Note de la fic : Non notée

Rebirth_(Prototype


Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué



Chapitre 2


Publié le 19/08/2013 à 01:12:18 par Pseudo supprimé

Prenant conscience de la fin de mon sommeil, je grogne de douleur en essayant de me relever. Comme chaque matin, je me sens nauséeux et une migraine force mon réveil. Il me semble avoir ma à chaque centimètre carré de mon corps, que chacun de mes muscles est engourdi et endolori au possible. Mes yeux sont dans un état pitoyable et ne supportent plus la lumière agressive du projecteur du dortoir. Mon organisme, bien que de plus en plus habilité au fil des semaines, ne supporte pas volontiers cette merde qu’on nous injecte pendant la journée.
Cette substance – dont personne ne connaît ne serait-ce que le nom ou la composition exacte- permet aux ouvriers de rester en vie, tout simplement : à la manière d’une véritable drogue, elle booste nos capacités physiques et notre résistance à l’effort, contient des excitants qui nous maintiennent éveillés… sauf si le cœur atteint sa limite et ne parvient plus à suivre. En effet, il est très fréquent que je découvre au réveil un de mes camarades, le corps atrocement crispé et les yeux révulsés, qui ne se réveillera jamais. Et chaque soir, je me demande qui s’éteindra pendant la nuit, quelles paupières la Mort choisira de sceller.
La Station 66 est réputée parmi toutes celles de Prima IV comme ayant les conditions de travail et de vie le plus désastreuses. La première raison est l’hostilité de la planète : les ressources extraites comme l’ellenium ou l’uranium se distinguent par une radioactivité véritablement intense, l’atmosphère contient un lourd taux de gaz mortels pour l’homme, les créatures y sont particulièrement voraces… Mais le pire des fléaux, ici comme partout ailleurs, est l’organisation qui nous « emploie » pour ce boulot de misère.

Il y a une dizaine d’années, la NOVA était vue par le peuple comme un groupe fermé d’illuminés tapi dans l’ombre, et inspirait un sentiment de dédain chez les rares qui s’y intéressaient. Ils se faisaient connaître comme des messagers de l’avenir, distribuant des prospectus un peu partout sur Terre et informant la population par la porte à porte ou sur Internet. Les journaux à scandales et émissions de nuit se plaisaient à relater et à tourner au ridicule les idées « saugrenues de ces rigolos masqués ». Mais ce statut de stupide secte religieuse fut vite balayé lorsque, au lendemain de la Guerre Infernale qui mit la planète à feu et à sang dans la seconde moitié du XXIe siècle, la NOVA fit une apparition héroïque et salvatrice, promettant à la population d’être la solution, l’issue idéale pour faire renaître la planète bleue de ses cendres de haine. De bien belles paroles. Malgré mon jeune âge, je n’étais pas dupe, la Terre était irrécupérable. Pourtant, pour notre famille démunie et par pur désespoir, du haut de nos 6 et 8 ans respectifs ma sœur et moi étions partis pour Mars pour nous engager. Pour nous aucun doute, on n’avait rien à perdre… Si seulement on avait pu se douter.

Coralie et moi avons atterri sur Prima IV il y a trois ans, au terme d’un trajet de dix semaines à travers le système Do. J’avais expressément demandé que nous ne soyons pas transférés avec les 14 ans de ma sœur, ce qui avait été accepté après de longues négociations avec l’administration du siège martien. A peine la navette eut atterri, le sas de nos quartiers s'ouvrit, et c'est à ce moment que l'on comprit ce à quoi on devait s’attendre.
L’équipage de la navette s’était pointé dans nos dortoirs, équipés d’armes que je n’avais jamais vues auparavant : elles avaient la forme de fusils d’avant-guerre classiques mais d'apparence bricolées, et semblaient alimentées par un fluide fluorescent. Cette couleur bleutée qui luisait légèrement avait créé en moi une véritable impression de danger. C’était très impressionnant, et c’est pourquoi le petit groupe d’adolescents que nous étions commença à obéir au doigt et à l’œil à ces personnes.

C’est ainsi que depuis trois longues années, battus jusqu’à la mort par les gardes, vêtus d’une sorte de combinaison oxygénée environnementale anti-radiations et shootés à la « Drogue du Condamné », nous trimons d’arrache-pied pour un groupe à l’ampleur inimaginable dont les desseins nous dépassent. Si la plupart – et j’en fais partie – se plient à cet esclavagisme primaire, certains opposent une forme de résistance contre la NOVA et luttent dans l’ombre pour la liberté. Ces vengeurs masqués sont des ouvriers qui osent lever la tête face à l’oppresseur en faisant circuler des tracts et des rations de nourriture illégales dans les rangs des travailleurs. Le risque est énorme, mais le service rendu l’est tout autant. Peu à peu, on a senti ces justiciers faire preuve de toujours plus de présence et semblaient prêt à l’offensive.
Ce mystérieux groupe de révolutionnaires de l’ombre se fait sobrement appeler la REB : Re-Birth.


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