Note de la fic : Non notée
Publié le 19/08/2013 à 01:11:45 par Pseudo supprimé
Renaissance. L'acide colère consume même les rêves.
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Soufflée par le vent, la pluie s'abattait sur lui en un véritable déluge. Chaos ambiant. En cette nuit, son voyage prenait fin. Se mouvoir devenait difficile, il devait pourtant avancer. Forcer sur ses yeux l'était tout autant, mais il ne pouvait leur accorder le repos : le monde réel commençait déjà à lui échapper. Résonnant à travers les arbres, les susurrements devenaient peu à peu audibles. Pourtant, tant qu'il ne pénétrait pas dans les flammes, il gardait ses esprits.
L'eau qui fouettait son visage ne semblait pas moins réelle que la cendre qui voletaient autour de lui. Un clignement des paupières, une perte de contrôle, et le brasier consumait toute réalité. A chacun de ses pas ses bottes s'enfonçaient dans la boue. Dans l'irréel, la terre sèche supportait son poids. Ses vêtements humides lui collaient à peau. Il grelottait mais avait chaud, les flammes réchauffaient son corps ; la transpiration se mêlait à l'eau. Lors des moments où il gardait conscience, l'édifice de pierre lui apparaissait clairement. Là était son but, le lieu où il se rendait.
Une ombre se découpait au loin. Elle l'y attendait. Une silhouette balayée par la pluie, immobile. Lorsque qu'il replongeait dans son songe, les flammes la dévoraient et la masquaient sans espoir de la laisser réapparaître. Mais ses pas lourds et son avancée difficile dans le sol boueux lui demandaient concentration. Il savait qu'il allait tenir, se disait qu'il devait réussir, puis luttait pour ne pas s'endormir. Finalement il y arrivait. Conscient sans l'être totalement, il se stoppa un cour instant et s'appuya contre un mur de pierre. Ses yeux ne voyaient là qu'un gigantesque arbre calciné, mais le jeune homme savait ce qu'il en était réellement. Il longea l'enceinte pour en chercher l'entrée. Des cris complétèrent ses gestes, il implora qu'on vienne à son aide. Malheureusement le déchaînement des éléments était si violent qu'aucuns des sons qu'il produisait ne parvenaient à pénétrer dans l’inaccessible logis. L'ombre, elle, le regardait sans bouger. Il la sentait dans son dos et osa un nouveau regard vers la mystérieuse, mais les voix résonnèrent tel un chant et leurs flammes soufflèrent si fort dans sa direction qu'il dû tomber pour éviter d'être touché.
Patauger dans la fange ne le découragea pas, et bien que la substance poisseuse lui collait à la peau, il se releva lentement avant que la fatigue ne finisse par l'en empêcher. Déterminé, il s'accrocha au mur. Il lui fallait voir les choses telles qu'elles étaient. Se forçant jusqu'à en loucher, il réussi à changer l'écorce morte en roche. Sa main s'était posée contre le carreau d'une fenêtre. Rien n'était discernable à l’intérieur, les occupants devaient dormir ou tenter de le faire.
Le pauvre savait que ses efforts étaient vains. Les voix se faisaient fortes, bien plus que la pluie. Il commençait à ne plus s'entendre réfléchir. Le garçon se sentait incapable de quoi que ce soit, mais il voulait voir, la peur l'empêchait de s'égarer. Plein d'espoir il s'écarta du mur. L'ombre ondulait, proche de lui. Il lui fallait la rejoindre.
Aiguillonnant son courage, il brava les flammes et se poussa lui-même au-delà de ses dernières forces. La fournaise lui souffla au visages alors qu'il décrivit de larges pas pour atteindre la silhouette cachée derrière l'impressionnant mur flamboyant. Son coeur s’accélérait. Alors qu'un sourire se gravait sur ses lèvres, qu'il allait perdre toute conscience, il arriva devant l'étrange forme sombre qui avait constitué l'ombre. Le brasier noircissait sa chair mais lui ne sentait rien. Sa main se referma sur celle de l’étrange être qui lui faisait face. Le fait qu'il ne puisse pas la bouger l'étonna assez pour l'éveiller un instant. Un lacet de fumée enserrait son membre. D'un geste de la main, il le balaya. A cet instant la forme s'anima, comme si elle reprenait vie. Le jeune homme tenta de se débattre alors qu'elle se jetait sur lui et qu'une chose se refermait autour de son cou. Les pulsations de son coeur ralentirent soudainement, son sourire disparut.
On ne l'avait pas tué, mais libéré. Il lui fut difficile de reconnaître celle qui se blottissait contre son coeur tant la pluie gênait sa vue. La jeune femme qui le serrait contre elle recula légèrement la tête, de façon à plonger son regard dans le sien. La jeune inconnue lui parut bien ravissante, ses cheveux -dont l'obscurité ne lui permettait pas d'en discerner une quelconque couleur- tombaient tel un rideau sur un visage angélique à la peau rosie par le froid. Le temps sembla se figer un instant pendant lequel ils se fixèrent sans broncher. Gêné, le jeune homme essuya les gouttes qu'il sentait perler sur ses sourcils et ouvrit la bouche :
—Vous parvenez à m'extirper de mon rêve.
L'inconnue ne comprit pas ces mots. Il les avait dit calmement et la pluie couvrait ses paroles. Lorsqu'elle répliqua, c'est en parlant bien fort, sur un ton alarmé.
—Gabriel, est-ce bien toi ?
—Comment se fait-il que vous vous souveniez de moi ?
—J'étais certaine que tu reviendrais un jour.
—Pourquoi un tel espoir ?
—Je ne sais pas comment dire...
—Alors dites-moi plutôt...que faisiez-vous dehors ?
—Harold m'avait punie ! Merci de m'avoir détachée...merci.
—Mais qui est Harold ?
—Il...
—Ne me dites pas qu'il vit avec vous !?
—Si.
—Vous étiez trois ! Vos soeurs ! Comment vont-elles ?
A l'entente de cette question, son visage se figea. Elle tenta de répondre mais rien ne lui vînt. La voyant ainsi perdre tout ses moyens, Gabriel se laissa submerger par un étrange sentiment mêlant colère et peur ; si fort qu'aucune flamme n'avait plus la moindre chance d’apparaître lors des instants qui suivirent.
Il la laissa seule sous la pluie. Son poing percuta la porte de la petite maison. Du bois pourri qu'il n'eut pas de mal à enfoncer. L'intérieur était froid et sombre, peu meublé. Malgré cela, l’atmosphère étouffante se mariait bien avec l'état colérique dans lequel Gabriel s'était lui-même plongé.
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Soufflée par le vent, la pluie s'abattait sur lui en un véritable déluge. Chaos ambiant. En cette nuit, son voyage prenait fin. Se mouvoir devenait difficile, il devait pourtant avancer. Forcer sur ses yeux l'était tout autant, mais il ne pouvait leur accorder le repos : le monde réel commençait déjà à lui échapper. Résonnant à travers les arbres, les susurrements devenaient peu à peu audibles. Pourtant, tant qu'il ne pénétrait pas dans les flammes, il gardait ses esprits.
L'eau qui fouettait son visage ne semblait pas moins réelle que la cendre qui voletaient autour de lui. Un clignement des paupières, une perte de contrôle, et le brasier consumait toute réalité. A chacun de ses pas ses bottes s'enfonçaient dans la boue. Dans l'irréel, la terre sèche supportait son poids. Ses vêtements humides lui collaient à peau. Il grelottait mais avait chaud, les flammes réchauffaient son corps ; la transpiration se mêlait à l'eau. Lors des moments où il gardait conscience, l'édifice de pierre lui apparaissait clairement. Là était son but, le lieu où il se rendait.
Une ombre se découpait au loin. Elle l'y attendait. Une silhouette balayée par la pluie, immobile. Lorsque qu'il replongeait dans son songe, les flammes la dévoraient et la masquaient sans espoir de la laisser réapparaître. Mais ses pas lourds et son avancée difficile dans le sol boueux lui demandaient concentration. Il savait qu'il allait tenir, se disait qu'il devait réussir, puis luttait pour ne pas s'endormir. Finalement il y arrivait. Conscient sans l'être totalement, il se stoppa un cour instant et s'appuya contre un mur de pierre. Ses yeux ne voyaient là qu'un gigantesque arbre calciné, mais le jeune homme savait ce qu'il en était réellement. Il longea l'enceinte pour en chercher l'entrée. Des cris complétèrent ses gestes, il implora qu'on vienne à son aide. Malheureusement le déchaînement des éléments était si violent qu'aucuns des sons qu'il produisait ne parvenaient à pénétrer dans l’inaccessible logis. L'ombre, elle, le regardait sans bouger. Il la sentait dans son dos et osa un nouveau regard vers la mystérieuse, mais les voix résonnèrent tel un chant et leurs flammes soufflèrent si fort dans sa direction qu'il dû tomber pour éviter d'être touché.
Patauger dans la fange ne le découragea pas, et bien que la substance poisseuse lui collait à la peau, il se releva lentement avant que la fatigue ne finisse par l'en empêcher. Déterminé, il s'accrocha au mur. Il lui fallait voir les choses telles qu'elles étaient. Se forçant jusqu'à en loucher, il réussi à changer l'écorce morte en roche. Sa main s'était posée contre le carreau d'une fenêtre. Rien n'était discernable à l’intérieur, les occupants devaient dormir ou tenter de le faire.
Le pauvre savait que ses efforts étaient vains. Les voix se faisaient fortes, bien plus que la pluie. Il commençait à ne plus s'entendre réfléchir. Le garçon se sentait incapable de quoi que ce soit, mais il voulait voir, la peur l'empêchait de s'égarer. Plein d'espoir il s'écarta du mur. L'ombre ondulait, proche de lui. Il lui fallait la rejoindre.
Aiguillonnant son courage, il brava les flammes et se poussa lui-même au-delà de ses dernières forces. La fournaise lui souffla au visages alors qu'il décrivit de larges pas pour atteindre la silhouette cachée derrière l'impressionnant mur flamboyant. Son coeur s’accélérait. Alors qu'un sourire se gravait sur ses lèvres, qu'il allait perdre toute conscience, il arriva devant l'étrange forme sombre qui avait constitué l'ombre. Le brasier noircissait sa chair mais lui ne sentait rien. Sa main se referma sur celle de l’étrange être qui lui faisait face. Le fait qu'il ne puisse pas la bouger l'étonna assez pour l'éveiller un instant. Un lacet de fumée enserrait son membre. D'un geste de la main, il le balaya. A cet instant la forme s'anima, comme si elle reprenait vie. Le jeune homme tenta de se débattre alors qu'elle se jetait sur lui et qu'une chose se refermait autour de son cou. Les pulsations de son coeur ralentirent soudainement, son sourire disparut.
On ne l'avait pas tué, mais libéré. Il lui fut difficile de reconnaître celle qui se blottissait contre son coeur tant la pluie gênait sa vue. La jeune femme qui le serrait contre elle recula légèrement la tête, de façon à plonger son regard dans le sien. La jeune inconnue lui parut bien ravissante, ses cheveux -dont l'obscurité ne lui permettait pas d'en discerner une quelconque couleur- tombaient tel un rideau sur un visage angélique à la peau rosie par le froid. Le temps sembla se figer un instant pendant lequel ils se fixèrent sans broncher. Gêné, le jeune homme essuya les gouttes qu'il sentait perler sur ses sourcils et ouvrit la bouche :
—Vous parvenez à m'extirper de mon rêve.
L'inconnue ne comprit pas ces mots. Il les avait dit calmement et la pluie couvrait ses paroles. Lorsqu'elle répliqua, c'est en parlant bien fort, sur un ton alarmé.
—Gabriel, est-ce bien toi ?
—Comment se fait-il que vous vous souveniez de moi ?
—J'étais certaine que tu reviendrais un jour.
—Pourquoi un tel espoir ?
—Je ne sais pas comment dire...
—Alors dites-moi plutôt...que faisiez-vous dehors ?
—Harold m'avait punie ! Merci de m'avoir détachée...merci.
—Mais qui est Harold ?
—Il...
—Ne me dites pas qu'il vit avec vous !?
—Si.
—Vous étiez trois ! Vos soeurs ! Comment vont-elles ?
A l'entente de cette question, son visage se figea. Elle tenta de répondre mais rien ne lui vînt. La voyant ainsi perdre tout ses moyens, Gabriel se laissa submerger par un étrange sentiment mêlant colère et peur ; si fort qu'aucune flamme n'avait plus la moindre chance d’apparaître lors des instants qui suivirent.
Il la laissa seule sous la pluie. Son poing percuta la porte de la petite maison. Du bois pourri qu'il n'eut pas de mal à enfoncer. L'intérieur était froid et sombre, peu meublé. Malgré cela, l’atmosphère étouffante se mariait bien avec l'état colérique dans lequel Gabriel s'était lui-même plongé.