Note de la fic : Non notée

Chienne_de...._mais_vous_vous_attendiez_a_quoi__


Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué



Chapitre 2


Publié le 19/08/2013 à 01:16:57 par Pseudo supprimé

Le corps d’Alarion était tellement ravagé que les gardes avaient du le trainer pour l’amener à son procès.
Il avait été à deux doigts de mourir après que Sèvres l’eût frappé avec la pince.
Quand il y repensait plus attentivement c’était plutôt une tenaille, mais peu importe. Alarion vit le regard désapprobateur du roi quand il vit qu’il avait la pommette fracturée.
Il en connaissait un qu’il allait passer un sale quart d’heure… Eliliari se leva et fit taire la salle de la main.
_ Chère assemblée ! déclara-t-il d’une voix forte. Après le meurtre immonde du Seigneur Xenta, j’ai décidé de juger moi-même cette affaire. Hier, il nous a montré l’étendu de sa folie et de sa traitrise ! Je vous jure sur ma vie qu’un tel individu ne partira pas d’ici avant d’être châtié !
Tout le monde salua le discours du roi en applaudissant. Il rassit et continua :
_ Commençons par le meurtre de Balry. Une patrouille a trouvé son escorte entièrement morte, il est évident qu’elle a subi une embuscade des plus lâches. En fouillant rapidement les cadavres, la tête du Seigneur du Nord a été découverte… (Tout le monde eût un geste de dégoût.) mais ce n’est pas tout, un survivant a été sauvé et il a été témoin de toute la scène !
Comme par hasard… pensa Alarion avec dépit.
Un soldat recouvert de bandages fit son entrer et salua le roi.
_ Raconte-nous tout ce que tu sais, soldat, ordonna Eliliari d’une voix douce.
Ce dernier acquiesça et entama son récit :
_ Nous faisions route vers le château de feu mon seigneur quand nous avons été attaqués. (Il trembla.) Ils ne nous ont laissé aucune chance mon roi… des archers descendaient nos hommes sans qu’ils puissent riposter. J’ai moi-même reçu trois flèches dans la poitrine, dit-il en montrant ses blessures. J’étais encore conscient quand j’ai vu le Porte-Guerre tuer sauvagement mon seigneur.
Le roi prit une mine triste et déclara :
_ Je te remercie brave soldat, ton courage sera récompensé ! (Il se leva de nouveau.) Une telle sincérité ne peut pas être mise en doute ! Pensez-vous qu’Alarion est coupable du meurtre du Seigneur du Nord Balry ?
L’assemblée répondit oui comme un seul homme.
Ce procès était complètement truqué et fantaisiste, Alarion était pratiquement sûr que ce soldat blessé n’avait même pas accompagné pas Balry et qu’il était à la solde du roi.
Comment avait-il pu le voir commettre ce crime puisqu’il n’y était pas ?
Selon toute logique, il mentait.
_ Maintenant passons au meurtre du roi de Feralyn, continua le roi, nous avons aussi un témoin qui corrobore les faits. (Il montra la porte du doigt.) La reine elle-même !
Lyserra fit immédiatement son entrée d’une manière assez fébrile.
Néanmoins, quand elle croisa le regard d’Alarion elle lui montra toute sa haine.
Elle arriva devant son mari et s’arrêta.
_ Racontez-nous ce qui s’est passé ma chère…
La reine faillit éclater en sanglot mais elle se reprit très vite.
_ C’était après le banquet… nous avions tous beaucoup mangé, surtout mon père qui adore la nourriture. (Elle fit une courte pause.) Adorait… rectifia-t-elle.
_ Continue, dit le roi d’un ton paternel.
_ Oui, je l’ai donc rejoint dans sa chambre pour pouvoir discuter avec lui d’une chose importante, continua-t-elle. C’est là que l’ancien Porte-Guerre est arrivé sans prévenir. (Son visage s’assombrit soudainement.) Mon père l’aimait beaucoup et il était sur le point de l’étreindre quand… (Elle eût un sanglot.) il lui a planté un couteau dans la gorge. Il s’est ensuite déchainé sur mon père comme une bête sauvage. J’ai essayé de l’arrêter mais il m’a tailladé la joue, il s’est fait enfui juste après. (Lyserra se prit la tête de ses deux mains.) C’était horrible… horrible.
Tout le monde fut sous le choc après ce témoignage éprouvant.
Personne ne semblait le remarquer mais cette histoire ne collait pas.
Alarion en avait plus qu’assez de ses mensonges extravagants, il décida alors d’intervenir :
_ Si je vous ai attaqué où est votre blessure ?
_ Je l’ai soignée juste après ton abominable meurtre, intervint Eliliari.
Alarion eût un petit rire.
_ Comme par hasard…
Le roi se leva et tendit sa main vers Lyserra.
_ Maintenant c’est au tour de la magie de montrer à tous ta félonie ! déclara-t-il avec détermination.
Ses yeux devinrent blancs et il psalmodia quelques paroles inaudibles.
Tout à coup, une longue entaille apparut sur la joue de la reine.
L’assemblée entière fut époustouflée par le tour de force d’Eliliari.
_ Ca ne prouve rien ! dit Alarion avec colère.
Le roi sourit.
_ Bien sûr que si, j’ai utilisé un sort de révélation, rétorqua-le roi, qui a permit de montrer l’ancienne blessure de ma reine. (Il claqua des doigts et le visage de Lyserra redevint normal.)
_ Admettons que j’ai bien tué Balry et le roi de Feralyn…
_ Tu les as tués ! le coupa Eliliari en se rasseyant.
_ Pourquoi serais-je revenu à Luminä alors que je savais que j’allais me faire arrêter ? continua Alarion en ignorant la remarque du roi. Cette histoire ne tient pas debout ! (Il se retourna et fit face à la foule.) Ne voyez-vous donc pas qu’on m’a piégé et que tout le monde ment ? (Aucune réaction, Alarion soupira de frustration.) Bien sûr que non… vous êtes bien trop stupides !
L’assemblée hua l’ancien Porte-Guerre qui se fichait comme d’une guigne de leur réaction.
Lyserra essuya une larme et revint à la charge :
_ Vous nous traitez de menteur mais comment pouvez-vous nier avoir tué mon père alors que j’étais là ? (Elle eût un sanglot.) Niez-vous aussi le fait de m’avoir violée ! Vous n’êtes qu’un monstre ! Vous méritez la mort !
Tout le monde cria à mort après la déclaration fracassante de la reine. Alarion secoua la tête.
_ Je ne vous ai jamais touché Lyserra, dit-il avec froideur. C’est même-vous qui avez essayé de coucher avec moi !
La salle commença à protester violemment contre ses propos et menaçait de déborder les gardes pour tuer l’accusé.
Honnêtement, Alarion n’attendait que ça.
Mais même avec une émeute il n’irait pas très à cause de ses blessures et de ses chaines.
_ Silence ! cria subitement le roi.
Tout le monde se tut comme un seul homme.
_ Ce nouveau mensonge ne fait que confirmer la folie de l’accusé, ses actes sont irrationnels c’est pour cela qu’il est revenu après ses forfaits ! reprit-t-il avec force. Pour prouver les dires de la reine j’appelle Sèvres, ancien garde du corps de la reine et nouveau commandant des armées !
Ce dernier arriva d’un pas rapide dans la salle.
A la vue de son visage, beaucoup eurent une expression de dégoût.
Sèvres s’arrêta à côté de la reine et déclara d’une voix forte :
_ J’étais le garde du corps de la reine quand l’accusé l’escortait de Feralys à Luminä. J’ai tout de suite remarqué les regards lubriques qu’il lui lançait mais je n’ai jamais pensé qu’il oserait passer à l’acte. (Il fit une petite pause pour augmenter l’intensité de son témoignage.) J’ai bien essayé de l’empêcher d’entrer dans la tente, reprit-il, mais il a ordonné à ses hommes de m’attacher à un arbre. Là, il m’a sauvagement tailladé le visage à l’aide d’un poignard. (Il sortit un couteau.) Avec ce poignard ! Puis, il m’a laissé à mon sort… à une mort lente et douloureuse. Même attaché à cet arbre je pouvais entendre les cris de la reine pendant qu’il la violait. (Il prit une mine sombre.) Je n’ai pas su la protéger, tout est de ma faute. (Il désigna Eliliari.) Je serais mort à l’heure qu’il est si les courageux soldats du roi ne m’avaient pas trouvé !
L’assemblée fut écœurée par le récit de l’ancien mercenaire.
Sèvres s’arrêta et lança un furtif regard de haine à Alarion.
Le roi congédia le nouveau commandant et la reine en les remerciant d’avoir effectué leur devoir dans un moment si difficile.
_ Bien, les deux autres victimes, Dame Lara épouse du défunt Balry et Amandine épouse du Porte-Guerre Morën ne pourront pas venir témoigner, déclara Eliliari d’un ton formel. En effet, elles craignent d’être tuées par les partisans de l’accusé si jamais elles venaient à parler, ce que je comprends tout à fait.
Alarion ne voyait qu’une seule explication : les deux femmes avaient refusé de témoigner.
Cela lui faisait chaud au cœur de voir qu’Amadine ne l’avait pas trahi, le roi et Morën avaient du être fous de rage.
Le roi se leva et dit d’une voix profonde :
_ J’ai confiance en mon peuple et je sais qu’il prendra la bonne décision. C’est pourquoi j’ai décidé de laisser cette noble assemblée populaire décider du sort de l’accusé. (La foule applaudit cette déclaration.) Au vu des actes de barbaries et félonies proférés par Alarion, ancien Porte-Guerre, je requiers qu’il soit châtié comme un traitre !
Alarion fut figé de surprise.
Jamais il n’aurait pensé que le roi lui infligerait le châtiment des traitres qui était bien pire que le châtiment des meurtriers.
Même avec son entrainement il ne savait pas s’il serait capable d’encaisser ce supplice.
_ Tout ce que vous avez à faire est de venir voir mes scribes et de répondre par ‘’oui’’ ou par ‘’non’’, reprit le roi. Si les non l’emportent, il sera relâché. Mais si c’est les oui… il sera exécuté en tant que traitre ! Le vote s’effectuera demain, je vous laisse le temps de décider. La séance est levée.
On emmena d’abord Alarion qui était littéralement porté par deux gardes.
Il traversa plusieurs salles et entra dans les profondeurs de la forteresse.
Une fois arrivé devant sa geôle, on le jeta violemment dans sa cellule.
Alarion cria de douleur quand il heurta le sol.
Il se traina difficilement vers le fond et finit par attraper sa gourde.
Il but avidement trois gorgées et s’essuya la bouche avec sa main.
Il pouvait en finir s’il le voulait, il lui suffisait d’arrêter de prendre le remède et d’attendre deux ou trois jours que le poison le tue.
Il souffrirait certes mais son calvaire ne durerait qu’une quinzaine de minutes alors que le châtiment du traitre durait trois jours en tout.
Alarion écarta vivement cette idée. Le roi lui ferait peut-être subir une mort horrible mais il refusait d’être considéré comme un lâche en laissant le kiras le tuer, son nom était déjà assez sali comme cela.
Il savait que son choix était idiot mais il ne pouvait rien faire contre son honneur et son amour propre.
Eliliari l’avait peut-être déchu de sa nationalité mais il restait un Narshan et il mourrait comme tel.


Le lendemain, Alarion faisait de nouveau face à cette assemblée populaire qui avait décidé de son destin, que le roi ait truqué les votes ou non son sort était déjà scellé. Si seulement le peuple savait qu’il condamnait la mauvaise personne… Le roi ouvrit lentement la lettre contenant les résultats et la lu attentivement.
Il fronça les sourcils et regarda l’assemblée qui attendait impatiemment les résultats.
Ce petit jeu dura cinq bonnes minutes avant qu’Eliliari ne décide d’annoncer avec triomphe ce que le peuple voulait tant :
_ Une majorité écrasante de oui !
L’assemblée explosa de joie et cria le nom du roi avec ferveur. Ce dernier pointa Alarion du doigt.
_ Par le pouvoir et la légitimité conférée par le peuple du royaume de Narsha, je te condamne au châtiment du traitre qui se déroulera sous trois jours ! Le premier, tu seras attaché à un poteau sur la place publique pour montrer à tout le monde l’étendu de ta félonie. Le deuxième jour, tu seras torturé et brisé. Et enfin le troisième… tu seras pendu, écartelé puis brulé vif !
Même en s’attendant à ce jugement, Alarion sentit une chose qu’il n’avait pas sentie depuis longtemps : la peur.
Quelque chose de terrible qui vous prenait aux tripes et qui ne vous lâchait plus.
_ Mes chers compatriotes ! reprit le roi. Ce jour est un moment historique, c’est pour cela que j’ai décidé de vous annoncer une grande nouvelle ! (Tout le monde se tut et écouta attentivement le souverain qui jubilait d’avance.) En vertu de mon mariage avec Lyserra reine de Feralyn après la mort de son père, son royaume d’origine est désormais rattaché au notre ! (L’assemblée salua avec allégresse cette déclaration.) J’ai l’honneur de vous annoncer la naissance de l’empire narshan !
Tout le monde se prosterna devant Eliliari, même Alarion fut forcé par les gardes de montrer son respect et sa déférence envers l’homme qu’il détestait le plus au monde.
Il mesurait maintenant à quel point le plan du roi était parfait : il faisait assassiner Balry et le roi de Feralyn et le faisait accuser, ainsi il éliminait les deux personnes les plus dangereuses pour lui et il gagnait un royaume et à fortiori un empire.
Demain, il commencerait son calvaire par l’humiliation publique, les gens viendraient l’insulter, lui cracher dessus, le frapper et cela toute la journée.
Il appréhendait vraiment ce moment, ce peuple qu’il avait hardiment servi et défendu toute sa vie allait le tourmenter.
Alarion sentit qu’on le tirait violemment.
Il revint à la réalité et remarqua que les gardes le ramenaient déjà à sa cellule.
Il regarda une dernière fois le roi qui buvait les applaudissements et les acclamations de l’assemblée comme du bon vin.


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