Note de la fic : Non notée
Journal_de_bord_bug_+145_
Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué
Chapitre 7 : 7 - Héros
Publié le 19/08/2013 à 01:11:24 par Pseudo supprimé
Lisa se mit à parler. Posément. Le sens de ses paroles contrastait tant avec son calme apparent... Ses mots prononcés avec humanité ne trahissaient aucun ressentiment, aucune haine... je ne comprenais pas...
Elle était au lit quand elle perçut la détonation et que le courant se coupa. Plongée dans un roman qui parlait d'aventure, de découverte.
Sans paniquer, elle alla prendre et allumer des bougies, sa lampe torche étonnamment déchargée ne fonctionnait plus... plus de téléphone, tout semblait s'être arrêté.
Elle fit le tour de son appartement, intriguée par le "bizarre" de cette détonation et des effets qu'elle n'arrivait pas à relier.
Les pillards auraient-ils détruit un poste électrique ? Cela couperait forcément les alarmes si embêtantes pour leurs projets... A la fenêtre, elle vit la nuit, partout la ville était plongée dans le noir, plus de bruits... plus une seule voiture ne roulait et le silence lui parvint comme "déplacé".
Aux fenêtres et balcons voisins commençait le refrain des étonnements sonores.
Depuis des semaines, elle voyait se dégrader son monde. Cela avait touché son univers d'assez près lorsque son père s'était fait attaquer en voiture, stoppé et dépouillé à un feu rouge. Elle avait décidé de partir, loin de cet enfer urbain, dans lequel la prison de chacun devenait la prison de tous. Elle avait préparé ses affaires, était presque prête à quitter sa vie citadine pour, dans l'arrière pays, perdue dans la campagne, retrouver un peu la paix de sa maison familiale.
Les militaires passés, elle commença à paniquer à l'écoute du message d'évacuation. Rapidement, elle mit son pantalon, ses chaussures de sport, mit sa veste de randonnée par dessus sa chemise de nuit, prit des bougies et alla chez ses voisins de paliers s'assurer de leur état et de leur réaction suite au consignes d'évacuation. Elle leur apporta la lumière les réconforta et remplaça un moment la présence de leur fille absente, située, par les hasards de la vie à 800 km de là. Elle les aida à se préparer mais déjà dans l'escalier le bruit de l'affolement commençait à se faire entendre. Par des fenêtres certains commençaient à jeter leurs affaires dans la rue...
Elle donna les consignes à ses voisins et retourna chez elle. La lueur de sa bougie provoqua un vif mouvement parmi le petit attroupement affolé, perdu sur le palier dans le noir et les cris. On lui réclamait la lumière, forcément les affaires des autres étaient bien plus importantes et cruciales que les siennes... elle tendit la bougie qui, prise et alors disputée avec trop de violence s'éteignit... renvoyant à leurs ténèbres ces pauvres personnages... on s'insultait, on la bousculait, frappait même, elle, l'imbécile incapable de garder une bougie allumée... crime... lèse Majesté...
Elle arriva à rentrer chez elle grâce à sa maîtrise dans l'obscurité... et sa veste, qui laissée à ses poursuivants lui avait donné le temps nécessaire à sa fuite.
Son chien, n'arrêtait pas d'aboyer, réceptif à la peur et au stress comme le sont les animaux.
Dans la cage d'escalier, le bruit devenait tonnerre. Il fallait quitter l'immeuble au plus vite avant que ses occupants les plus paniqués ne le rendent hermétique par leur affolement. Ça criait sur le palier, hurlait même... des prénoms, des ordres, des insultes... on appelait à l'aide...
Elle avait pris son chien sous le bras, son sac de voyage et résolue avait ouvert la porte. La lueur de ses bougies devenue visible avait rendu hystériques les personnes qui dans le noir de la cage d'escalier se noyaient. Une vague déferlait sur elle. Dans cet état paroxystique, la force de dix valait la force de vingt... et une jeune femme seule n'avait que bien peu de chances... Son chien avait bondi pour défendre sa maîtresse, donné de féroces coups de dents, arraché d'autres cris, profitant du noir pour paraître molosse, lui, humble teckel à poil ras... avait favorisé la retraite de sa maitresse qui dans le chaos n'avait pas entendu les hurlements de son animal alors piétiné...
Des mains s'étaient abattues sur elle, arrachant tout le fragile sur leurs passages... tissus, cheveux, peau... espérance... dans un maëlstrom sonore...
Donnant des pieds et du poing, elle avait reculé, tiré la laisse de son animal pour fuir ensemble cette sauvagerie. Elle avait réussi à rentrer chez elle et refermer sa porte... elle ne savait même pas comment... juste aperçu une vive lueur venant d'étages supérieurs qui avait figé la foule la seconde nécessaire.
La laisse était cassée, à ses pieds son animal gémissait tandis que de son flanc ouvert coulait un peu de sang...
Elle aussi avait pris des coups et ne pouvait plus respirer, son cerveau en ébullition s'étouffait. Le bruit insupportable avait apporté la panique... les coups, la douleur, la peur... maintenant la tristesse... elle perdait les commandes... elle n'entendit pas le dernier soupir de son compagnon, tendre petit héros discret...
Choquée, elle sombra alors dans un état second... jusqu'à ce que je n'arrive pour, selon ses mots, "la sauver".
Elle raconta bien plus encore, sans colère, sans envie de pure vengeance... mais avec révolte contre ce "plus grand" que notre misérable humanité, contre la marche des choses que chacun voyait parcellaire alors que c'était pourtant un tout... elle comprenait, sans excuser, elle comprenait... Elle pensait à ses voisins de palier, ses connaissances de l'immeuble... qui sait pensai-je, peut-être ses bourreaux... elle pensait à son chien...
Tournée vers les autres, jamais il ne fut question d'elle. Pas une plainte, pas un mot perdu...
Moi, qui au fil de son récit avait été consumé par la rage et la vindicte, me retrouvais terrassé par cette compassion. Repensant à ma propre vision des choses et à ma conduite, je me trouvais subitement encore plus pitoyable, minable et ridicule, égoïste... pourtant à ses yeux, ce soir, c'était moi le sauveur.
Face à nous dans le camion, la dernière personne récupérée disait avoir vu des vapeurs comme du gaz et des gens tomber, raides morts... la réalité se rappelait à nous.
Nous avions donc à faire à une attaque chimique...
Elle était au lit quand elle perçut la détonation et que le courant se coupa. Plongée dans un roman qui parlait d'aventure, de découverte.
Sans paniquer, elle alla prendre et allumer des bougies, sa lampe torche étonnamment déchargée ne fonctionnait plus... plus de téléphone, tout semblait s'être arrêté.
Elle fit le tour de son appartement, intriguée par le "bizarre" de cette détonation et des effets qu'elle n'arrivait pas à relier.
Les pillards auraient-ils détruit un poste électrique ? Cela couperait forcément les alarmes si embêtantes pour leurs projets... A la fenêtre, elle vit la nuit, partout la ville était plongée dans le noir, plus de bruits... plus une seule voiture ne roulait et le silence lui parvint comme "déplacé".
Aux fenêtres et balcons voisins commençait le refrain des étonnements sonores.
Depuis des semaines, elle voyait se dégrader son monde. Cela avait touché son univers d'assez près lorsque son père s'était fait attaquer en voiture, stoppé et dépouillé à un feu rouge. Elle avait décidé de partir, loin de cet enfer urbain, dans lequel la prison de chacun devenait la prison de tous. Elle avait préparé ses affaires, était presque prête à quitter sa vie citadine pour, dans l'arrière pays, perdue dans la campagne, retrouver un peu la paix de sa maison familiale.
Les militaires passés, elle commença à paniquer à l'écoute du message d'évacuation. Rapidement, elle mit son pantalon, ses chaussures de sport, mit sa veste de randonnée par dessus sa chemise de nuit, prit des bougies et alla chez ses voisins de paliers s'assurer de leur état et de leur réaction suite au consignes d'évacuation. Elle leur apporta la lumière les réconforta et remplaça un moment la présence de leur fille absente, située, par les hasards de la vie à 800 km de là. Elle les aida à se préparer mais déjà dans l'escalier le bruit de l'affolement commençait à se faire entendre. Par des fenêtres certains commençaient à jeter leurs affaires dans la rue...
Elle donna les consignes à ses voisins et retourna chez elle. La lueur de sa bougie provoqua un vif mouvement parmi le petit attroupement affolé, perdu sur le palier dans le noir et les cris. On lui réclamait la lumière, forcément les affaires des autres étaient bien plus importantes et cruciales que les siennes... elle tendit la bougie qui, prise et alors disputée avec trop de violence s'éteignit... renvoyant à leurs ténèbres ces pauvres personnages... on s'insultait, on la bousculait, frappait même, elle, l'imbécile incapable de garder une bougie allumée... crime... lèse Majesté...
Elle arriva à rentrer chez elle grâce à sa maîtrise dans l'obscurité... et sa veste, qui laissée à ses poursuivants lui avait donné le temps nécessaire à sa fuite.
Son chien, n'arrêtait pas d'aboyer, réceptif à la peur et au stress comme le sont les animaux.
Dans la cage d'escalier, le bruit devenait tonnerre. Il fallait quitter l'immeuble au plus vite avant que ses occupants les plus paniqués ne le rendent hermétique par leur affolement. Ça criait sur le palier, hurlait même... des prénoms, des ordres, des insultes... on appelait à l'aide...
Elle avait pris son chien sous le bras, son sac de voyage et résolue avait ouvert la porte. La lueur de ses bougies devenue visible avait rendu hystériques les personnes qui dans le noir de la cage d'escalier se noyaient. Une vague déferlait sur elle. Dans cet état paroxystique, la force de dix valait la force de vingt... et une jeune femme seule n'avait que bien peu de chances... Son chien avait bondi pour défendre sa maîtresse, donné de féroces coups de dents, arraché d'autres cris, profitant du noir pour paraître molosse, lui, humble teckel à poil ras... avait favorisé la retraite de sa maitresse qui dans le chaos n'avait pas entendu les hurlements de son animal alors piétiné...
Des mains s'étaient abattues sur elle, arrachant tout le fragile sur leurs passages... tissus, cheveux, peau... espérance... dans un maëlstrom sonore...
Donnant des pieds et du poing, elle avait reculé, tiré la laisse de son animal pour fuir ensemble cette sauvagerie. Elle avait réussi à rentrer chez elle et refermer sa porte... elle ne savait même pas comment... juste aperçu une vive lueur venant d'étages supérieurs qui avait figé la foule la seconde nécessaire.
La laisse était cassée, à ses pieds son animal gémissait tandis que de son flanc ouvert coulait un peu de sang...
Elle aussi avait pris des coups et ne pouvait plus respirer, son cerveau en ébullition s'étouffait. Le bruit insupportable avait apporté la panique... les coups, la douleur, la peur... maintenant la tristesse... elle perdait les commandes... elle n'entendit pas le dernier soupir de son compagnon, tendre petit héros discret...
Choquée, elle sombra alors dans un état second... jusqu'à ce que je n'arrive pour, selon ses mots, "la sauver".
Elle raconta bien plus encore, sans colère, sans envie de pure vengeance... mais avec révolte contre ce "plus grand" que notre misérable humanité, contre la marche des choses que chacun voyait parcellaire alors que c'était pourtant un tout... elle comprenait, sans excuser, elle comprenait... Elle pensait à ses voisins de palier, ses connaissances de l'immeuble... qui sait pensai-je, peut-être ses bourreaux... elle pensait à son chien...
Tournée vers les autres, jamais il ne fut question d'elle. Pas une plainte, pas un mot perdu...
Moi, qui au fil de son récit avait été consumé par la rage et la vindicte, me retrouvais terrassé par cette compassion. Repensant à ma propre vision des choses et à ma conduite, je me trouvais subitement encore plus pitoyable, minable et ridicule, égoïste... pourtant à ses yeux, ce soir, c'était moi le sauveur.
Face à nous dans le camion, la dernière personne récupérée disait avoir vu des vapeurs comme du gaz et des gens tomber, raides morts... la réalité se rappelait à nous.
Nous avions donc à faire à une attaque chimique...