Scene IV: Let the bodies hit the floor.

Face à cette vision de terreur, je ne pouvais que rester figé en observant; notre directeur hurlait de douleur tandis que ce qui semblait être notre professeur lui arrachait des lambeaux de peau à coups de dents faisant gicler du sang sur mon visage.

A ce moment quelque chose était mort en moi, j'étais comme spectateur dans mon corps, j'entendais des hurlements provenant des élèves qui tous s'étaient mis à courir vers la sortie.

C'est alors que quelqu'un me saisit par le bras et m'entraîna hors de l'amphithéâtre; c'était Jason.
Il tremblait mais continuait de courir et moi je le suivait.
Nous atteignirent donc la sortie et nous bloquèrent les seules entrées pour l'amphi avec les poubelles et autres cartons présents autour de nous.

Dans notre dos se trouvait la cour, nous donnant accès aux niveaux supérieur de l'établissement mais surtout à la sortie principale.
Arrivés devant cette porte par laquelle nous étions rentrés le matin de cette même journée, nous remarquâmes qu'elle était bloquée,un groupe d' une dizaine d'élèves sur place tentait de défoncer la porte avec ce qu'il trouvait autour de lui.
Voyant que cela n'affectait en rien la porte, le groupe se rua dans les escaliers surement à la recherche d'une autre issue.

Le bâtiment se divisait en cinq étages, chaque étage possédait quatre salles de cours, il existait aussi une terrasse sur le toit.
D'après Jason la seule issue possible était celle bloquée par les membres du GIGN.

Ne sachant que faire, je me tourna vers mon camarade et lui demanda:

_Une idée pour se tirer d'ici ?
_Aucune pour le moment, il fait essayer d'arriver sur le toit,on avisera là-bas.

Nous coururent donc dans les escaliers afin de gagner la terrasse, étonné de ne voir aucun élèves,je me dirigea vers une classe et y vit par la fenêtre situé sur la porte une trentaine d'élèves pleurants,criant... certains souffrant de reflux gastriques.
La même image dans chaque autre classe, les élèves bloquaient les portes avec ce qu'ils pouvaient en espérant que tout s'arrange.
Jason, voyant que j'avais arrêté de courir, m'interpella et nous reprîmes notre course.

C'est à bout de souffle que nous atteignirent le dernier étage, Jason était devant moi , la main sur la poignée de la porte donnant accès au toit .
Il tira sur la poignée mais la porte ne s'ouvrit pas, elle était fermée.

Ce constat fut pour Jason la goute qui faisait déborder le vase, plein de rage, il frappa la porte avec son pied tentant de forcer l'entrée tout en vociférant des jurons :

_PUTAIN DE PORTE !!! OUVRE TOI SALOPERIE !!!

Ce à quoi une voix moqueuse provenant de derrière nous répondit :

_Eh bien, en voila un grossier personnage !

Jason se retourna et lança un regard vindicatif à l'individu, c'était le garçon au trench-coat, celui qui était parti à l'infirmerie , il s'approcha sereinement les mains dans les poches suivit de prés par le garçon à la surcharge pondérale l'ayant accompagné.
Ce dernier semblait au bord des larmes en contraste avec son partenaire qui lui esquissait un sourire.

Arrivé devant la porte, il sortit un trousseau de clefs de son manteau et ouvrit la porte devant l'étonnement général :

_Où t'as eu ça ? lui demandais-je effaré.
_Dans le bureau des surveillants bien sur ! La maladresse des gens en danger est affolante . Dit-il en entrant sur le toit.

Nous le suivirent sans se poser d'autres questions.
Nous étions à présent quatre; une fois arrivés le garçon au clefs referma la porte.

_Bon, on devrait peut-être se présenter , lança Jason pour briser la glace lorsqu'il eut reprit son calme.

_Moi c'est Roger Ferdinand , commença la garçon enrobé , je suis en seconde.

_Salut Roger , moi c'est Adam Maréchal et je suis en première S , repris-je.

_Terminale L pour moi et vous n'avez qu'à m'appeler Isaac fit le type au Trench-coat.

_Pour ma part c'est Jason Descartes et je suis dans la même classe qu'Adam , finit-il.

Après quelques secondes , une musique retentit :

There's a Lady who's sure all that glitters is gold ...

Nous nous retournèrent tous vers Isaac, c'était son téléphone , il répondit :

_Condamné à mort bonjour !

Voyant notre regard insistant et curieux dans sa direction , il sourit et activa le haut parleur, une voix de femme retentit alors :

_ Isaac ! Tu es en sécurité ? Ils ont dit que c'était une épidémie très contagieuse , Paris est infectée, il faut que tu te tires de là et vite fai...

L'appel coupa.

_Qui c'était ? lui demandais-je.

_Ma grande soeur , fit-il en rangeant son téléphone .

_Comment tu fais pour avoir du réseau ? lui demanda Jason , la communication ne marchait pour personne depuis ce matin.

_Ça n'a plus vraiment d'importance maintenant que la ligne a été coupée non ? continua Isaac, on devrait plutôt trouver un moyen de se casser d'ici .

Nous commencèrent donc à réfléchir et après quelques minutes, l'un de nous s'écriât :

_ EURÊKA !