essayai de repousser l'homme en levant les pieds dans sa direction. Mes coups furent énergiques, mais le salaud réussi à immobiliser une de mes jambes. Le pire fut que cette traitresse d'Alma en profita pour se jeter sur moi. En moins de deux, je fus maitrisé et mis assis, forcé d'avaler leurs foutus cachetons. Les autres étaient dégueux...ceux-là l'étaient tout autant.
Profitant du fait que je m'étouffe en avalant une pilule de travers, l'homme m'obligea à me lever ; et cette dernière passa toute seule. Étrangement, alors qu'habituellement l'effet des drogues se faisait aussitôt ressentir, là il ne sa passa rien. Alma posa sa main sur mon visage et me força à la regarder dans les yeux.
—C'est bon, tu es K.O ? Me demanda-t-elle.
J'hésitais à lui répondre. J'aurais pu faire semblant d'être drogué.
—Tes nouveaux médoc's valent pas un clou, connasse.
—HEIN ?!
—Quand on est poli, on dit « comment ». C'est décidé, je m'évade.
Profitant du fait qu'elle soit surprise, je la repoussai en la chargeant. Elle rebondit contre un mur et perdit l'équilibre alors que l'homme à lunettes se rua sur moi. Il enroula ses bras autour de ma taille pour me maintenir en place, mais je me débattis si ardemment qu'il me fut possible de me retourner vers lui.
—TOI ! J'TE MORDS L'OEIL !
Le coup de boule que je lui décochai fut si violent qu'il lâcha prise. Son nez sembla s'être enfoncé dans son crâne aussi profondément que provenait son cri de douleur. Son sang, jaillissant tel le jet une fontaine au milieu d'un parc, inonda le coton de la cellule. Profitant de la confusion, je me mis à courir vers la porte.
Sur le moment, je ne pensai même pas à retirer ma camisole. Le plus dur avait été fait, je n'aurais certainement droit qu'à une tentative. J'allais m'échapper par n'importe quel moyen.
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On ne m'avait pas libéré. Pour je ne sais quelle raison, je me retrouvais cloitré entre quatre murs, dans une cellule de contention. N'étant plus certain de ce qui me fut arrivé après avoir frappé les deux médecins qui tentèrent de me faire porter une camisole de force lorsqu'ils s'aperçurent que les neuroleptiques ne me faisaient aucun effet, je ne me risquerais pas à contester ce traitement.
La notion du temps m'échappait totalement. Le nombre de visite aussi. Chaque fois, c'était pour m'apporter des cachets différents. Des médoc's pour tarlouzes, si peu puissants qu'ils leur fallait m'obliger à en avaler des gobelets entiers pour m'abrutir. Dégueulasse...mais au final -bien qu'indigeste- cela faisait son petit effet ; et mes pensées devenaient si confuses que m'échappait le sens des examens qu'on me faisait subir à mon insu.
Sans ces entraves chimiques, il y a bien longtemps que j'aurais tenté de m'enfuir, ne serait-ce que pour comprendre ce qui se manigançait dans ce centre de fous. Lorsque -une fois zombifié- on me baladait de salle en salle pour divers choses dont je ne me souviens plus , parfois, en passant devant certaines portes, mon esprit s'éveillait d'un coup ; mon coeur s'emballait et je sentais l'envie (ou serait-ce un besoin ?) de me retrouver de l'autre coté pour vivre pleinement l'étrange sensation de n'être plus seul qui me submergeait.
J'imagine que la chose vous échappe. Peut-être n'avait-t-elle aucun sens et n'était en réalité qu'un effet secondaire dû à la quantité astronomique de cachetons avec lesquels on me gavait ; mais malgré tout l'endroit se révélait aussi net que les employés qui le peuplaient.
Les heures se succédaient et les drogues perdaient peu à peu l'influences qu'elles avaient sur moi. Assis contre un des murs capitonnés de ma cellule, une jambe tendu devant moi et l'autre repliée, je me mis à sourire lorsque je m'en rendis compte. Je reprenais pleinement mes droits sur mon corps et mes pensées. Cela signifiait toujours la même chose : j'allais avoir de la visite. Ces enfoirés avaient calculés le temps d'effet des drogues et faisaient toujours preuve d'un suivi rigoureux.
Je ne fus pas dans l'erreur, et déjà la porte s'ouvrit. Que ne fut ma surprise lorsque la belle Alma entra, comme une fleur, tout de blanc vêtue, accompagnée d'un homme à lunettes portant lui aussi une blouse blanche. Pas une seule fois elle ne m'avait fait l'honneur de se montrer présente dans mon antre. Cela n'étais pas normal, je le sentais. Mon sourire disparut aussitôt.
D'un pas alerte et gracile, elle s'avança vers moi et s'agenouilla à mes cotés. Intrigué, sans changer de position, je tournai la tête vers elle et la fixai dans les yeux, l'air méfiant.
—Bonjour Alexis, me souhaita-t-elle, toute contente, en arborant un magnifique sourire mal simulé.
—Bien le bonjour, répondis-je poliment.
—Comment te sens-tu ?
—Vous le savez parfaitement.
—Parfait. J'ai cela pour toi, m'annonça-t-elle en me montrant un gobelet de gélules multicolores comme je n'en avais jamais vu.
—Désolé, ils sont pas comme d'habitude ceux-là. Je n'ai pas confiance. Si ce sont des suppositoires, je vais devoir vous inviter à vous les mettre vous-même.
—Avale-les, puis nous irons en balade.
—Je ne suis pas contre une balade avec vous. Éloignez ces machins et allons-y.
—Hors de question. Tu pourrais t'échapper.
—M'échapper ? C'est une idée qui me plait bien, dis-je d'un ton sérieux.
Excédé, l'homme à lunettes s'approcha tout en essayant d'avoir l'air menaçant. Instinctivement, je repoussai Alma en dépliant ma jambe. Elle roula en arrière et je me retrouvais allongé sur le sol matelassé. Dans cette posture ridicule, j'essayai de repousser l'homme en levant les pieds dans sa direction. Mes coups furent énergiques, mais le salaud réussi à immobiliser une de mes jambes. Le pire fut que cette traitresse d'Alma en profita pour se jeter sur moi. En moins de deux, je fus maitrisé et mis assis, forcé d'avaler leurs foutus cachetons. Les autres étaient dégueux...ceux-là l'étaient tout autant.
Profitant du fait que je m'étouffe en avalant une pilule de travers, l'homme m'obligea à me lever ; et cette dernière passa toute seule. Étrangement, alors qu'habituellement l'effet des drogues se faisait aussitôt ressentir, là il ne sa passa rien. Alma posa sa main sur mon visage et me força à la regarder dans les yeux.
—C'est bon, tu es K.O ? Me demanda-t-elle.
J'hésitais à lui répondre. J'aurais pu faire semblant d'être drogué.
—Tes nouveaux médoc's valent pas un clou, connasse.
—HEIN ?!
—Quand on est poli, on dit « comment ». C'est décidé, je m'évade.
Profitant du fait qu'elle soit surprise, je la repoussai en la chargeant. Elle rebondit contre un mur et perdit l'équilibre alors que l'homme à lunettes se rua sur moi. Il enroula ses bras autour de ma taille pour me maintenir en place, mais je me débattis si ardemment qu'il me fut possible de me retourner vers lui.
—TOI ! J'TE MORDS L'OEIL !
Le coup de boule que je lui décochai fut si violent qu'il lâcha prise. Son nez sembla s'être enfoncé dans son crâne aussi profondément que provenait son cri de douleur. Son sang, jaillissant tel le jet une fontaine au milieu d'un parc, inonda le coton de la cellule. Profitant de la confusion, je me mis à courir vers la porte.
Sur le moment, je ne pensai même pas à retirer ma camisole. Le plus dur avait été fait, je n'aurais certainement droit qu'à une tentative. J'allais m'échapper par n'importe quel moyen.