Note de la fic :
Publié le 31/08/2012 à 23:26:32 par lls
« Quand on m’a donné ce chien, c’était encore un bébé, et il était même plus petit que moi. Pourtant, j’étais pas très grande ! Mais j’étais toute contente d’avoir un compagnon de jeu aussi beau. Mon papa m’a dit que c’était un Labrador. Il était tout beige comme la glace à la vanille que maman ramène des courses, et très peureux au début. Je voyais ses grands yeux ronds comme des billes, ils bougeaient dans tous les sens dès que je faisais un geste ! Et il se tassait sur ses pattes arrière, comme s’il voulait disparaître dans le sol ! Ça me faisait rigoler, mais j’étais gentille. Alors il s’est calmé, et a commencé à me suivre partout. Avec ses oreilles qui remuaient quand il marchait. C’était un petit bébé, et des fois il tombait, il avait pas l’habitude ! Trop mignon.
On est vite devenu inséparables. C’est maman qui l’a dit. On était tout le temps ensemble, du matin jusqu’au soir. Quand j’avais école, il s’asseyait devant la porte de la maison, et je m’éloignais, et il pleurait, et j’entendais ses cris aigus. J’aimais pas quand il pleurait. Et j’ai grandi, j’étais plus un bébé moi. Mais il a grandi encore plus vite, et il était encore plus grand que moi, au moins haut comme ça ! Il était tout fou dehors, il sautait sur moi et je tombais par terre, parce que je pouvais plus le porter. Mais je rigolais, et il me léchait le visage, et j’étais toute mouillée après…
Le matin quand il y avait pas école, on se levait tôt, et on écoutait les oiseaux gazouiller. On était tous les deux couchés dans l’herbe. Et des fois, on jouait avec les cochons de la ferme toute la journée ! À la fin on était très sales, et même qu’une fois j’ai un tout petit peu déchiré ma robe. Maman nous a disputés, mais on était tous les deux, alors ça allait. Et le soir, quand j’avais pas école, on restait dehors pour regarder les étoiles, c’était beau ! Et si j’avais froid aux mains, je les cachais dans ses poils longs. Ils étaient toujours chauds, et on aurait dit une fourrure tellement ils étaient jolis. Je les brossais souvent aussi pour qu’ils restent toujours beaux. Mais ça servait à rien, parce qu’il allait se baigner presque tous les jours, et il était tout trempé et tout moche quand il sortait de l’eau ! C’était pas grave, ça me faisait rire, après il était tout fou et courait partout très vite.
Quand la grosse voiture la frappé, j’étais là et j’ai tout vu. Il a pas pu se relever, et c’était trop tard de toute façon. Elle lui a roulé dessus et il a juste crié une fois. Moi j’avais vraiment très peur. J’ai pleuré et je me suis approché de lui, et j’ai crié aussi pour que mon papa et ma maman viennent. Mais on était trop loin de la ferme. Et la grosse voiture s’est même pas arrêtée. J’étais toute tremblante et je savais pas quoi faire, j’étais à genoux près de lui et il bougeait un tout petit peu. Ses pattes douces s’agitaient lentement, elles faisaient pareil quand il rêvait. Je le sais parce que des fois, je le regardais dormir la nuit.
Et ses grands yeux bougeaient dans tous les sens comme quand il était un bébé. Mais là c’était plus un bébé, et ça m’a fait encore plus peur. En plus il y avait du sang qui coulait de son nez. On aurait dit une grosse olive noire, son nez. J’aimais bien poser le mien dessus quand j’étais petite. Les roues de la voitures avaient laissé des traces grises sur ses poils, c’était pas beau du tout. J’avais mal à la gorge parce que je pleurais trop. Je le caressais très vite et je l’ai secoué, je voulais qu’il se relève et crie comme avant, qu’il me saute dessus et que je tombe par terre en rigolant. Mais il ne l’a pas fait. Il a juste léché mes doigts en pleurant un peu. J’aimais pas quand il pleurait. Et après il n’a plus bougé, et ses yeux aussi ne bougeaient plus. Et j’avais ma tête et mes mains cachés dans ses poils longs, et je suis restée avec lui jusqu’à ce qu’ils ne soient plus chaud comme avant. J’avais très mal au ventre et dans la poitrine.
J’ai beaucoup pleuré après, même quand il y avait d’autres gens. Mais je suis plus un bébé, hein. C’est juste que j’avais de la peine, et j’avais toujours très mal au cœur. J’étais toute seule maintenant le matin pour écouter les oiseaux gazouiller. Et je serrais les petits bébés cochons contre moi en pleurant toujours, comme s’il était encore là. Mais il était plus là. Le soir, je regardais les étoiles toute seule et je fermais très fort les yeux en faisant un vœu. C’est mon papa qui m’a dit que ça marchait des fois. Je faisais le vœu qu’il revienne jouer avec moi. Mais il était toujours pas là. Alors j’allais me coucher, et je faisais beaucoup de cauchemars. Mais j’allais pas voir maman pour qu’elle dorme avec moi, parce que j’étais grande. Je me réveillais en pleurant, et pendant un petit moment, je pensais que la grosse voiture était dans mon cauchemar. Je sautais en bas de mon lit pour le trouver, il aimait bien dormir là. Mais il était plus là. Et j’étais encore plus triste. Il s’appelait Tango, et c’était mon meilleur ami. »
La fillette marqua une pause, avant d’ajouter :
« C’est pour ça que j’ai sauté devant le grand train. Les étoiles voulaient pas faire mon vœu. Alors je me suis dit que j’allais le trouver là où il était. Mais j’étais pressée de le revoir pour jouer avec lui, donc j’ai pas attendu que la grosse voiture revienne. Vous pouvez me dire où il est s’il vous plaît ? »
Saint Pierre poussa un long soupir très indiscret, profondément ennuyé derrière son bureau. La vérité, c’est qu’il était en train de louper le début du match Succubes – Nymphes, et que ça commençait à le gonfler sévère. Il s’épongea le front avec des doigts gros comme des saucisses, et croisa finalement ses mains sur son ventre proéminent.
-Bon, j’en parlerai à Gaïa, elle ira chercher Tango demain. En attendant, pourquoi tu n’irais pas t’amuser dans Les Jardins ?
La frimousse de la gamine s’illumina, et elle s’écria toute excitée :
-Ouais ! Je vais attendre Tango là-bas !
Puis elle parut réaliser quelque chose d’important, et demanda précipitamment :
-Par contre, je peux téléphoner à maman ? Faut pas qu’ils s’inquiètent quand même.
Le vénérable apôtre ferma doucement ses yeux fatigués. Il avait vraiment besoin de repos.
-Ça va être difficile. Mais quand ils passeront, je leur dirai où tu es, pas de problème.
Un sourire éclatant se dessina sur les lèvres de la petite. Un ange particulièrement baraqué avec une oreillette s’approcha alors pour l’accompagner.
Saint Pierre soupira à nouveau, avant de jeter un œil derrière lui, en direction d’Albert Einstein. Celui-ci n’avait rien manqué de la scène, confortablement assis sur un fauteuil en cuir de nuage. Son visage paraissait éternellement paisible, et il laissa même échapper un petit rire fluet.
-Ça devient vraiment n’importe quoi en bas, lança Pierre en secouant lentement son énorme tête. Puis il rota bruyamment.
On est vite devenu inséparables. C’est maman qui l’a dit. On était tout le temps ensemble, du matin jusqu’au soir. Quand j’avais école, il s’asseyait devant la porte de la maison, et je m’éloignais, et il pleurait, et j’entendais ses cris aigus. J’aimais pas quand il pleurait. Et j’ai grandi, j’étais plus un bébé moi. Mais il a grandi encore plus vite, et il était encore plus grand que moi, au moins haut comme ça ! Il était tout fou dehors, il sautait sur moi et je tombais par terre, parce que je pouvais plus le porter. Mais je rigolais, et il me léchait le visage, et j’étais toute mouillée après…
Le matin quand il y avait pas école, on se levait tôt, et on écoutait les oiseaux gazouiller. On était tous les deux couchés dans l’herbe. Et des fois, on jouait avec les cochons de la ferme toute la journée ! À la fin on était très sales, et même qu’une fois j’ai un tout petit peu déchiré ma robe. Maman nous a disputés, mais on était tous les deux, alors ça allait. Et le soir, quand j’avais pas école, on restait dehors pour regarder les étoiles, c’était beau ! Et si j’avais froid aux mains, je les cachais dans ses poils longs. Ils étaient toujours chauds, et on aurait dit une fourrure tellement ils étaient jolis. Je les brossais souvent aussi pour qu’ils restent toujours beaux. Mais ça servait à rien, parce qu’il allait se baigner presque tous les jours, et il était tout trempé et tout moche quand il sortait de l’eau ! C’était pas grave, ça me faisait rire, après il était tout fou et courait partout très vite.
Quand la grosse voiture la frappé, j’étais là et j’ai tout vu. Il a pas pu se relever, et c’était trop tard de toute façon. Elle lui a roulé dessus et il a juste crié une fois. Moi j’avais vraiment très peur. J’ai pleuré et je me suis approché de lui, et j’ai crié aussi pour que mon papa et ma maman viennent. Mais on était trop loin de la ferme. Et la grosse voiture s’est même pas arrêtée. J’étais toute tremblante et je savais pas quoi faire, j’étais à genoux près de lui et il bougeait un tout petit peu. Ses pattes douces s’agitaient lentement, elles faisaient pareil quand il rêvait. Je le sais parce que des fois, je le regardais dormir la nuit.
Et ses grands yeux bougeaient dans tous les sens comme quand il était un bébé. Mais là c’était plus un bébé, et ça m’a fait encore plus peur. En plus il y avait du sang qui coulait de son nez. On aurait dit une grosse olive noire, son nez. J’aimais bien poser le mien dessus quand j’étais petite. Les roues de la voitures avaient laissé des traces grises sur ses poils, c’était pas beau du tout. J’avais mal à la gorge parce que je pleurais trop. Je le caressais très vite et je l’ai secoué, je voulais qu’il se relève et crie comme avant, qu’il me saute dessus et que je tombe par terre en rigolant. Mais il ne l’a pas fait. Il a juste léché mes doigts en pleurant un peu. J’aimais pas quand il pleurait. Et après il n’a plus bougé, et ses yeux aussi ne bougeaient plus. Et j’avais ma tête et mes mains cachés dans ses poils longs, et je suis restée avec lui jusqu’à ce qu’ils ne soient plus chaud comme avant. J’avais très mal au ventre et dans la poitrine.
J’ai beaucoup pleuré après, même quand il y avait d’autres gens. Mais je suis plus un bébé, hein. C’est juste que j’avais de la peine, et j’avais toujours très mal au cœur. J’étais toute seule maintenant le matin pour écouter les oiseaux gazouiller. Et je serrais les petits bébés cochons contre moi en pleurant toujours, comme s’il était encore là. Mais il était plus là. Le soir, je regardais les étoiles toute seule et je fermais très fort les yeux en faisant un vœu. C’est mon papa qui m’a dit que ça marchait des fois. Je faisais le vœu qu’il revienne jouer avec moi. Mais il était toujours pas là. Alors j’allais me coucher, et je faisais beaucoup de cauchemars. Mais j’allais pas voir maman pour qu’elle dorme avec moi, parce que j’étais grande. Je me réveillais en pleurant, et pendant un petit moment, je pensais que la grosse voiture était dans mon cauchemar. Je sautais en bas de mon lit pour le trouver, il aimait bien dormir là. Mais il était plus là. Et j’étais encore plus triste. Il s’appelait Tango, et c’était mon meilleur ami. »
La fillette marqua une pause, avant d’ajouter :
« C’est pour ça que j’ai sauté devant le grand train. Les étoiles voulaient pas faire mon vœu. Alors je me suis dit que j’allais le trouver là où il était. Mais j’étais pressée de le revoir pour jouer avec lui, donc j’ai pas attendu que la grosse voiture revienne. Vous pouvez me dire où il est s’il vous plaît ? »
Saint Pierre poussa un long soupir très indiscret, profondément ennuyé derrière son bureau. La vérité, c’est qu’il était en train de louper le début du match Succubes – Nymphes, et que ça commençait à le gonfler sévère. Il s’épongea le front avec des doigts gros comme des saucisses, et croisa finalement ses mains sur son ventre proéminent.
-Bon, j’en parlerai à Gaïa, elle ira chercher Tango demain. En attendant, pourquoi tu n’irais pas t’amuser dans Les Jardins ?
La frimousse de la gamine s’illumina, et elle s’écria toute excitée :
-Ouais ! Je vais attendre Tango là-bas !
Puis elle parut réaliser quelque chose d’important, et demanda précipitamment :
-Par contre, je peux téléphoner à maman ? Faut pas qu’ils s’inquiètent quand même.
Le vénérable apôtre ferma doucement ses yeux fatigués. Il avait vraiment besoin de repos.
-Ça va être difficile. Mais quand ils passeront, je leur dirai où tu es, pas de problème.
Un sourire éclatant se dessina sur les lèvres de la petite. Un ange particulièrement baraqué avec une oreillette s’approcha alors pour l’accompagner.
Saint Pierre soupira à nouveau, avant de jeter un œil derrière lui, en direction d’Albert Einstein. Celui-ci n’avait rien manqué de la scène, confortablement assis sur un fauteuil en cuir de nuage. Son visage paraissait éternellement paisible, et il laissa même échapper un petit rire fluet.
-Ça devient vraiment n’importe quoi en bas, lança Pierre en secouant lentement son énorme tête. Puis il rota bruyamment.
Commentaires
- Profiteur
02/09/2012 à 15:45:53
Ca me fait penser à ça :
http://bla-bla.cycle3.pagesperso-orange.fr/pdf/Chantiers/narrateur/narSALucienDif.pdf
J'aime bien !