Note de la fic : Non notée
Chapitre_de_passage,_va_bientot_gicler_d__la
Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué
Chapitre 3
Publié le 19/08/2013 à 01:12:04 par Pseudo supprimé
Soudain, la créature s'arrêta. Morose, elle ne faisait rien de plus que me regarder. Puis, après quelques secondes, elle fila en arrière, les yeux toujours rivés sur moi, pour disparaître au loin parmi les arbres, bientôt suivie des autres silhouettes.
Et ce fut tout. Les bois, doucement, retrouvèrent leur silence et leur calme. Le froid m'étreignit à nouveau, entre les troncs éloignés. Les alentours redevinrent mornes et immobiles, à travers mes yeux troubles. J'étais à présent hors de danger. Aussi inespéré que cela fût, j'étais revenu saine et sauve de ma rencontre avec les ombres. Elles m'avaient épargnée. Sous le choc, je me laissai glisser le long de l'écorce derrière moi et m'assis au pied de l'arbre. Les questions bourdonnaient dans mes pensées. Pourquoi ce départ subit, me demandai-je intérieurement. Ces démons avaient-ils enfin été satisfaits ? Leur but était-il accompli, désor-mais ? Avaient-ils finalement trouvé ce qu'ils cherchaient... Le brouillard se dissipa vite, alors. Non, me répondis-je dans un soupir. J'avais dès lors fini par le comprendre. Les ombres n'avaient rien fait du tout. Ce but, en vérité, c'était moi seule qui l'avais trouvé.
Après une longue marche monotone, je retournai au refuge. Midi était passé depuis déjà quinze minutes. Le feu de bois était sur le point de s'étouffer dans les cendres grises, et il n'y avait plus aucune trace de la nourriture qu'on y avait faite cuire ce matin-là. Mais je n'avais plus faim, de toute façon. A coté, les maîtres des corbeaux m'attendaient en rang, la pointe de leur épée posée au sol, les mains sur leur pommeau, en signe d'allégeance. Exactement comme je l'avais espéré, en rentrant. Nereka était là aussi, accompagné de ses dociles progénitures. Tout le monde était là. Personne ne semblait être allé dans la forêt, à ma recherche. Personne ne semblait avoir voulu me sauver. Les silhouettes avaient peut-être eu raison, en fin de comp-te. Je ne voyais pas d'autre explication. Une boule me grimpa dans la gorge. Ainsi m'avaient-ils tous trahie... Mes "serviteurs"...
« Il y a eu un problème, Impératrice, lorsque nous avons essayé de vous rejoindre, me déclara Youssef placé au milieu de ses frères. Sans ça, nous serions venu vous aider avec la plus grande discipline, croyez le vraiment.
Je n'en croyais pas un mot. Et Youssef le savait, continuant encore :
– Le problème est que vos pensées nous sont parvenues d'une manière incroyablement con-fuse, tout à l'heure. Si chaotique que nous n'avons pas du tout su comment réagir face à cela.
Il semblait en effet que notre lien spirituel fût brouillé, comme altéré par une force inconnue... Vous pensiez une chose et son contraire, Impératrice. C'était incompréhensible. Nous n'avons même pas réussi à seulement vous localiser.
Mon regard se baissa. Comment savoir si ce qu'il me disait était vrai ? Je n'en aurais rien su, s'il m'avait menti. Je ne pouvais lire le quart de ce qu'il y avait dans sa tête. Lui, en revanche, savait très bien ce que je voulais entendre, comme ce que j'espérais voir à mon retour. Il pou-vait très bien ne faire et dire cela que dans le but d'échapper à sa punition... Comment diable pouvais-je le savoir ?
– Je vous jure que c'est la vérité, insista le premier maître. Vous étiez à neuf endroits différents au même moment... ! Certains de l'autre coté de la montagne... »
Qu'en savais-je ? J'ignorais totalement combien les ombres avaient été. Qui étais-je pour le contredire à ce sujet ? Il n'y avait plus rien à répondre que je puisse répondre. Lui et ses ca-marades avaient gagné. Ils disaient et j'écoutais. Pour la première fois, je les écoutais. Non pas leurs paroles, douteuses et vaporeuses, mais leur véritable nature. J'écoutais l'écho de leur détresse, lors de leur arrivée. De leur humiliation, à être traîtés comme les zervanistes.
De leur douleur à me servir. De leur souffrance, pour toutes mes injustices...
De nombreux échanges de regard surpris défilèrent parmi les six mâles. Sûrement avaient-ils attendu de savoir si je croirais ou non à leur excuse, depuis que les silhouettes m'avaient lais-sée. Mais je n'avais qu'une seule et unique pensée, depuis :
Le Pardon.
Pour tous les malheurs que j'avais causés...
Pardon aux maîtres des corbeaux...
Pardon aux anciens fauves...
Pardon à Nereka...
Pardon à moi...
Et pardon aux autres moi aussi.
Et ce fut tout. Les bois, doucement, retrouvèrent leur silence et leur calme. Le froid m'étreignit à nouveau, entre les troncs éloignés. Les alentours redevinrent mornes et immobiles, à travers mes yeux troubles. J'étais à présent hors de danger. Aussi inespéré que cela fût, j'étais revenu saine et sauve de ma rencontre avec les ombres. Elles m'avaient épargnée. Sous le choc, je me laissai glisser le long de l'écorce derrière moi et m'assis au pied de l'arbre. Les questions bourdonnaient dans mes pensées. Pourquoi ce départ subit, me demandai-je intérieurement. Ces démons avaient-ils enfin été satisfaits ? Leur but était-il accompli, désor-mais ? Avaient-ils finalement trouvé ce qu'ils cherchaient... Le brouillard se dissipa vite, alors. Non, me répondis-je dans un soupir. J'avais dès lors fini par le comprendre. Les ombres n'avaient rien fait du tout. Ce but, en vérité, c'était moi seule qui l'avais trouvé.
Après une longue marche monotone, je retournai au refuge. Midi était passé depuis déjà quinze minutes. Le feu de bois était sur le point de s'étouffer dans les cendres grises, et il n'y avait plus aucune trace de la nourriture qu'on y avait faite cuire ce matin-là. Mais je n'avais plus faim, de toute façon. A coté, les maîtres des corbeaux m'attendaient en rang, la pointe de leur épée posée au sol, les mains sur leur pommeau, en signe d'allégeance. Exactement comme je l'avais espéré, en rentrant. Nereka était là aussi, accompagné de ses dociles progénitures. Tout le monde était là. Personne ne semblait être allé dans la forêt, à ma recherche. Personne ne semblait avoir voulu me sauver. Les silhouettes avaient peut-être eu raison, en fin de comp-te. Je ne voyais pas d'autre explication. Une boule me grimpa dans la gorge. Ainsi m'avaient-ils tous trahie... Mes "serviteurs"...
« Il y a eu un problème, Impératrice, lorsque nous avons essayé de vous rejoindre, me déclara Youssef placé au milieu de ses frères. Sans ça, nous serions venu vous aider avec la plus grande discipline, croyez le vraiment.
Je n'en croyais pas un mot. Et Youssef le savait, continuant encore :
– Le problème est que vos pensées nous sont parvenues d'une manière incroyablement con-fuse, tout à l'heure. Si chaotique que nous n'avons pas du tout su comment réagir face à cela.
Il semblait en effet que notre lien spirituel fût brouillé, comme altéré par une force inconnue... Vous pensiez une chose et son contraire, Impératrice. C'était incompréhensible. Nous n'avons même pas réussi à seulement vous localiser.
Mon regard se baissa. Comment savoir si ce qu'il me disait était vrai ? Je n'en aurais rien su, s'il m'avait menti. Je ne pouvais lire le quart de ce qu'il y avait dans sa tête. Lui, en revanche, savait très bien ce que je voulais entendre, comme ce que j'espérais voir à mon retour. Il pou-vait très bien ne faire et dire cela que dans le but d'échapper à sa punition... Comment diable pouvais-je le savoir ?
– Je vous jure que c'est la vérité, insista le premier maître. Vous étiez à neuf endroits différents au même moment... ! Certains de l'autre coté de la montagne... »
Qu'en savais-je ? J'ignorais totalement combien les ombres avaient été. Qui étais-je pour le contredire à ce sujet ? Il n'y avait plus rien à répondre que je puisse répondre. Lui et ses ca-marades avaient gagné. Ils disaient et j'écoutais. Pour la première fois, je les écoutais. Non pas leurs paroles, douteuses et vaporeuses, mais leur véritable nature. J'écoutais l'écho de leur détresse, lors de leur arrivée. De leur humiliation, à être traîtés comme les zervanistes.
De leur douleur à me servir. De leur souffrance, pour toutes mes injustices...
De nombreux échanges de regard surpris défilèrent parmi les six mâles. Sûrement avaient-ils attendu de savoir si je croirais ou non à leur excuse, depuis que les silhouettes m'avaient lais-sée. Mais je n'avais qu'une seule et unique pensée, depuis :
Le Pardon.
Pour tous les malheurs que j'avais causés...
Pardon aux maîtres des corbeaux...
Pardon aux anciens fauves...
Pardon à Nereka...
Pardon à moi...
Et pardon aux autres moi aussi.