Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Madness


Par : Liberty
Genre : Action
Statut : Terminée



Chapitre 1


Publié le 11/06/2012 à 20:05:39 par Liberty

"Donc...tu bouffes plus de viandes ?". La question était posée. Amy regarda son amie derrière les verres correcteurs de ces lunettes. Elle but une gorgée de thé et dit "Non, plus du tout. C'est fini tout cela". Ann leva les sourcils, dubitatifs. Elle et sa voisine prenaient un thé ensemble depuis bientôt 3 ans. Elles étaient voisine de palier dans un immeuble New-Yorkais, et, avec les années qui passent, avaient appris a ce connaitre et étaient devenues amie, sans qu'aucune fois Amy ne montre une quelconque réticence à manger de la viande. L'annonce de cette nouvelle manie avait donc, en effet, de quoi choquer sa plus proche amie. Ann se décida quand même à poser la question qui la tracassait : pour combien de temps ?

"Ma chère, mais pour toujours !", dit Amy, fière de sa réponse. "Ne comprend tu pas que les animaux ne méritent pas les souffrances qu'ont leurs infligent ? À tu déjà vu ce reportage qui était passé il n'y a pas longtemps, celui dans lequel on voyait toutes les poules élevées en batteries, qui..." L'esprit d'Ann divagua. Avec le temps, elle avait appris beaucoup de choses sur sa voisine. Cette dernière, légèrement bohème, prenait de temps à autre parti pour une cause, mais abandonnait le tout au bout de quelques semaines, voyant que cela lui coutait de l'argent ou du temps. Elle ne se faisait donc aucun doute sur le temps qu'allait durer cette "crise végétarienne". Amy termina son monologue, et Ann chercha désespérément à changer de sujet, sans succès. Elle lui expliqua qu'elle avait rejoint une association végétarienne du quartier, et qu'elle dinait ce soir avec le directeur au "Tunnels", un restaurant venant d'ouvrir, aux tarifs suffisamment onéreux pour que l'on puisse se vanter d'y avoir mangé. "Finalement, se mêler à des causes idiotes peut avoir du bon", pensa Ann en finissant son café.

Le "Tunnels" était beaucoup plus petit que ce qu'Amy avait imaginé. L'atmosphère y était agréable, délicieusement mondaine. L'homme qui l'avait invité, James Pateman, était adorable. Il avait commandé une soupe au potiron et aux épices, tandis qu'Amy avait choisi les carbonara aux piments jalapenos et à l’ail. La nourriture était délicieuse, et la conversation se faisait sans temps mort. Après avoir fini son assiette, Amy finit par craquer. "Vous êtes un homme charmant Patrick." L'homme sourit en remontant ces lunettes, puis lui prit la main avant de lui confier "Si je n'étais pas végétarien, je vous mangerais.". Ils rirent tous les deux et arriva un plateau de fromages, ainsi qu'une deuxième bouteille de champagne, la première ayant été rapidement engloutie.
-Alors, dit Patrick, vous vous sentez à l'aise avec le groupe ?
-Vous savez, je n'ai été qu'a une seule réunion, -elle eut un rire nerveux qu'elle regretta aussitôt - et je pense que vous êtes sûrement des gens charmants. J'apprécie vraiment ce diner, tout ceci est fantastique, je ne pensais pas qu'il y avait encore des gens comme vous, à New York.
-Nous sommes bien là ! dit-il en riant, et nous allons faire en sorte que vous vous adaptiez ! Il but une gorgée de champagne et le serveur revient cette fois avec leurs desserts, deux salades de fruits à la gelée d'orange. Patrick continua.
-Si vous avez des amis qui pourraient être sensibles à cette cause, n'hésitez pas à leur en parler. Dieu sait qu'il n'est pas facile de convaincre les non-végétariens de venir à nos réunions, mais une fois venus, ils reviennent toujours ! Mais je ne vous force en aucun cas. Libre à vous de choisir si vous désirez proposer à vos amis, mais penser aux avantages !
-Vous savez, c'est un plaisir de manger avec quelqu'un de si ouvert d'esprit, se confia-t-elle. J'ai déjà hâte d'être à la prochaine réunion.
-Mardi prochain, comme cet après-midi, dit il avec un sourire.

Ils mangèrent leurs plats, échangeant ensuite des banalités. Ils parlèrent de leurs animaux de compagnie respectifs, de fourrure et enfin de leurs familles. À la fin du repas, Amy était conquise, et ne refusa pas le dernier verre que Patrick lui proposa d'aller boire chez lui. Il habitait dans l'Upper East Side, l'un des quartiers les plus riches de New York. Ils prirent un taxi, et l'euphorie de Patrick semblait être à son comble. Il riait, blaguait et faisait des imitations de célébrités. Amy, un peu gênée par cet élan d'entrain au début, finit par rire aux larmes lorsque Patrick fit sa désormais célèbre imitation de Donald Trump.

L'appartement de Patrick était grand, mais surtout très vide. Le champagne avait quelque peu monté à la tête d'Amy, et cette dernière s'était avachie dans un luxueux fauteuils de cuir. Tous les meubles étaient étrangement recouverts par des draps blancs. Quand elle lui demanda pourquoi, il lui expliqua que c'était le plus grand chic dans les quartiers mondains californiens. Patrick était très agité dans la cuisine, mais surtout, il continuait de rire aux éclats. Il amena deux autres verres de vin, qu'Amy but fort lentement à cause d'un mauvais arrière-gout, mais elle n'en dit rien à son hôte, qui lui, buvait toujours avec entrain. Puis, elle s'endormit.

Patrick jeta le deuxième sac poubelle dans la benne, vérifia minutieusement qu'il n'avait pas taché son costume Carven, puis rentra dans le hall. Après un court voyage en ascenseur, il retourna dans son appartement, et sortit du frigo un steak, qu'il coupa en portion. Il rangea les bouts en trop dans le frigo et n'en garda qu'un seul. Tandis qu'il le mettait dans une poêle, il se murmura à lui même "Je t'ai dit que je ne bouffais pas de viande animale, salope"


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