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Chroniques (du genre humain)


Par : Billye
Genre : Fantastique
Statut : Abandonnée



Chapitre 3


Publié le 17/04/2012 à 21:59:14 par Billye

Il n'y avait que Myriam, Mathieu et moi dans la pièce principale. Ils m'abritaient dans un manoir non loin de Paris, m'interdisant d'en sortir avant la fin de ma "re formation". Je sortais du coma il fallait tout réapprendre.. Le manoir, fait de briques rouges et de tuiles, était un somptueux monument, il se composait d'une tourelle et une bâtisse de quatre étages accolée à celle-ci. Je n'avais accès qu'à un étage. Derrière, un jardin français, un potager, la terrasse et sa tonnelle. Mathieu, fils de Myriam, héritait de ses cheveux bruns. Grand, les épaules larges, le cou robuste et des jambes proportionnelles à tout le reste: démesurées.

L'air grave que Myriam prenait me laissait penser que j'allais passer un salle quart d'heure. J'avais visité la tourelle, m'étais emparé des clés de la grande bibliothèque. Un journal, ouvert sur le bureau, relatait mes faits et gestes dans le passé. Les annotations de ses possesseurs me désignaient comme une puissance de la nature, mon nom: Samara. C'était mon journal.
_Sam, regarde moi, où as-tu trouvé cela ? pesta-t-elle.
_Là où tu n'aurais pas dû le laisser, répondis-je, calme.
_Elle n'a rien fait, maman, ça se voit, me défendit Mathieu.
Il me soutenait tout le temps, je détestais ça.
Sa mère leva la main comme pour le frapper. La haine, je lisais ce qu'elle allait faire, c'en était assez, cela faisait trois heures que nous tournions en rond, elle allait le tuer. D'un coup rapide, je la propulsais contre le mur.

Pendant les semaines où j'avais réappris à entendre, j'avais réappris à me battre. Je progressais vite. Surpassant les attentes, ma force était exceptionnelle, inépuisable. Terrassant un par un Myriam et Mathieu, ou les deux en même temps.

La femme hystérique que je voyais dès lors, n'était en rien la Myriam qui m'avait emmené loin de la clinique. Elle se dévoilait petit-à-petit. Colérique, elle me cachait des choses et me manipulait. Il fallait que cela finisse.
Je tenais mon pied sur sa gorge. Dans ses yeux, la peur. Mathieu, lui, ne faisait rien. Il regardait ébêté comme le grand dadet qu'il était. Je pénétrai dans son esprit, la force qui me tenait ne prit pas garde des défenses de Myriam, inutiles devant la puissance que je déployais. Ce viol, elle le méritait. Après avoir vu ce qui m'intéressait, je la lâchais. La libérant de toutes compressions physiques. Elle se releva, me prit à la gorge. Un gloussement ne put s'empêcher de sortir de ma poitrine. Je riais. Ressérant son étreinte, elle m'étranglait. Je riais toujours. Je savais tout, désormais. Je fermai les yeux, j'entendais leurs respirations, celle de mon ancienne amie plus rapide que celle de Mathieu. Son étreinte se desserra. Un bruit sourd, je rouvris les yeux. Me toucher revenait à se tuer. La haine lui avait fait oublier la vérité. Après avoir violé l'esprit de quelqu'un il ne restait plus à cette personne que quelques minutes à vivre.
_Qu'as-tu fait ? dit le seul survivant de mon exaspération.
_La haine l'aveuglait. Elle savait qu'elle allait mourir. Elle n'a pas souffert.. répondis-je d'une voix mécanique.
_Non...
_...Cette femme, repris-je sur un ton plus dur, voulait te tuer. Cette femme nous manipulait. Elle était ta mère biologique, elle avait assassiné ton père. Oses encore une fois défendre sa sensible innocence, je te laisse.
Mon ton exprimait assez clairement la colère qui me trahissait. Il fallait partir et récupérer tous mes journaux si je voulais revoir le Créateur.

Ce que je découvris dans l'esprit de Myriam dépassait le possible. Elle avait tué. Beaucoup. Elle était née d'un guerrier et d'un démon. Étrange mélange. L'amour naissait partout. Son père l'avait formée telle une guerrière. Son nom: Bélos. Bélos gardait une des 7 puissances, Etia, la force. Les 6 autres, Arto, la sagesse, Phylas, l'intelligence, Hypocre, le courage, Moz, le savoir, Diak, l'art, Lekto, l'envie, étaient dispersés à travers le monde. Puissances menacées par les hommes et l'Inverso. Leur père, le créateur, avait modelé un guerrier parfait réunissant leurs 7 dons, Samara. En réaction, le démon-dont-on-ne-connait-pas-le-nom avait créé Eltiore. Mon alter-Ego. Il rassemblait force noire, vice et mort en un seul être. Nous étions liés. Seule différence: il pouvait engendrer des sbires appelés démons. Nous étions des oeuvres inachevées mais demeurions immortels et ne connaissions pas nos capacités. Une prophétie dit qu'un jour viendra, l'un détruira l'autre et de ce combat résultera la fin d'un monde, le commencement d'un autre.

_Ton père faisait partie d'une grande famille de guerriers. Leurs but étant de protéger une puissance, dis-je.
Me dirigeant vers la bibliothèque, je découvris une porte. Fermée a clé. Je l'enfonçai. Nous entrâmes dans une salle où seules les bougies nous éclairèrent. Nous étions dans la tourelle. Je m'approchai de la table de travail. Dessus, des livres aux couvertures vieillies s'empilaient. Je ne cherchais qu'une chose: Mon Créateur.
_Tu cherches quoi exactement ? me questionna mon compagnon d'infortune.
_Tout ce qui pourrait nous indiquer où nous devons aller pour voir celui qui m'a créée.
Il se mit au travail, il s'avait autant que sa mère qui j'étais. Devant moi, un ouvrage d'une grande beauté. La luminosité faible de la pièce donnait à sa couverture un aspect mort-doré. Je ne pus m'empêcher de l'ouvrir. Selon ce livre, mon âme, à ma création, avait été scindée en deux. Une part où aucun sentiment ne naîssait, et une part humaine, controversée, plus dure à comprendre. Chacune d'elles voulait prendre le dessus sur l'autre. Il s'agissait d'une damnation. Le côté sombre et incontrôlable de ma personne. Puis, il y avait le pouvoir. Je pouvais contrôler tous les éléments, les êtres. Je lisais dans leurs esprits. L'Inverso se définissait comme l'univers parallèle au notre dedans, le démon-dont-on-ne-connait-pas-le-nom y régnait. Mon but ultime résidait dans sa destruction d'après ce livre. Je levai la tête: un miroir. Un jeune homme blond me saluait. Le miroir, un messager. J'y lançai mon livre, le brisant. Nous devions nous dépêcher, ils nous avaient retrouvés.


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