Note de la fic : Non notée

Ma_terrible_annee_au_lycee_!


Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué



Chapitre 3


Publié le 19/08/2013 à 01:15:33 par Pseudo supprimé

Incrédule, j'ouvris mon livre de sciences économiques et tenta vainement de me rappeler des théories de Smith. Heureusement que je n'avais pas pris spé ES en plus. Un bref coup d'oeil autour de moi me soulagea, je n'étais pas le seul qui semblait sécher sur ce premier exercice. Je remarquais même avec amusement que Xavier, notre fou, était déjà en train de tracer au feutre indélébile la limite à ne pas dépasser. Son voisin le regardait interloqué au fur et à mesure que celui-ci lui expliquait les règles de bon voisinage.

Si mes souvenirs sont bons, je dois encore avoir la photocopie qu'il m'avait donné pour que j'arrête d'oublier. Ca allait du fait de ne pas dépasser la ligne jusqu'à celui de ne pas porter des vêtements comportant la couleur verte. Oui, notre Xavier était notre doux dingue local.

- Monsieur Martin ! S'écria le prof. Je vous vois flâner ! Auriez-vous déjà terminé l'exercice ?
- Et bien, j'y réfléchis. Disons que c'est pas passionnant tout de même.
- Les sciences économiques et sociales peuvent être très amusantes ! - Tenez, j'ai une blague pour vous Monsieur Martin. Ricardo et Smith sont dans un bateau. Ricardo tombe à l'eau ! Qui l'a poussé ?
- ...
- Alors personne ne voit ? Personne n'a une idée ?

Nouveau coup d'oeil à l'ensemble de la classe. Tout le monde attend la réponse d'un air perplexe. Le professeur savoure cet instant de détente tandis que nous attendons.

- Et bien c'est la main invisible !

Je lève les yeux au ciel complètement blasé tandis que notre prof éclate de rire. Camille esquisse un sourire de dépit en me regardant et me pose la main sur l'épaule pour m'offrir une seconde de compassion.

- Vous n'avez pas compris ? La main invisible ? Le principe économique de Smith. Celui qui dit que tout être contribue à l'enrichissement collectif de la société à travers ses propres profits. Non ?
- Irrésistible...
- Trêve de plaisanteries ! Maintenant vous allez travailler jusqu'à en avoir des cales aux doigts ! Maintenant !



***

Je secoue ma main en sortant. J'ai tellement mal au poignet, je n'avais jamais écrit autant. Premiers cours de l'année et déjà 3 copies doubles de notes. Je n'avais jamais vu ça. Je me sens tout vide. Simon et Maxime arrive soudainement devant moi.

- T'es tout pâle mon grand ?
- Aurais-tu des soucis avec ton poignet ? Tu sais faire un mouvement répétitif trop souvent peut finir par te donner une crampe. Demande à Camille de te filer un coup de main pour ça, enchaîne Simon appuyant lourdement ses allusions via le geste.
- Va te faire foutre, lui répond Camille. De nous tous, je crois que t'es le premier à avoir ce genre de problème.
- Mais je ne demande que ton aide chérie, rétorque-t-il en lui envoyant un bisou imaginaire. Vous avez vu Xavier au fait ? Il a déjà commencé. Imaginez vous deux seconde... Attendez, je me repasse mentalement cette scène pour en jouir à nouveau.

Simon prend un pose grotesque au milieu du couloir, ferme les yeux et soupire langoureusement pendant plusieurs secondes. Enfin, il ouvre un oeil. Nous regarde avec surprise :

- Tiens ? Vous êtes encore là.
- Malheureusement...
- Imaginez que ce dingue m'a demandé si je pouvais changer de coupe de cheveux car il semble que ceux-ci perturbent sa vision périphérique ! N'est ce pas adorable.

On éclate de rire en imaginant Xavier demander ça de la façon la plus sérieuse possible. S'étonnant même que ce ne soit pas une évidence pour le reste du monde. Soudain, je me souviens que je dois aller faire signer des papiers à l'administration de mon lycée.

- Je vous laisse. J'ai rendez-vous avec le proviseur !
- Bonne chance.


Je me dirige vers le bureau du nouveau proviseur. Tape à la porte, attends quelques secondes puis ouvre. Un feu crépite dans la cheminée au fond de la pièce et Mr Denton y fait face en me tournant de dos. Je tousse pour signaler ma présence. Le fauteuil tourne et je découvre Mr Denton en train de fumer un énorme cigare. Il ne lui manque que le chat sur les genoux pour en faire le méchant des années 70 me dis-je.

- Mr Anderson ?
- Je suis devant vous Monsieur.
- Vous savez pourquoi vous êtes ici ?
- Et bien pour discuter du budget de notre club. D'ailleurs, j'aimerais - avoir un peu plus de moyens cette année pour promouvoir.
- Je suis au regret de vous annoncer que nous supprimons le théâtre expérimental.
- Quoi ?! Mais vous pouvez pas ! C'est moi qui l'ai fondé l'année dernière ! Vous avez pas le droit de le dissoudre !
- Vos tribulations ne cadre avec notre image. Votre pièce l'année dernière était profondément décadente. Je ne peux pas tolérer ça et c'est pourquoi il n'y aura pas de théâtre expérimental. Pas de budget, pas de salles à disposition et tout regroupement est interdit ! Par ailleurs, je vous déconseille de vous proposer de nouveau comme délégué et encore moins comme représentant au conseil d'administration. L'administration, moi, en a assez de votre agitation perpétuelle et votre épanchement verbal permanent à tout remettre en cause. Je veux que vous redeveniez un élève anonyme.
- Mais c'est de la censure ! Vous avez pas le droit ! Et ma liberté d'opinion, d'expression ?
- Sortez du rang Mr Anderson et je vous écraserais sans pitié ! Notre ancien directeur était trop laxiste l'année dernière mais maintenant que j'ai pris les rennes, je ne vous laisserai pas continuer à contester. Notre lycée va devenir un modèle de bienséance !
- Vous êtes un grand malade !
- Non, je veux juste redonner au monde des vrais valeurs ! Vous êtes les citoyens de demain et j'ai pour mission de faire de vous des hommes droits.

Je regarde Denton d'un air effaré. Je recule doucement et sort de la pièce. Juste derrière, mes trois amis m'attendent avec un grand sourire.

- Alors ?
- Denton est taré. On savait déjà qu'il voulait devenir Calife à la place du Calife, qu'il était particulièrement tordu. Mais maintenant qu'il a la place, c'est encore pire. Il supprime notre club, et il m'a conseillé d'abandonner dès à présent mes envies de redevenir délégué.
- Il peut pas faire ça !
- Il ne risque surtout pas d'y arriver ! On va pas se laisser faire pas vrai ? S'il cherche à écraser la créativité alors il ne sait pas sur quoi il vient de poser le pied ! Nous sommes dès à présent des Résistants !
- Oh oui ! Chuchote Maxime l'air ravi. Ca va faire mal !


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