Note de la fic : Non notée
L__Autobiographie_de_Kaileena
Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué
Chapitre 14 : Obscure Lecture
Publié le 19/08/2013 à 01:15:34 par Pseudo supprimé
[bon, voila un petit entracte, qui pourrait devenir un épilogue si je n'ai pas de commentaire. J'attend qu'au moins un lecteur se manifeste avant de poster la suite. Je précise au passage que par contre, j'ai arrêté la réécriture de mes chapitres jusqu'à celui ci-dessous, et que donc la qualité des suivants commence à dater et sera/it sûrement moindre quand/si je la poste/rai. ]
[c]~°~.~{ Rajpûtana - présent }~.~°~[/c]
Un silence plana dans la salle vide. Le regard de Jägdish s'assombrit, quand il eut fini de lire à voix basse. Hélas, le livre qu'il tenait dans ses mains ne lui était d'aucun secours. Il avait beau espérer, lire, comprendre : rien dans ces lignes ne pouvait guérir ses démons. L'innocence, la candeur enfantine,... elles étaient bien loin de lui, maintenant. Que lui importait de connaître l'histoire d'une jeune fillette exilée, étrangère à sa civilisation ? L'indien referma les premières pages de l'autobiographie de Kaileena flegmatiquement. Cela ne le concernait pas. Depuis leur retour à la capitale, tout ce qui le préoccupait était de trouver des réponses, une solution...
Il avait profité du débarquement pour recenser chacun des manuscrits qu'ils avaient pu ramener intacts de leur voyage, et les transférer au palais, pendant que son maître était affairé à l'évaluation des trésors. Ce dernier lui assigna bientôt l'analyse de trois d'entre eux (une dague bleue dont le manche était en verre, un grand sablier de six mètres de haut et un bâton surmonté d'un tête de serpent). Le mystérieux masque, que le Maharadjah avait porté durant la bataille, était parti en poussière dès que celui-ci l'avait tombé. Mais, quoi que de nombreux soldats lui aient du la réussite, sa majesté avait catégoriquement refusé de révéler où et comment il l'avait obtenu, mettant ses sujets en garde de ses terribles secrets. Malheureusement, les objets de la Salle du Trône ne s'était pas avérés plus magiques, en dépit de leur beauté. Jägdish avait suggéré d'offrir l'imposant réceptacle à un pays voisin, et de ranger l'arme chétive dans la salle des trésors. Quant à la crosse de métal, il en fit sa propre acquisition, afin de s'y appuyer lorsqu'il se déplaçait. La vieillesse avait sur lui abattu sa main griffue.
L'heure se faisait tardive, à présent. L'érudit se laissa peser de toute sa langueur sur son fauteuil, le volume tenu dans sa main sur l'accoudoir. Il commençait à fatiguer d'ouvrir ses yeux. La bougie solitaire qu'il avait allumée pour sa lecture, éclairait en même temps depuis la table les piles d'ouvrages sorties de leur étagère. Le vieil homme en avait épluché deux sur l'architecture et un sur la mécanique. Cela serait suffisant pour la nuit. Mieux valait pour lui qu'on ne le sache pas dans la bibliothèque. Son Maharadjah aimait les sciences occultes, et se renseignait souvent des travaux de son vizir auprès de lui, quand l'occasion le permettait. S'il avait pris connaissance de ceux actuels, il se serait sans doute penché sur ses études intimes. Or, le vieil homme n'était pas encore prêt à se confier. Il ne tenait pas à lui apprendre la nouvelle. Lui-même n'était pas prêt à l'accepter. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle il se trouvait là, à chercher des informations, tout seul dans l'obscurité. Alors autant que personne ne découvre sa nouvelle inquiétude...
Tel une intruse parmi les reliques de papier, l'Autobiographie de l'Impératrice s'était démarquée dès le premier regard aux yeux de Jägdish. Sa couverture était bien plus soignée que les autres, de par diverses ornementations et gravures étincelantes. L'auteur de cette oeuvre semblait avoir clairement affiché l'importance qu'elle lui avait donnée, si grand était le soin qu'on avait mis à sa présentation.
En le feuilletant, le sage espérait tantôt y trouver des éclaircissements sur ce qu'il avait vu, ce fameux jour où toutes ses croyances furent réduites à néant. Il n'était pas le seul à avoir été traumatisé par cet impensable phénomène. Quelle logique pouvait avoir permi à cela d'arriver ? Quelle logique pouvait l'avoir fait exister ? Mais surtout, avait-ce un rapport avec le plus grand souhait de sa vie... ? Durant toute la traversée jusqu'au pays, il n'avait pu écarter ces questions de son esprit, harcelé nuit et jour par ce souvenir. Et il savait que seules leurs réponses pourrait y mettre fin. Tout le temps, il revoyait la scène se dérouler devant lui, dans son plafond, le soir, dans les couloirs, dans les vagues, dans l'horizon... Un homme, un roi, avait défié la réalité. Personne n'avait compris ce qu'il s'était passé. Quelques hommes continuaient de croire intérieurement que leur souverain était bel et bien mort, que sa propre rapière l'avait effectivement pourfendu, et que le cadavre, changé en statue qu'ils avaient dûe ensuite abandonner dans la Chambre, était le sien. L'autre majorité savait ne pas avoir été trahie. Jägdish en faisait partie. Lui et le Maharadjah se connaissaient depuis longtemps. Il pouvait voir dans ses yeux qu'il était sincère, que c'était bien lui qui les dirigeait maintenant vers Jaipur, la grande cité. Que c'était bien le même vaincu, le même tombé raide, tué, le même qui juste après devenait le vainqueur, le chevalier au masque d'ivoire, son propre assassin, mais vivant et permis de le rester, pour encore des centaines de jours. Depuis, son conseiller n'avait pu arrêter d'y penser : un jour, pourrait-il lui aussi échapper à son funeste sort ?
Malheureusement pour le vieillard, les premières phrases de l'autobiographie avaient immédiatement répondu à cette question : la chose était impossible. Formellement interdite, qui plus est. Un être appelé "Dahaka" était l'impartial gardien de cette règle. S'il était bien le monstre dont il venait juste de lire la puissance, la sienne était beaucoup trop moindre pour oser l'affronter, quoi qu'aient pu être ses anciens exploits. Le magicien sentait ses forces diminuer d'une année sur l'autre. Bientôt, il n'aurait même plus le pouvoir de se lever de son lit. Le temps avait eu raison de lui, comme jadis il avait eu raison de sa propre maîtresse. Pourtant, cette dernière semblait avoir réussi à l'accepter. C'était dans l'ordre du monde. Tout ce qui nait finit par mourir. Il lui avait fallu à elle près de vingt siècles pour le comprendre, grâce à ses mémoires. Celles-là mêmes dont le sage était en possession. A la période exacte où il avait besoin de l'entendre, d'écouter quelqu'un, une voix qui puisse alléger un peu, ne serait-ce qu'un tout petit peu, son fardeau. Etait-ce un hasard ? Etait-ce le destin qui avait déposé dans ses mains le livre de la déesse ? Etait-ce là le sens de ce qu'il avait vu ? Etait-ce sa Réponse, depuis toutes ces années ? Et si l'impasse venait d'une vieille et mauvaise direction...
Alors le récit de Kaileena serait sa nouvelle boussole. Plus intéressé que jamais, le vizir reprit cet ouvrage. La flamme de son espoir renaissait enfin. Son coeur en venait à cogner d'enthousiasme contre sa poitrine. La plume de l'impératrice, la forme de ses lettres, l'encre, brillaient d'une magnificence inédite. Elle était sa promesse d'une paix intérieure, qu'il attendait depuis si longtemps...
[c]~°~.~{ Rajpûtana - présent }~.~°~[/c]
Un silence plana dans la salle vide. Le regard de Jägdish s'assombrit, quand il eut fini de lire à voix basse. Hélas, le livre qu'il tenait dans ses mains ne lui était d'aucun secours. Il avait beau espérer, lire, comprendre : rien dans ces lignes ne pouvait guérir ses démons. L'innocence, la candeur enfantine,... elles étaient bien loin de lui, maintenant. Que lui importait de connaître l'histoire d'une jeune fillette exilée, étrangère à sa civilisation ? L'indien referma les premières pages de l'autobiographie de Kaileena flegmatiquement. Cela ne le concernait pas. Depuis leur retour à la capitale, tout ce qui le préoccupait était de trouver des réponses, une solution...
Il avait profité du débarquement pour recenser chacun des manuscrits qu'ils avaient pu ramener intacts de leur voyage, et les transférer au palais, pendant que son maître était affairé à l'évaluation des trésors. Ce dernier lui assigna bientôt l'analyse de trois d'entre eux (une dague bleue dont le manche était en verre, un grand sablier de six mètres de haut et un bâton surmonté d'un tête de serpent). Le mystérieux masque, que le Maharadjah avait porté durant la bataille, était parti en poussière dès que celui-ci l'avait tombé. Mais, quoi que de nombreux soldats lui aient du la réussite, sa majesté avait catégoriquement refusé de révéler où et comment il l'avait obtenu, mettant ses sujets en garde de ses terribles secrets. Malheureusement, les objets de la Salle du Trône ne s'était pas avérés plus magiques, en dépit de leur beauté. Jägdish avait suggéré d'offrir l'imposant réceptacle à un pays voisin, et de ranger l'arme chétive dans la salle des trésors. Quant à la crosse de métal, il en fit sa propre acquisition, afin de s'y appuyer lorsqu'il se déplaçait. La vieillesse avait sur lui abattu sa main griffue.
L'heure se faisait tardive, à présent. L'érudit se laissa peser de toute sa langueur sur son fauteuil, le volume tenu dans sa main sur l'accoudoir. Il commençait à fatiguer d'ouvrir ses yeux. La bougie solitaire qu'il avait allumée pour sa lecture, éclairait en même temps depuis la table les piles d'ouvrages sorties de leur étagère. Le vieil homme en avait épluché deux sur l'architecture et un sur la mécanique. Cela serait suffisant pour la nuit. Mieux valait pour lui qu'on ne le sache pas dans la bibliothèque. Son Maharadjah aimait les sciences occultes, et se renseignait souvent des travaux de son vizir auprès de lui, quand l'occasion le permettait. S'il avait pris connaissance de ceux actuels, il se serait sans doute penché sur ses études intimes. Or, le vieil homme n'était pas encore prêt à se confier. Il ne tenait pas à lui apprendre la nouvelle. Lui-même n'était pas prêt à l'accepter. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle il se trouvait là, à chercher des informations, tout seul dans l'obscurité. Alors autant que personne ne découvre sa nouvelle inquiétude...
Tel une intruse parmi les reliques de papier, l'Autobiographie de l'Impératrice s'était démarquée dès le premier regard aux yeux de Jägdish. Sa couverture était bien plus soignée que les autres, de par diverses ornementations et gravures étincelantes. L'auteur de cette oeuvre semblait avoir clairement affiché l'importance qu'elle lui avait donnée, si grand était le soin qu'on avait mis à sa présentation.
En le feuilletant, le sage espérait tantôt y trouver des éclaircissements sur ce qu'il avait vu, ce fameux jour où toutes ses croyances furent réduites à néant. Il n'était pas le seul à avoir été traumatisé par cet impensable phénomène. Quelle logique pouvait avoir permi à cela d'arriver ? Quelle logique pouvait l'avoir fait exister ? Mais surtout, avait-ce un rapport avec le plus grand souhait de sa vie... ? Durant toute la traversée jusqu'au pays, il n'avait pu écarter ces questions de son esprit, harcelé nuit et jour par ce souvenir. Et il savait que seules leurs réponses pourrait y mettre fin. Tout le temps, il revoyait la scène se dérouler devant lui, dans son plafond, le soir, dans les couloirs, dans les vagues, dans l'horizon... Un homme, un roi, avait défié la réalité. Personne n'avait compris ce qu'il s'était passé. Quelques hommes continuaient de croire intérieurement que leur souverain était bel et bien mort, que sa propre rapière l'avait effectivement pourfendu, et que le cadavre, changé en statue qu'ils avaient dûe ensuite abandonner dans la Chambre, était le sien. L'autre majorité savait ne pas avoir été trahie. Jägdish en faisait partie. Lui et le Maharadjah se connaissaient depuis longtemps. Il pouvait voir dans ses yeux qu'il était sincère, que c'était bien lui qui les dirigeait maintenant vers Jaipur, la grande cité. Que c'était bien le même vaincu, le même tombé raide, tué, le même qui juste après devenait le vainqueur, le chevalier au masque d'ivoire, son propre assassin, mais vivant et permis de le rester, pour encore des centaines de jours. Depuis, son conseiller n'avait pu arrêter d'y penser : un jour, pourrait-il lui aussi échapper à son funeste sort ?
Malheureusement pour le vieillard, les premières phrases de l'autobiographie avaient immédiatement répondu à cette question : la chose était impossible. Formellement interdite, qui plus est. Un être appelé "Dahaka" était l'impartial gardien de cette règle. S'il était bien le monstre dont il venait juste de lire la puissance, la sienne était beaucoup trop moindre pour oser l'affronter, quoi qu'aient pu être ses anciens exploits. Le magicien sentait ses forces diminuer d'une année sur l'autre. Bientôt, il n'aurait même plus le pouvoir de se lever de son lit. Le temps avait eu raison de lui, comme jadis il avait eu raison de sa propre maîtresse. Pourtant, cette dernière semblait avoir réussi à l'accepter. C'était dans l'ordre du monde. Tout ce qui nait finit par mourir. Il lui avait fallu à elle près de vingt siècles pour le comprendre, grâce à ses mémoires. Celles-là mêmes dont le sage était en possession. A la période exacte où il avait besoin de l'entendre, d'écouter quelqu'un, une voix qui puisse alléger un peu, ne serait-ce qu'un tout petit peu, son fardeau. Etait-ce un hasard ? Etait-ce le destin qui avait déposé dans ses mains le livre de la déesse ? Etait-ce là le sens de ce qu'il avait vu ? Etait-ce sa Réponse, depuis toutes ces années ? Et si l'impasse venait d'une vieille et mauvaise direction...
Alors le récit de Kaileena serait sa nouvelle boussole. Plus intéressé que jamais, le vizir reprit cet ouvrage. La flamme de son espoir renaissait enfin. Son coeur en venait à cogner d'enthousiasme contre sa poitrine. La plume de l'impératrice, la forme de ses lettres, l'encre, brillaient d'une magnificence inédite. Elle était sa promesse d'une paix intérieure, qu'il attendait depuis si longtemps...