Note de la fic : Non notée
Journal_de_bord_bug_+145_
Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué
Chapitre 14 : 14 - Contagion
Publié le 19/08/2013 à 01:11:24 par Pseudo supprimé
Le récit que nous venions d'entendre ne laissait de place ni au calme ni à l'espoir.
IEM, (ou EMP pour les anglo-saxons)... deux termes pour une même calamité : la mort de l'électronique. Je n'étais donc pas le seul à l'avoir envisagé !
J'en touchais alors un mot à Lisa, j'expliquais ce à quoi nous devions nous attendre en cas de retour en ville.
Il était clair que le talon d'Achille de nos civilisations technologiques était l'électronique. Tout était électronique, de nos droits à nos vies par procurations sur les réseaux sociaux... notre passé, notre science, notre mémoire, notre argent, notre savoir et le pire de tous : notre vie réelle. Nous en étions totalement dépendants.
Mettre à terre un pays moderne ? IEM sur ses infrastructures principales !
Lisa me fit remarquer un fait intrigant : les aéroports, en pleine crise économique s'étaient tous mis en grève deux jours avant ce fameux soir.
Plus rien n'avait ni décollé ni atterri dans les aéroports des grandes villes du pays. Les trains, prétextant de ruptures de câbles électrique, étaient restés en gare le matin même... en fait, elle en était presque sûre, l'ensemble des transports en commun était aussi stoppé ce jour là, bus, métro mais aussi taxi.
Et selon ses souvenirs, tout cela au niveau national. Certes la situation économique catastrophique avait rendu ces mouvements sociaux courants mais, réaliser cela et en constater l'ampleur et la concomitance était en effet très troublant.
Cela plantait un bien étrange décors pour qui pouvait encore recouper les informations et les analyser.
De cette conversation espionnée, il ressortait deux choses : les autorités semblaient avoir été prises au dépourvu et malgré la démission de l'Etat, certaines personnes et certaines structures tenaient bon et défendaient bec et ongle les valeurs sur lesquelles notre société s'était bâtie. D'un autre côté, Il y avait des signes contradictoires qui donnaient à penser que ces attaques à l'Implusion Electro Magnétique étaient, sinon prévues, au moins fortement envisagées.
La vitesse relative de l'entrée en scène des militaires et de la procédure d'évacuation semblait maintenant tout aussi suspecte. Trop efficace, trop discordante en regard de la déstructuration globale du pays...
Il y avait comme une odeur malsaine de mise en scène inachevée, de trucage manifeste.
Je devais obtenir plus de renseignements de cet homme que je qualifiais "in petto" de "source sûre".
J'allais me lever et dans la pénombre chercher la personne qui venait de parler quand brusquement, de vives lueurs envahirent la tente.
Un groupe de militaires venait d'entrer avec fracas et précipitation. Leurs silhouettes ramassées montraient clairement sous l'éclat de leurs frontales leurs équipements tactiques.
A la lueur des lampes, je pus aussi distinguer ceux vers qui ils se dirigeaient : des gendarmes en uniforme. Ceux-là même dont j'espérai obtenir d'autres informations.
Leur conversation se fit sur le mode confidence, mais, mon oreille aiguisée parvint à en percevoir la teneur.
Le camp d'évacués, dit camp numéro deux, était situé sur la plaine de Tonde, à presque 600 kilomètres d'ici. La tension là-bas y était très vive et les personnels militaires en sous-nombre y craignaient un débordement. Il y avait eu des regroupements parmi les réfugiés, regroupements qui dés les premières heures s'étaient clairement opposés à l'autorité pourtant on ne peut plus douce des militaires.
Les nouveaux venus repartirent rapidement, suivis des gendarmes qui montraient de vif signes d'inquiétudes en prenant les armes de guerre que leur tendaient les militaires.
Un véhicule démarra et emporta au loin le petit groupe et avec lui mon unique source d'information.
La situation globale semblait dégénérer... J'expliquais alors à Lisa le fond de ma pensée et je pu voir ses yeux regarder dans le vague avec inquiétude le futur déduit de mes paroles...
Des bruits au dehors commençaient à gagner en volume... Manifestement, dans la tente d'à côté il y avait de l'agitation.
Des cris de femme, des insultes... à nouveau des cris, des bruits de fuite, de bousculade.
La toile de l'entrée s'ouvrit encore et un homme traversa la tente avec rapidité, renversa deux lits ainsi que leurs occupants et en trombe ressortit de l'autre côté pour s'enfuir dans la forêt proche.
L'agitation se répandait parmi nous. A la faible lueur des lampes, je vis le désordre dans la poussière. Sans que je puisse réaliser, deux autres personnes entraient et à la faveur de l'éclairage, s'emparèrent de sacs et de vêtements, comme si le diable était à leurs trousses, ils sautèrent entre les lits de camps et semblant suivre l'itinéraire du premier homme, s'enfuirent à sa suite dans la forêt.
Je fus aussi renversé et le nez dans la poussière, j'inventais de nouvelles insultes...
Désormais les cris venaient aussi de notre tente, comme un écho malsain à ceux des tentes d'à côté.
Je me relevais avec rage quand, un groupe de militaire entra dans la tente. Armés et équipés, ils posèrent quelques questions rapides et fusèrent à la poursuite des voleurs.
Et c'était bien de cela dont il s'agissait. Ils avaient aussi volé trois sac à de pauvres gens de la tente voisine. Sacs qui contenaient le peu d'affaires sauvées lors de la procédure d'évacuation : papiers, médicaments, argent... J'étais outré et une colère sourde montait en moi. Qui pouvait ainsi profiter de cette situation pour voler de la sorte? L'évacuation avait-elle aussi évacué des membres de ces bandes armées qui depuis des mois mettaient la ville à sac ? Je fus vexé de ne pas l'avoir pris en compte dans ma récente réflexion.
Une femme était en pleurs, elle criait à l'injustice... elle n'avait désormais plus rien. Un homme resté à terre souffrait manifestement de la cheville, écrasée par la chute de son lit de camp et sans doute aussi d'avoir été piétinée. Du personnel médical arriva et emporta sur une civière l'homme blessé. Avant que la femme en pleurs ne fut à son tour amenée, Lisa eut le temps de lui donner deux de nos tickets de ravitaillement avec quelques mots de réconfort.
Au loin, une rafale d'arme automatique venait d'être lâchée et l'écho en nous parvenant, nous rappela la gravité de notre situation. La colère me fit souhaiter ces balles, mortelles...
Que la réaction des militaires soit si vive, que les gendarmes aient été réquisitionnés, que des voleurs soient si peu scrupuleux...toutes ces constatations formaient un tissu d'une bien étrange trame.
Lisa prit ma main et commençât à me dire qu'il nous faudrait quitter la camp. Il n'était désormais plus sûr pour y rester à l'abri.
Le son d'une radio se fit alors entendre. Je compris bien vite qu'à côté de notre tente se tenait un véhicule de commandement et que celui-ci était en liaison radio avec le groupe de militaires partis à la poursuite des voleurs.
Dehors, l'aube commençait à teinter les visages de bleu. Les cernes aussi...
Peu d'entre nous avaient dormi et l'état d'excitation général n'était guère propice au repos. Notre tente ainsi que sa voisine se vidèrent, comme si le vol y avait laissé sa malédiction. Nous n'avions pas bougé. Il nous fallait écouter les échanges radios entre les militaires. Cela pourrait bien nous aider si nous décidions à un moment ou à un autre de quitter le camp.
IEM, (ou EMP pour les anglo-saxons)... deux termes pour une même calamité : la mort de l'électronique. Je n'étais donc pas le seul à l'avoir envisagé !
J'en touchais alors un mot à Lisa, j'expliquais ce à quoi nous devions nous attendre en cas de retour en ville.
Il était clair que le talon d'Achille de nos civilisations technologiques était l'électronique. Tout était électronique, de nos droits à nos vies par procurations sur les réseaux sociaux... notre passé, notre science, notre mémoire, notre argent, notre savoir et le pire de tous : notre vie réelle. Nous en étions totalement dépendants.
Mettre à terre un pays moderne ? IEM sur ses infrastructures principales !
Lisa me fit remarquer un fait intrigant : les aéroports, en pleine crise économique s'étaient tous mis en grève deux jours avant ce fameux soir.
Plus rien n'avait ni décollé ni atterri dans les aéroports des grandes villes du pays. Les trains, prétextant de ruptures de câbles électrique, étaient restés en gare le matin même... en fait, elle en était presque sûre, l'ensemble des transports en commun était aussi stoppé ce jour là, bus, métro mais aussi taxi.
Et selon ses souvenirs, tout cela au niveau national. Certes la situation économique catastrophique avait rendu ces mouvements sociaux courants mais, réaliser cela et en constater l'ampleur et la concomitance était en effet très troublant.
Cela plantait un bien étrange décors pour qui pouvait encore recouper les informations et les analyser.
De cette conversation espionnée, il ressortait deux choses : les autorités semblaient avoir été prises au dépourvu et malgré la démission de l'Etat, certaines personnes et certaines structures tenaient bon et défendaient bec et ongle les valeurs sur lesquelles notre société s'était bâtie. D'un autre côté, Il y avait des signes contradictoires qui donnaient à penser que ces attaques à l'Implusion Electro Magnétique étaient, sinon prévues, au moins fortement envisagées.
La vitesse relative de l'entrée en scène des militaires et de la procédure d'évacuation semblait maintenant tout aussi suspecte. Trop efficace, trop discordante en regard de la déstructuration globale du pays...
Il y avait comme une odeur malsaine de mise en scène inachevée, de trucage manifeste.
Je devais obtenir plus de renseignements de cet homme que je qualifiais "in petto" de "source sûre".
J'allais me lever et dans la pénombre chercher la personne qui venait de parler quand brusquement, de vives lueurs envahirent la tente.
Un groupe de militaires venait d'entrer avec fracas et précipitation. Leurs silhouettes ramassées montraient clairement sous l'éclat de leurs frontales leurs équipements tactiques.
A la lueur des lampes, je pus aussi distinguer ceux vers qui ils se dirigeaient : des gendarmes en uniforme. Ceux-là même dont j'espérai obtenir d'autres informations.
Leur conversation se fit sur le mode confidence, mais, mon oreille aiguisée parvint à en percevoir la teneur.
Le camp d'évacués, dit camp numéro deux, était situé sur la plaine de Tonde, à presque 600 kilomètres d'ici. La tension là-bas y était très vive et les personnels militaires en sous-nombre y craignaient un débordement. Il y avait eu des regroupements parmi les réfugiés, regroupements qui dés les premières heures s'étaient clairement opposés à l'autorité pourtant on ne peut plus douce des militaires.
Les nouveaux venus repartirent rapidement, suivis des gendarmes qui montraient de vif signes d'inquiétudes en prenant les armes de guerre que leur tendaient les militaires.
Un véhicule démarra et emporta au loin le petit groupe et avec lui mon unique source d'information.
La situation globale semblait dégénérer... J'expliquais alors à Lisa le fond de ma pensée et je pu voir ses yeux regarder dans le vague avec inquiétude le futur déduit de mes paroles...
Des bruits au dehors commençaient à gagner en volume... Manifestement, dans la tente d'à côté il y avait de l'agitation.
Des cris de femme, des insultes... à nouveau des cris, des bruits de fuite, de bousculade.
La toile de l'entrée s'ouvrit encore et un homme traversa la tente avec rapidité, renversa deux lits ainsi que leurs occupants et en trombe ressortit de l'autre côté pour s'enfuir dans la forêt proche.
L'agitation se répandait parmi nous. A la faible lueur des lampes, je vis le désordre dans la poussière. Sans que je puisse réaliser, deux autres personnes entraient et à la faveur de l'éclairage, s'emparèrent de sacs et de vêtements, comme si le diable était à leurs trousses, ils sautèrent entre les lits de camps et semblant suivre l'itinéraire du premier homme, s'enfuirent à sa suite dans la forêt.
Je fus aussi renversé et le nez dans la poussière, j'inventais de nouvelles insultes...
Désormais les cris venaient aussi de notre tente, comme un écho malsain à ceux des tentes d'à côté.
Je me relevais avec rage quand, un groupe de militaire entra dans la tente. Armés et équipés, ils posèrent quelques questions rapides et fusèrent à la poursuite des voleurs.
Et c'était bien de cela dont il s'agissait. Ils avaient aussi volé trois sac à de pauvres gens de la tente voisine. Sacs qui contenaient le peu d'affaires sauvées lors de la procédure d'évacuation : papiers, médicaments, argent... J'étais outré et une colère sourde montait en moi. Qui pouvait ainsi profiter de cette situation pour voler de la sorte? L'évacuation avait-elle aussi évacué des membres de ces bandes armées qui depuis des mois mettaient la ville à sac ? Je fus vexé de ne pas l'avoir pris en compte dans ma récente réflexion.
Une femme était en pleurs, elle criait à l'injustice... elle n'avait désormais plus rien. Un homme resté à terre souffrait manifestement de la cheville, écrasée par la chute de son lit de camp et sans doute aussi d'avoir été piétinée. Du personnel médical arriva et emporta sur une civière l'homme blessé. Avant que la femme en pleurs ne fut à son tour amenée, Lisa eut le temps de lui donner deux de nos tickets de ravitaillement avec quelques mots de réconfort.
Au loin, une rafale d'arme automatique venait d'être lâchée et l'écho en nous parvenant, nous rappela la gravité de notre situation. La colère me fit souhaiter ces balles, mortelles...
Que la réaction des militaires soit si vive, que les gendarmes aient été réquisitionnés, que des voleurs soient si peu scrupuleux...toutes ces constatations formaient un tissu d'une bien étrange trame.
Lisa prit ma main et commençât à me dire qu'il nous faudrait quitter la camp. Il n'était désormais plus sûr pour y rester à l'abri.
Le son d'une radio se fit alors entendre. Je compris bien vite qu'à côté de notre tente se tenait un véhicule de commandement et que celui-ci était en liaison radio avec le groupe de militaires partis à la poursuite des voleurs.
Dehors, l'aube commençait à teinter les visages de bleu. Les cernes aussi...
Peu d'entre nous avaient dormi et l'état d'excitation général n'était guère propice au repos. Notre tente ainsi que sa voisine se vidèrent, comme si le vol y avait laissé sa malédiction. Nous n'avions pas bougé. Il nous fallait écouter les échanges radios entre les militaires. Cela pourrait bien nous aider si nous décidions à un moment ou à un autre de quitter le camp.