Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Vordurald


Par : Eos
Genre : Science-Fiction
Statut : C'est compliqué



Chapitre 3


Publié le 03/06/2012 à 02:00:03 par Eos

« - Bah j’vois que tu as encore bien chié dans la colle, Kelda. »

Alors que les statistiques de la mission s’affichent, mon instructeur me hurle aux oreilles que je suis un mauvais soldat. Je me réveille, la simulation est terminée. Malgré les 8 points de survie en moins, j'obtiens une bonne note. Les classes arrivent à leur terme pour aujourd'hui.

Je sors par le grand hall de l'académie. Je lève les yeux, j'ai cru sentir une goutte d'eau. En effet, entre les tours passant par-delà les nuages, le ciel est sombre, et les nuages chargés de rancœur contre une population qui pollue vont bientôt déverser leur haine sur la ville. Magisteria. Un pustule gris sur le continent de Fulgurtellus, une péninsule ultra-urbanisée désertée par la vie, du bitume et des tours immenses à perte de vue. Ils ont bien raison, ces nuages. Je vais jusqu'au parking, d'un pas plutôt rapide. Je paye à la machine ce que je lui dois, et mon véhicule m'est restitué par un bras mécanique qui se déplace entre des rangées et des piles de voitures, de deux-roues, et même d’aéronefs. Comme tous les soirs, je démarre le plus vite possible, et je me précipite au café que je fréquente avec Reidi. Là bas, j'y croise souvent une jeune fille, probablement de mon âge, que je trouve splendide. J'ai remarqué qu'elle allait boire un café presque tous les jours à la même heure. À dix-huit heures précises. Je l'ai souvent ratée, et les jours où je suis à l'heure, c'est elle qui ne vient pas. Les fois où j'arrive à capter son regard, je me sens stupide. Mais qu'importe, la beauté de son visage m'obsède. Son corps parfaitement proportionné m'impressionne. Beaucoup de fois, j'ai tenté de l'interpeller. Beaucoup de fois, j'ai tenté de me faire remarquer. Mais je n'y arrive pas. Aujourd'hui serait presque un grand jour, si ajouté au fait que j'ai appris son nom, quelqu'un d'important dans ce monde avait pris une grande décision. Elle avait son uniforme d'étudiante, et sa carte était encore autour de son cou. Caluna. Ce serait un beau nom pour une réforme écologique… pourquoi une réforme écologique ? Ce genre de fantaisie n’a pas lieu d’être ici. Ce café, niché au quarantième niveau d’une tour en mauvais état, c’est le plus charismatique que je connaisse. La décoration est d’une autre époque, avec des poutres en bois apparentes au plafond, une fausse cheminée dans le fond de l’établissement et beaucoup de meubles toujours habillés de vases pleins de fleurs. Finalement, mon cher compagnon d’arme me rejoint, alors que je me perdais dans mes pensées.

« Allons bon, te voilà ! Me lance-t-il.
- Oui, me voilà. Enfin, c’est plutôt toi « que voilà », puisque je n’ai pas bougé. Lui réponds-je.
- Cet air que tu adoptes ne me dit rien qui vaille… dis-moi, tu ne m’en veux pas parce que je t’ai une fois de plus survécu ?
- Non… tu parles déjà de cette évaluation que j’ai presque ratée ? D’habitude, tu attends qu’on soit devant plus de monde…
- C’est un des plaisirs de ma vie que je ne cesserai d’aimer, en public ou non. »

Il se lève, et se dirige vers le fond de l’établissement, et pousse la porte des toilettes. J’aurais bien, comme d’habitude, perdu mon regard vers la charmante étudiante en uniforme, mais elle était déjà partie. J’ai raté son départ à cause de cet échange sans intérêt, que j’ai eu avec un irrécupérable vantard. Ce qui tombe bien, cela me fera une bonne raison à lui exposer quand je lui demanderai de me payer ma consommation en guise de remboursement des trois derniers cafés que je lui ai payé. Il revient. Le sèche-mains n’est pas réparé, puisqu’il s’essuie sur mon épaule en passant à côté de moi.

« Je te remercie pour ta bienveillante coopération.
- Mais de rien, si je peux rendre service… »

Un jeune homme de notre âge s’approche de nous. Il porte le logo du syndicat étudiant de notre école, et il a un paquet de flyers sous le bras. Il passe cinq bonnes minutes à tenter de nous exposer les bienfaits de la grève prévue pour le lendemain, que la majorité des professeurs suivaient le mouvement, enfin, de quoi nous importuner plus qu’autre chose. Reidi lui demanda poliment de s’en aller, en suivant l’air du refrain de la musique qui passait à ce moment là.

« Si j’ai bien compris, demain, nous n’avons pas cours, c’est ça ? Lancai-je.
- On peut toujours aller vérifier sur le site de l’école.
- Le site qui dit qu’on a cours à deux endroits simultanément trois fois par semaine ?...
- Bon bah, on n’a pas cours alors. Tu veux sortir, ce soir ?
- Je serais presque tenté, mais je suis crevé.
- C’est sans doute à cause du calibre 52 dans ton dos ça.
- Oui, c’est ça, le calibre 52, que tu as bien sûr reconnu au son du canon, exceptionnel que tu es. On ne pourrait pas plutôt profiter de notre week-end prolongé en se reposant, non ?
- On peut toujours se reposer à deux. J’en ai marre de la ville, on pourrait partir quelques jours au sud… Dans la campagne.
- La campagne ? Mais c’est terriblement loin, il nous faudrait un avion et deux parachutes !
- Ou un billet de train.
- Eh bien tu vas t’en charger vu que t’as pas le sens de l’extrême, moi je me couche tôt, et je dors jusqu’à midi. Et bien sûr, tu payes le mien… ça me remboursera les cafés que tu me dois.
- Ce marché m’a l’air tout à fait déséquilibré.
- Et c’est moi qu’il arrange, ça changera de d’habitude. Allez, bonne nuit.
- Quoi, mais il fait encore jour ! »


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