Note de la fic : Non notée
Publié le 08/10/2012 à 19:45:32 par YukaMinJee
[c]Je reconnaissais parfaitement cette mélodie. Je l’écoutais d’une oreille bien attentive. Je l’avais entendue, écoutée et réécoutée un nombre incalculable de fois, je n’aurais pas pu me tromper si la moindre fausse note venait se glisser. Les live n’étaient pas toujours chantés en playback, mais la bande son était toujours enregistrée. L’excuse de l’erreur produite par un musicien n’aurait pas pu fonctionner dans le cas présent. Vint alors la voix de mon ami T.O.P ou de son vrai nom Choi Seung Hyun, le timbre était toujours exactement le même, et pour avoir chanté à ses côtés durant plus de six ans, je pouvais affirmer qu’il s’agissait bien de lui et qu’il n’était pas en playback justement. Mais c’était alors à cet instant que tout vint casser mes déductions. J’entendis pour la première fois la voix de l’homme qui se tenait sur scène à ma place. Sa voix n’avait rien à voir avec la mienne, en effet son timbre se rapprochait plutôt de celui de Seungie. Personne, ni dans le public, ni parmi mes collègues et encore moins parmi les personnes qui étaient présentes dans cette pièce avec moi, ne semblait perturbé par cette harmonie pour le moins étrange. Peut-être que c’était parce que j’étais jaloux de ne pas être sur scène, ou alors parce que mon oreille était habituée à entendre ma voix aux côtés de celle de T.O.P, mais pour moi, la voix de cet imposteur faisait vraiment tâche.
La jeune fille qui m’avait embrassé précédemment était complètement hystérique devant l’écran de la télévision. Ce genre de « fan » me répugnait. Je tentai de lui récupérer la télécommande des mains et lorsque je parvins à le faire, j’éteignis sans attendre le poste. Je compris que l’autre jeune fille me remerciait pour cet acte. Elle n’était visiblement pas du tout intéressée par ce que mon groupe faisait, après tout, on ne peut pas plaire à tout le monde. Mais l’hystérique ne se laissa pas faire et commença à me faire une scène pour que je remette son programme fétiche.
« Rends-moi cette foutue télécommande ! Tu ferais mieux de garder tes bonnes habitudes et de rester assis dans le canapé à attendre sagement que je revienne m’intéresser à toi. Pour le moment, c’est mon quart d’heure Jin Oh. »
Elle ne semblait pas savoir que son intérêt pour ma personne était le cadet de mes soucis. J’avais seulement l’intention de préserver mes oreilles d’une voix qui n’allait pas du tout avec l’ensemble de la chanson. Non, je n’avais pas du tout la prétention de chanter mieux que quiconque ce morceau, mais la voix n’était pas accordée, je ne serais revenu en aucun cas sur cette pensée. Je m’installai dans le canapé tout comme elle me l’avait demandé mais je gardais la télécommande que je vins caler sous mon fessier. A moins d’être une vraie obsédée, je ne pensais pas qu’elle aurait osé venir chercher l’objet tant convoité. Je raclai ma gorge pour qu’elle comprenne qu’à présent, c’était à moi de dire ce que je voulais.
« Je vais essayer d’être clair et concis. Je ne sais pas qui vous êtes, ni vous, ni le gars qui partageait mon lit quand je me suis levé tout à l’heure. A vrai dire, je ne sais même pas comment je suis arrivé ici. Je ne sais pas ce qui se passe et si c’est une blague, haha, j’ai bien ri, maintenant Young Bae et les autres vous pouvez sortir. »
Personne ne semblait avoir envie de rire, même pas le petit sourire nerveux qui trahit dans la plupart des situations. Les deux filles me regardaient d’un air ahuri se demandant surement ce que j’étais en train de raconter. Au moins, je n’étais pas le seul à être dans une situation de totale incompréhension. Mais ce qui m’embêtait c’est qu’elles ne faisaient même pas l’effort d’admettre que leurs identités m’étaient inconnues. Je ne savais pas ce qu’il se passait, peut-être que j‘étais dans le genre de rêve dont on ne sort que lorsque l’on a accompli une mission en particulier. D’accord, admettons cette hypothèse, mais dans ce cas là, si ces deux personnes semblent me connaître dans ce monde, un peu d'aide de leur part n'aurait pas été de refus, sincèrement.
Des bruits de pas lourds se firent entendre dans les escaliers. Ça devait certainement être le garçon qui était à mes côtés à mon réveil. Comment est-ce qu’elle l’avait appelé ? Jae… Jae Sun il me semble. Peu importe, tout ce qui comptait c’est qu’il ne me saute pas dessus comme il avait tenté de le faire dans son sommeil. Plus personne n’ouvrit la bouche lorsqu’il arriva, moi le premier. J’avais mes raisons, et puis si je commençais à dire quelque chose, j’allais surement finir par régler mes comptes avec lui. Ne sachant rien de ce qu’il était, je préférais fermer ma bouche. Ce qui me plut moins, c’est que d’un air déçu, l’hystérique se rapprocha de moi. Elle devait vraiment croire que j’étais son petit ami ou quelque chose dans le genre pour oser ce genre de rapprochement. Elle aurait été européenne, j’aurais pu lui trouver des circonstances atténuantes, mais là, à part la raison que j’ai évoqué précédemment, je ne trouvais aucune explication. L’intello, elle, était toujours plongée dans sa lecture, un vrai mystère. Je sentis une main se glisser sous mon fessier et aussitôt je sentis que mes joues se teintaient d’un rouge tirant vers le rose. Je regardai la fille qui était assise à côté de moi et lui lançai :
« Mais ça va pas, non ? Je sais pas ce qui se passe dans vos têtes à tous les trois mais vous êtes pas nets. »
Le garçon qui venait de débarquer semblait ne rien comprendre à ce qu’il se passait. Je l’avais inclus dans mes propos alors qu’il venait tout juste de se lever, et autant dire que sur son visage, on voyait parfaitement qu’il n’était pas tout à fait avec nous. Il me regardait d’un air étonné. Je crois que je l’avais mal jugé, et que ce qui s’était passé un peu plus tôt, son subconscient en était le seul coupable. Il répondit tout de même d’un air amusé :
« Ben alors Ji Yong, tu ne reconnais plus tes amis ? »
Enfin une parole sensée. Ça pouvait paraître étrange d’un certain point de vue, mais il était le seul à m’avoir laissé la possibilité de dire que je ne les reconnaissais visiblement pas. Je leur avais déjà fait comprendre plus tôt, mais les filles étaient décidément bien trop têtues.
« Non. J’ai tenté de leur expliquer, mais elles ne m’écoutent pas. Je me suis réveillé dans ton lit, et à partir de cet instant tout est devenu étrange pour moi. Vous semblez me connaître depuis toujours alors que moi je vous rencontre à peine. Vous êtes trois à être du même avis, je suis donc en théorie celui qui a tort, mais j’aimerais pour l’amour du ciel que vous fassiez comme si j’étais amnésique. Je sais pas, présentez-vous et dites moi ce qui nous lie, racontez-moi ma vie. »
Je passais certainement pour un homme sorti tout droit de l’asile psychiatrique, je voulais bien le comprendre. Mais apparemment, je ne pouvais rien faire pour changer la situation et j’avais surement été emmené dans une réalité alternative. Je voulais bien faire l’effort d’être celui qu’ils me disaient être, à condition que je sois aidé. Un acteur ne peut jouer un rôle s’il n’a pas un minimum d’information sur le personnage, et bien là, c’était un peu le même genre de circonstances.
Il fallut au moins vingt bonnes minutes pour que j’arrive à les persuader que j’étais vraiment incapable de dire leur nom et que ce n’était pas du bluff. Ils finirent par admettre la situation à leur tour et je sentis comme une déception dans le regard de l’hystérique. Je compris pourquoi qu’après avoir entendu leur récit sur ma vie.
Le garçon s’appelait Kim Jae Sun. D’après son histoire, il avait le même âge que moi et c’était à notre arrivée au lycée que nous nous étions rencontrés. Il me raconta que, tout de suite, on avait compris que tous les deux on allait devenir les meilleurs amis du monde. Toutes les anecdotes qu’il racontait me touchèrent, j’arrivais même à m’imaginer dans la peau du Ji Yong qu’il décrivait. Jae Sun semblait être quelqu’un de vraiment sympathique mais très différent de Young Bae. Certes il était drôle, mais il était paresseux et incapable de dire ce qu’il voulait faire de sa vie. Il ne croyait pas du tout en Dieu et c’était un point très important concernant les différences avec mon vrai meilleur ami. Il faut dire que Young Bae avait une vie guidée par la religion et ça vous change un homme, croyez moi. Ce qui faisait aussi une différence de taille… c’était justement ça, la taille. Jae Sun mesurait plus d’un mètre quatre-vingt soit une différence d’au moins quinze centimètres. Ce n’étaient que de petits détails par-ci par-là, mais ça jouait énormément.
Vint ensuite Seok Hee. Elle affirma que nous étions ensemble depuis seulement six mois mais que nous nous connaissions depuis quatre ans. Elle précisa que nous nous étions rencontrés lorsque Jae Sun et moi avions décidé de faire une collocation pour occuper tout l’espace de cette maison, qui était bien trop grande pour deux adolescents, il fallait l’admettre. Elle et Hye Mi - l’intello - avaient répondu à l’annonce presque aussitôt après la publication sur Internet. Elles étaient à l’époque à la recherche d’un logement afin de pouvoir terminer leurs années de lycéennes loin de leurs parents. Les deux jeunes filles étaient sœurs bien qu’elles furent totalement différentes. L’hystérique ajouta également que j’avais été longtemps très proche de Hye Mi avant de m’en désintéresser totalement. J’étais, paraît-il, tombé amoureux de Seok Hee et qu’il m’avait fallut au moins deux ans pour parvenir à la faire craquer. Je ne savais pas trop pourquoi, mais j’avais du mal à croire cette version des faits. Je voulais bien admettre que mon « moi » de cet univers était légèrement différent niveau caractère, mais il y avait des limites à ne pas dépasser, et à en croire la réaction de Hye Mi, je n’avais pas tort sur ce coup.
Ces quelques détails me permettaient de comprendre les différents comportements de chacun. Quoique pour Hye Mi, je n’étais pas certain qu’on eut vraiment été proches comme Seok Hee l’avait précisé, et elle semblait tellement dans son monde que je n’avais pas osé lui demander si c’était vrai ou non. Après tout, j’allais être amené à vivre avec eux quasiment vingt-quatre heures sur vingt-quatre, j’allais bien finir par découvrir toutes les vérités. J’allais surtout devoir apprendre à ne pas être pris en charge par un manager et me rendre au boulot sans broncher. J’allais aussi bientôt faire la connaissance des deux autres colocataires dont je ne connaissais pour le moment que les noms : Yang Ki Seob et Moon Hae Byeol. Ils n’étaient là qu’une fois par semaine et payaient toujours le loyer en retard, en dehors de ces quelques informations, mes nouveaux « amis » m’en avaient pas dit plus.
Je soupirai. C’était toute une nouvelle vie dont j’allais devoir prendre les commandes. Je devais réapprendre à être quelqu’un de normal. C’était surement comme ça que j’aurais terminé si j’avais raté mon audition à l’époque. Je ne devrais pas me plaindre, ça faisait des semaines que je rêvais d’avoir une vie banale loin de la lumière des projecteurs.[/c]
La jeune fille qui m’avait embrassé précédemment était complètement hystérique devant l’écran de la télévision. Ce genre de « fan » me répugnait. Je tentai de lui récupérer la télécommande des mains et lorsque je parvins à le faire, j’éteignis sans attendre le poste. Je compris que l’autre jeune fille me remerciait pour cet acte. Elle n’était visiblement pas du tout intéressée par ce que mon groupe faisait, après tout, on ne peut pas plaire à tout le monde. Mais l’hystérique ne se laissa pas faire et commença à me faire une scène pour que je remette son programme fétiche.
« Rends-moi cette foutue télécommande ! Tu ferais mieux de garder tes bonnes habitudes et de rester assis dans le canapé à attendre sagement que je revienne m’intéresser à toi. Pour le moment, c’est mon quart d’heure Jin Oh. »
Elle ne semblait pas savoir que son intérêt pour ma personne était le cadet de mes soucis. J’avais seulement l’intention de préserver mes oreilles d’une voix qui n’allait pas du tout avec l’ensemble de la chanson. Non, je n’avais pas du tout la prétention de chanter mieux que quiconque ce morceau, mais la voix n’était pas accordée, je ne serais revenu en aucun cas sur cette pensée. Je m’installai dans le canapé tout comme elle me l’avait demandé mais je gardais la télécommande que je vins caler sous mon fessier. A moins d’être une vraie obsédée, je ne pensais pas qu’elle aurait osé venir chercher l’objet tant convoité. Je raclai ma gorge pour qu’elle comprenne qu’à présent, c’était à moi de dire ce que je voulais.
« Je vais essayer d’être clair et concis. Je ne sais pas qui vous êtes, ni vous, ni le gars qui partageait mon lit quand je me suis levé tout à l’heure. A vrai dire, je ne sais même pas comment je suis arrivé ici. Je ne sais pas ce qui se passe et si c’est une blague, haha, j’ai bien ri, maintenant Young Bae et les autres vous pouvez sortir. »
Personne ne semblait avoir envie de rire, même pas le petit sourire nerveux qui trahit dans la plupart des situations. Les deux filles me regardaient d’un air ahuri se demandant surement ce que j’étais en train de raconter. Au moins, je n’étais pas le seul à être dans une situation de totale incompréhension. Mais ce qui m’embêtait c’est qu’elles ne faisaient même pas l’effort d’admettre que leurs identités m’étaient inconnues. Je ne savais pas ce qu’il se passait, peut-être que j‘étais dans le genre de rêve dont on ne sort que lorsque l’on a accompli une mission en particulier. D’accord, admettons cette hypothèse, mais dans ce cas là, si ces deux personnes semblent me connaître dans ce monde, un peu d'aide de leur part n'aurait pas été de refus, sincèrement.
Des bruits de pas lourds se firent entendre dans les escaliers. Ça devait certainement être le garçon qui était à mes côtés à mon réveil. Comment est-ce qu’elle l’avait appelé ? Jae… Jae Sun il me semble. Peu importe, tout ce qui comptait c’est qu’il ne me saute pas dessus comme il avait tenté de le faire dans son sommeil. Plus personne n’ouvrit la bouche lorsqu’il arriva, moi le premier. J’avais mes raisons, et puis si je commençais à dire quelque chose, j’allais surement finir par régler mes comptes avec lui. Ne sachant rien de ce qu’il était, je préférais fermer ma bouche. Ce qui me plut moins, c’est que d’un air déçu, l’hystérique se rapprocha de moi. Elle devait vraiment croire que j’étais son petit ami ou quelque chose dans le genre pour oser ce genre de rapprochement. Elle aurait été européenne, j’aurais pu lui trouver des circonstances atténuantes, mais là, à part la raison que j’ai évoqué précédemment, je ne trouvais aucune explication. L’intello, elle, était toujours plongée dans sa lecture, un vrai mystère. Je sentis une main se glisser sous mon fessier et aussitôt je sentis que mes joues se teintaient d’un rouge tirant vers le rose. Je regardai la fille qui était assise à côté de moi et lui lançai :
« Mais ça va pas, non ? Je sais pas ce qui se passe dans vos têtes à tous les trois mais vous êtes pas nets. »
Le garçon qui venait de débarquer semblait ne rien comprendre à ce qu’il se passait. Je l’avais inclus dans mes propos alors qu’il venait tout juste de se lever, et autant dire que sur son visage, on voyait parfaitement qu’il n’était pas tout à fait avec nous. Il me regardait d’un air étonné. Je crois que je l’avais mal jugé, et que ce qui s’était passé un peu plus tôt, son subconscient en était le seul coupable. Il répondit tout de même d’un air amusé :
« Ben alors Ji Yong, tu ne reconnais plus tes amis ? »
Enfin une parole sensée. Ça pouvait paraître étrange d’un certain point de vue, mais il était le seul à m’avoir laissé la possibilité de dire que je ne les reconnaissais visiblement pas. Je leur avais déjà fait comprendre plus tôt, mais les filles étaient décidément bien trop têtues.
« Non. J’ai tenté de leur expliquer, mais elles ne m’écoutent pas. Je me suis réveillé dans ton lit, et à partir de cet instant tout est devenu étrange pour moi. Vous semblez me connaître depuis toujours alors que moi je vous rencontre à peine. Vous êtes trois à être du même avis, je suis donc en théorie celui qui a tort, mais j’aimerais pour l’amour du ciel que vous fassiez comme si j’étais amnésique. Je sais pas, présentez-vous et dites moi ce qui nous lie, racontez-moi ma vie. »
Je passais certainement pour un homme sorti tout droit de l’asile psychiatrique, je voulais bien le comprendre. Mais apparemment, je ne pouvais rien faire pour changer la situation et j’avais surement été emmené dans une réalité alternative. Je voulais bien faire l’effort d’être celui qu’ils me disaient être, à condition que je sois aidé. Un acteur ne peut jouer un rôle s’il n’a pas un minimum d’information sur le personnage, et bien là, c’était un peu le même genre de circonstances.
Il fallut au moins vingt bonnes minutes pour que j’arrive à les persuader que j’étais vraiment incapable de dire leur nom et que ce n’était pas du bluff. Ils finirent par admettre la situation à leur tour et je sentis comme une déception dans le regard de l’hystérique. Je compris pourquoi qu’après avoir entendu leur récit sur ma vie.
Le garçon s’appelait Kim Jae Sun. D’après son histoire, il avait le même âge que moi et c’était à notre arrivée au lycée que nous nous étions rencontrés. Il me raconta que, tout de suite, on avait compris que tous les deux on allait devenir les meilleurs amis du monde. Toutes les anecdotes qu’il racontait me touchèrent, j’arrivais même à m’imaginer dans la peau du Ji Yong qu’il décrivait. Jae Sun semblait être quelqu’un de vraiment sympathique mais très différent de Young Bae. Certes il était drôle, mais il était paresseux et incapable de dire ce qu’il voulait faire de sa vie. Il ne croyait pas du tout en Dieu et c’était un point très important concernant les différences avec mon vrai meilleur ami. Il faut dire que Young Bae avait une vie guidée par la religion et ça vous change un homme, croyez moi. Ce qui faisait aussi une différence de taille… c’était justement ça, la taille. Jae Sun mesurait plus d’un mètre quatre-vingt soit une différence d’au moins quinze centimètres. Ce n’étaient que de petits détails par-ci par-là, mais ça jouait énormément.
Vint ensuite Seok Hee. Elle affirma que nous étions ensemble depuis seulement six mois mais que nous nous connaissions depuis quatre ans. Elle précisa que nous nous étions rencontrés lorsque Jae Sun et moi avions décidé de faire une collocation pour occuper tout l’espace de cette maison, qui était bien trop grande pour deux adolescents, il fallait l’admettre. Elle et Hye Mi - l’intello - avaient répondu à l’annonce presque aussitôt après la publication sur Internet. Elles étaient à l’époque à la recherche d’un logement afin de pouvoir terminer leurs années de lycéennes loin de leurs parents. Les deux jeunes filles étaient sœurs bien qu’elles furent totalement différentes. L’hystérique ajouta également que j’avais été longtemps très proche de Hye Mi avant de m’en désintéresser totalement. J’étais, paraît-il, tombé amoureux de Seok Hee et qu’il m’avait fallut au moins deux ans pour parvenir à la faire craquer. Je ne savais pas trop pourquoi, mais j’avais du mal à croire cette version des faits. Je voulais bien admettre que mon « moi » de cet univers était légèrement différent niveau caractère, mais il y avait des limites à ne pas dépasser, et à en croire la réaction de Hye Mi, je n’avais pas tort sur ce coup.
Ces quelques détails me permettaient de comprendre les différents comportements de chacun. Quoique pour Hye Mi, je n’étais pas certain qu’on eut vraiment été proches comme Seok Hee l’avait précisé, et elle semblait tellement dans son monde que je n’avais pas osé lui demander si c’était vrai ou non. Après tout, j’allais être amené à vivre avec eux quasiment vingt-quatre heures sur vingt-quatre, j’allais bien finir par découvrir toutes les vérités. J’allais surtout devoir apprendre à ne pas être pris en charge par un manager et me rendre au boulot sans broncher. J’allais aussi bientôt faire la connaissance des deux autres colocataires dont je ne connaissais pour le moment que les noms : Yang Ki Seob et Moon Hae Byeol. Ils n’étaient là qu’une fois par semaine et payaient toujours le loyer en retard, en dehors de ces quelques informations, mes nouveaux « amis » m’en avaient pas dit plus.
Je soupirai. C’était toute une nouvelle vie dont j’allais devoir prendre les commandes. Je devais réapprendre à être quelqu’un de normal. C’était surement comme ça que j’aurais terminé si j’avais raté mon audition à l’époque. Je ne devrais pas me plaindre, ça faisait des semaines que je rêvais d’avoir une vie banale loin de la lumière des projecteurs.[/c]